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Les clés de Juventus-Monaco
Par Florian Cadu
Turin contre la Principauté, club italien contre club français, Kylian Mbappé contre Gianluigi Buffon, Gonzalo Higuaín contre l’ASM : après sa défaite à l’aller, l’équipe princière doit espérer le même résultat que celui obtenu à Nancy ce week-end. En dépit des chiffres qui ne plaident pas en sa faveur.
Quelle crise d’ado pour Mbappé face à papa Buffon ?
Pour le moment, le petit Kylian est sage. Très sage. À tel point que le padre Gianluigi l’a félicité de son bon comportement la semaine dernière avec une caresse paternelle sur le haut du crâne. Sauf que tous les experts sont formels : Mbappé grandit trop vite pour son âge. Et si, en quelques jours, l’enfant avait encore pris quelques centimètres et ne souhaitait plus être associé à l’image du fils modèle et raisonnable ? Reste donc à savoir si la crise d’adolescence va se dérouler en douceur, bien gérée par tonton Bonucci et parrain Chiellini, ou si elle va au contraire être teintée d’une véritable rébellion. Le cas échéant, l’atmosphère pourrait être très violente lors du voyage familial en Italie. Entre kifs et pleurs, entre sorties interdites et câlins, entre gestes irrespectueux et sourires, la relation entre Mbappé, qui va tout faire pour impressionner ses potes, et Buffon, qui souhaite montrer qu’il est toujours tendance, pourrait être intéressante à suivre. Avant un Erasmus à Madrid ?
La Juve est-elle réellement supérieure à Nancy ?
Non, non et non. L’ASM doit se persuader qu’aller chercher un résultat au Juventus Stadium n’est pas plus difficile que prendre trois points à Marcel-Picot. Pourquoi ? Tout simplement parce que le score obtenu à Nancy par la Principauté (0-3) serait parfait pour rallier la finale de Ligue des champions. Coup de bol : les arguments sont nombreux. Après tout, le terrain synthétique de l’ASNL demeure un calvaire pour les manieurs de ballon que sont Bernardo Silva ou Thomas Lemar, Youssouf Hadji est bien plus expérimenté que Paulo Dybala, et Julien Cétout n’a rien à envier à Mario Lemina. Seule la charnière Michaël Chrétien-Modou Diagne semble un poil en dessous de la doublette Leonardo Bonucci-Giorgio Chiellini. Mais on peut très bien imaginer Alex Sandro craquer dès la troisième minute et inscrire un but contre son camp. Dès lors, l’entame de match serait idéale pour aller chercher l’exploit. Le doute gagnerait les rangs de la Juve, qui pourrait alors proposer un niveau de jeu Ligue 1, voire Ligue 2. Bah quoi ?
Les sondages font-ils faussent route ?
S’ils ne se sont pas trompés en politique, pourquoi en serait-il autrement sur le plan sportif ? Selon RTL, seulement 40% des voix françaises croient à une remontée monégasque (contre 59% pour une qualification turinoise et 1% de vote blanc). Avant le premier tour, ce chiffre montait à 60%. Autant dire que c’est loin d’être gagné. Surtout que la réalité statistique n’incite pas à l’optimisme : la Juve n’a pas encore perdu en C1 cette saison (huit victoires et trois nuls ; seul le Real est également invaincu), elle n’a pas été battue chez elle depuis 18 rencontres dans l’épreuve (onze victoires et sept nuls) et elle n’a encaissé que deux buts dans cette LDC 2016-2017 (aucun dans le jeu, ce qui constitue la force de l’ASM). Le dernier qu’elle a mangé ? Il y a 621 minutes. Depuis, six clean-sheets sont venus gonfler la confiance des Bianconeri, dont deux contre le Barça. En face, Monaco a pris dix pions durant ses trois derniers déplacements (pire bilan parmi les demi-finalistes actuels) et a perdu à sept reprises sur ses onze derniers voyages en C1. À voir quel sera le taux d’abstention chez les Italiens.
Pipita a-t-il eu un simple coup de bol ?
Avant la première manche chez le club princier, Gonzalo Higuaín n’avait trouvé le chemin des filets qu’à deux minuscules reprises lors des matchs à élimination directe dans l’épreuve européenne reine. Et puis BIM ! Monaco est passé par là et l’Argentin a doublé ce bilan, en s’étant pourtant procuré un minimum d’occasions. Chance maximale ? Pas vraiment. Non seulement l’avant-centre, 29 printemps au compteur, a encore l’âge de progresser (ce qu’il prouve), mais il a déjà fait souffrir un club français par le passé, en l’occurrence l’Olympique de Marseille, s’offrant son premier doublé en LDC en novembre 2013. « Je suis toujours resté calme. J’ai toujours senti la confiance de tous, celui qui travaille finit toujours par être payé en retour. » Le constat est clair : Pipita ne doute pas.
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