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Les clés de Barça-PSG
Beaucoup pensent que c'est plié, que Paris est qualifié, et que ça ne sert à rien de jouer ce match. D'autres ont passé les derniers jours à rabâcher qu'une remontée était possible, et que le PSG allait se faire dévorer au Camp Nou. Tour d'horizon des différentes composantes de l'équation, en attendant la réponse ce soir.
Calmer les fantasmes
Le champ lexical de ce Barcelone-PSG tourne légèrement en rond. Remontada, exploit, revanche, et autres appellations qui fleurissent un peu partout dans les médias français et espagnols. L’idée de base est simple, il suffit de partir du postulat que « remonter quatre buts en Ligue des champions, il n’y a que Barcelone qui peut le faire » , puis de dérouler la pelote de laine en tentant d’expliquer par A+B que le PSG n’est pas à l’abri. Les déclarations des superstars du Barça, Neymar et Suárez en tête, qui ont passé les derniers jours à crier sur tous les toits qu’il y croyaient dur comme fer et qu’ils comptaient bien mettre une rouste à Paname ont continué à faire tourner la machine à chimères, et même Thomas Meunier a fini par critiquer L’Équipe pour sa une de mardi montrant Messi et ses potes, avec comme titre : « Gonflés à bloc. » Sans se poser de questions, directement dans la section des commentaires sur le post Intagram du quotidien, le Belge a commenté : « Un peu de chauvinisme ne ferait pas de mal… » Allez Thomas, va chercher la qualification et un 8 dans L’Équipe de jeudi matin, et tout sera vite oublié.
Marquer à l’extérieur
En planter quatre au Parc des Princes, c’est bien. Mais la vraie bonne nouvelle du match aller, c’est surtout que Paris n’a pas encaissé de but. En avril 2014, quelques milliers de supporters parisiens ont dû prendre des séances chez le marabout pour oublier le quart de finale perdu contre Chelsea, alors que le PSG avait gagné 3-1 à l’aller au Parc. Encore grisés par le but fantastique de Pastore dans les arrêts de jeu, les Parisiens s’étaient envolés à Londres l’esprit léger, peut-être un peu trop. Un 2-0 plus tard, et les hommes de Laurent Blanc rentraient à la maison la tête basse. La faute, en partie, à ce satané but à l’extérieur concédé à l’aller. Ce soir, Paris a évidemment toutes les raisons de ne pas s’inquiéter, mais marquer un petit but histoire de ne peut pas faire de mal. Histoire d’assurer définitivement la qualif, mais aussi pour faire flipper les futurs adversaires, et pour clouer le bec à ceux qui ne voyaient dans le 4-0 du 14 février dernier qu’un coup de chance dû au mauvais match des Catalans.
Ne pas se faire bouffer par la réorganisation du Barça
La composition de Barcelone ce soir sera différente de celle du match aller, ça semble certain à 99%. Depuis trois matchs, Luis Enrique fait démarrer sa team en 3-5-2 avec des résultats plutôt concluants dont un 6-1 envoyé à Gijón, et un 5-0 collé au Celta Vigo samedi dernier. Mais Paris s’en frotte les mains. Le vrai souci des Parisiens ces derniers temps – et les matchs de Ligue 1 contre Toulouse et Nancy l’ont montré –, c’est de trouver des solutions contre les équipes qui jouent en 8-1-1. Ce ne sont donc pas Piqué, Umtiti et Alba qui vont effrayer Cavani et consorts. En revanche, Emery va tout de même devoir faire gaffe au milieu de terrain à Busquets, qui revenait d’une blessure à l’aller, et à Rakitić qui reviendra probablement dans le onze de départ. Quant au trio offensif barcelonais, constitué d’un petit Argentin, d’un Uruguayen nerveux et d’un Brésilien tricoteur, rien à signaler. Après les avoir bien observés il y a trois semaines au Parc des Princes, on ne voit vraiment pas comment ils pourraient emmerder Kevin Trapp.
Donner la balle à Pastore et attendre
Unai Emery est réputé pour être un dingue de tactique, de stratégie, et de tout ce qui va avec. Les heures passées à s’enfiler des analyses vidéo, les plans de jeu dessinés, redessinés, les combinaisons sur coup de pied arrêté, l’Espagnol est un monomaniaque. On l’imagine se réveillant en pleine nuit, en sueur, après avoir rêvé d’une nouvelle façon d’utiliser son latéral droit, ou encore jeter sa feuille dans une poubelle qui déborde déjà de papiers chiffonnés après avoir crayonné un schéma tactique qui ne lui plaisait pas. Tout ça, alors que le pauvre homme pourrait se simplifier la vie en laissant Javier Pastore s’occuper de tout. L’Argentin est de retour, et s’est amusé contre Nancy à multiplier les gestes de cour de récré comme à ses grandes heures. Et si le match contre Barcelone était l’occasion de le faire démarrer et de lui donner carte blanche ?
Soigner la forme
La qualification est acquise à 99,9%, c’est un fait. Mais jouer petit bras, c’est moche. Ce soir, si le PSG est mené 2-0 à la mi-temps et donne des sueurs froides à ses supporters en ne se qualifiant qu’au bout du bout d’un effort long et laborieux, il aura perdu l’aura née du 4-0 à l’aller. Équipe surpuissante et destructrice, Paris deviendra un château de cartes susceptible de s’envoler à la moindre secousse, qui a connu un moment d’état de grâce le soir de la Saint-Valentin. Pas top, pour aborder les quarts de finale de la Ligue des champions, où une belle meute de loups attendra les Parisiens. Pour convaincre, Paris doit bien jouer au Camp Nou. Personne ne leur en voudra de ne pas flanquer un nouveau 4-0 au Barça, mais une performance médiocre serait mal vue, même avec une qualification au bout. Ni épiciers qui gèrent petitement leur avance, ni poltrons qui évitent le combat en attendant que les 90 minutes défilent, les Parisiens devront simplement être de bons footballeurs avec un peu d’orgueil.
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Par Alexandre Doskov