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Les clés d’Allemagne-France
Doit-on s’attendre à un remake du Mondial 2014 ? Pas vraiment. Les joueurs ont changé, d’autres ont grandi, mais chacune des deux compos restent en suspens. Les choix tactiques vont valoir cher, et la solution pourrait sortir du banc. C'est aussi le moment pour prouver que Neuer n'est pas un robot.
Le schéma tactique de Deschamps
4-3-3 ou 4-2-3-1 ? Triangle haut ou triangle bas dans l’entrejeu ? La question, qui brûle les lèvres de tous les experts footballistiques, est sûrement à l’origine de quelques nuits blanches chez Didier Deschamps. La performance contre l’Islande – avec le binôme Blaise Matuidi/Paul Pogba devant la défense, Moussa Sissoko sur l’aile droite et Antoine Griezmann dans l’axe juste derrière Olivier Giroud – incite à ne pas toucher au onze. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Bah tout simplement parce que l’Allemagne est quand même un poil supérieure au précédent adversaire et qu’elle ne laissera pas la possession aux tricolores. Du coup, DD est tenté de revenir à un milieu de base Kanté-Pogba-Matuidi, qui donnerait plus de maîtrise à son équipe, mais qui réduirait la projection rapide des siens vers l’avant en isolant Griezmann à droite. Plus de contrôle, moins de risques, moins de folie, moins de danger créé. Surtout, ce choix serait vu comme un message d’appréhension et signifierait que les Bleus sont prêts à subir pendant la majorité du duel. Pourquoi pas, finalement, le contre pouvant être une possibilité intéressante. À côté de ce débat, la titularisation d’Adil Rami ou de Samuel Umtiti en charnière centrale paraît bien anodine.
Le complexe d’infériorité français
« On n’oublie pas le quart de finale du Mondial 2014. On l’a encore en travers de la gorge, ça va être le bon moment pour remettre les pendules à l’heure. Ça va être l’occasion de montrer qu’on a mûri. » Moussa Sissoko a beau faire le bonhomme, personne n’est dupe. Si la défaite au Brésil (0-1) contre le champion du monde en titre est toujours dans les têtes du clan français, c’est parce qu’on a peur de revivre le même épisode. La crainte est logique : depuis cette confrontation, l’EDF n’a pas rencontré de grosse nation en compétition officielle. Elle a battu l’Allemagne en amical, oui, mais le contexte du 13 novembre fait que la victoire est restée anecdotique. Au vrai, cette demi-finale d’Euro est le premier vrai test de cette équipe de France 2.0 by Deschamps. Attention donc à ne pas faire de fixette sur le rival du soir et avoir les jambes qui tremblent pendant le combat. Car l’avantage psychologique n’est pas du côté bleu. Une qualif’ aux tirs au but serait dans ce sens très fort.
Les absences allemandes
Mats Hummels, Sami Khedira et Mario Gómez. Voilà la liste des absents allemands, qui flinguent pas mal la gueule de l’équipe. Un titulaire par ligne, ce n’est pas rien. Si le schéma tactique va revenir au classique 4-3-3 (exitle 3-5-2 spécialement réservé aux Italiens), Joachim Löw a plusieurs choix pour suppléer ses armes habituelles. En défense, Benedikt Höwedes devrait prendre place en charnière centrale. Une valeur plutôt sûre (il a joué le premier match du tournoi, puis le quart contre l’Italie sans trop d’inquiétude), mais qui n’a pas la capacité de relance d’Hummels. Le pressing français, s’il y en a un, pourrait ainsi être efficace. Au milieu, Schweini sera remis. « Il a toutes les qualités physiques et techniques pour être titulaire, a estimé Löw. Il est très important pour nous. J’ai discuté avec lui, il est prêt. » Un mauvais point pour les Bleus ? Pas forcément, vu comment les articulations du Mancunien grincent. Enfin, Götze devrait reprendre sa place en faux neuf malgré des prestations plus que décevantes. Dans cette situation, la possession de balle serait encore plus difficile à obtenir pour la France. Si Löw opte pour André Schürrle, gare aux frappes de loin.
Le mur Neuer
Quatre buts depuis 2012-2013. C’est le total d’Olivier Giroud face à Manuel Neuer, clubs et sélections confondus. Personne ne fait mieux. Un bon signe ? Difficile à croire, tant le portier semble serein depuis le début de la compétition. Jamais trompé dans le jeu, Neuer sort toujours un arrêt de grande classe quand il le faut. Ainsi, le duel avec un Griezmann en feu, qui rate actuellement très peu de choses devant les cages, sera intéressant à suivre. Dimitri Payet doit aussi prendre sa chance de loin, comme il le fait si bien lors de cet Euro. Car le cyborg n’est pas invincible. Il faut juste s’en persuader et zapper sa réputation quand on se présente devant lui. Oublions l’arrêt sur le tir de Karim Benzema au Mondial 2014 et allons exploser ce mur. À coups d’enroulés, de têtes bien senties et de missiles. Tentons.
Des remplaçants décisifs ?
Qu’on se le dise : le score risque de rester serré pendant longtemps. Peut-être même jusqu’au dernier quart d’heure. Qu’il reste nul ou non, les remplaçants auront très certainement leur carte à jouer. On pense à Kingsley Coman et Anthony Martial, mais aussi à Leroy Sané ou même Lukas Podolski. Sur ce plan-là, l’équipe de France semble être plus équipée que son voisin. Une fois l’heure de jeu passée, les jeunes jambes tricolores pourraient faire mal et jouer un rôle décisif sur la finalité du match. Encore plus si une prolongation survenait. La notion de groupe si chère à Didier Deschamps prendrait enfin tout son sens.
Nos bons plans pour parier sur le match Allemagne-FrancePar Florian Cadu