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Les cinq recettes de la Juventus
Malgré une intersaison agitée, la Juventus a encore démontré, cette saison, qu'elle avait de la marge sur ses concurrents. Son quatrième Scudetto consécutif ne souffre ainsi aucune contestation, même si la Roma a bien cru pouvoir titiller la Vieille Dame en première partie de saison. Il faudra toutefois se lever de bonne heure pour stopper l'hégémonie bianconera.
L’intégration réussie de Massimiliano Allegri
Lorsqu’Antonio Conte quitte la Vieille Dame, sans prévenir, cet été, beaucoup prédisent une grosse dépression et de nombreuses visites chez le psy pour la dominatrice bianconera. Heureusement, un nouveau gourou est rapidement trouvé en la personne de Massimiliano Allegri. Un homme dont la Juve ne peut certes pas vanter la jolie chevelure auprès de ses copines mais qu’importe. Puisque le Toscan prend parfaitement la relève, au point de s’affirmer comme le parfait père de substitution, moins strict et plus fantaisiste. Des nouvelles règles de maison ont ainsi permis de relâcher la pression, de temps à autre, en accordant notamment du repos aux enfants modèles. L’immuabilité du système « 3-5-2 » a, elle, intelligemment été rangée au placard afin de permettre à la petite famille turinoise de franchir un cap. Avec succès. Une famille qui compte certes 11 points de moins qu’au même stade la saison dernière, mais qui reste formidable pour la quatrième année consécutive.
Un (nouveau) mercato très réussi
Quand Fabio Paratici et Giuseppe Marotta ont rejoint la Juventus à l’intersaison 2010 en provenance de la Sampdoria, les Bianconeri restaient alors sur une triste septième place de Serie A. Depuis, le directeur sportif et l’administrateur délégué de la Vieille Dame ont multiplié les bonnes pioches mercato après mercato. Un constat qui s’est vérifié cette saison, avec des recrues qui ont fait plus que répondre aux attentes. Patrice Évra a ainsi pallié à merveille la longue d’absence d’Asamoah. Roberto Pereyra en a fait de même au milieu de terrain où les blessures se sont multipliées (Pirlo, Vidal, Pogba). Quant à Morata, il s’est affirmé comme une arme de choix dans un profil complètement différent de son compatriote Fernando Llorente. Même les jeunes Sturaro et Coman ont apporté leur contribution et s’affichent déjà comme de belles promesses d’avenir. Et dire que la Roma pensait avoir tiré le gros lot en chipant Iturbe à la Vieille Dame…
Une vingtaine de flèches d’Apache
On le sait, pour gagner le championnat, avoir un grand buteur en son sein est quasiment indispensable. La Juventus a beau avoir remporté le premier de ses quatre Scudetti avec Alessandro Matri comme meilleur buteur, cela reste une exception. Les tifosi bianconeri ne diront sans doute pas le contraire, au vu de la formidable saison réalisée par Carlos Tévez. Après 19 buts l’année dernière, l’Apache n’a pas perdu la mire et a déjà décoché 20 flèches décisives cette saison. Dont une symbolique, sur un coup franc que ne renierait pas son coéquipier Pirlo, face au rival romain. Abdeslam Ouaddou l’assure : « Avec Tévez, la Vieille Dame a plus d’une corde à son violon » . Rudi Garcia, lui aussi adepte du violon, n’a pu que le constater.
Une forteresse imprenable
Si la Vieille Dame a pu perdre la tête, en de rares occasions, loin de ses terres (défaites au Genoa, à Parme et au Torino), elle reste toujours aussi sereine dans son antre. Certes, la mante religieuse turinoise a montré moins d’appétit que la saison dernière (19 matchs, 19 victoires), mais elle a tout de même bouffé la quasi-totalité des partenaires d’un soir qui se sont risqués au Juventus Stadium (15 victoires, 2 nuls jusqu’ici). Avec un tel bilan à domicile, la chaîne alimentaire de la Serie A ne risque pas d’être bousculée. C’est simple, depuis la Sampdoria, le 6 janvier 2013, personne n’a plus réussi à planter son dard à Turin, en championnat. Ce soir-là, Mauro Icardi avait inscrit un doublé décisif. Wanda Nara n’était donc pas la première cougar sous son charme.
Une défense de fer
Oui, la Juventus possède la meilleure attaque de Serie A, en attendant la rencontre de la Lazio contre l’Atalanta (64 buts contre 63). Mais comme le disait si bien Michael Jordan, « l’attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres » . Ça tombe bien puisque la Vieille Dame possède également la meilleure défense d’Italie avec seulement 19 buts encaissés. Soit la deuxième défense d’Europe, derrière le Bayern (13), à égalité avec Barcelone (19), mais devant Monaco (23) et Chelsea (27). La solidité de l’ensemble du bloc turinois mérite d’être soulignée, mais comment ne pas parler de l’immense saison réalisée par Gianluigi Buffon, qui remporte son huitième Scudetto (sur le terrain), à 37 ans. La progression de Leonardo Bonucci est, elle, aussi remarquable, surtout qu’Andrea Barzagli a passé de longs mois à l’infirmerie. Reste maintenant à réaffirmer cette solidité face à Cristiano Ronaldo et ses potes.
Par Eric Marinelli