le 13/09/2017 à 20:45
Groupe G (C1) Ligue des champions
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Sidibé va-t-il un jour apprendre de ses erreurs ?
Les saisons passent, et chaque nouveau mauvais match de Sidibé ressemble furieusement aux anciens mauvais matchs de Sidibé. Avec les mêmes fautes stupides : celle sur Balotelli samedi rappelle, par exemple, celle sur Draxler au Parc des Princes en janvier dernier. Le plus agaçant chez le latéral droit n’est pas sa propension à concéder des penaltys bêtes, mais le cheminement qui l’amène à les concéder : une attitude attentiste aux abords de sa surface tant que le ballon n’est pas dans sa zone, un joueur adverse qui passe dans son dos et la constatation qu’il est déjà trop tard. C’est arrivé deux fois face à Nice. Certes, l’activité de l’international français est intéressante, mais ses erreurs d’inattention et cette manie de réagir plutôt qu’anticiper sont des failles trop béantes pour ne pas être exploitées par les attaquants adverses. Elles l’ont été à maintes reprises la saison dernière, sans que cela ne prête trop à conséquence. Mais le Monaco actuel n’a pas – encore ? – les mêmes qualités que le Monaco d’hier, et les petits défauts n’en sont que plus visibles. Almamy Touré aura-t-il le droit d’en profiter un jour ?
Le 4-4-2 doit-il être immuable ?
Grande révolution de Jardim la saison dernière, le passage en 4-4-2 a été trop bénéfique à l’équipe pour être remis en cause après une simple défaite. Mais pas besoin d’être un fin tacticien pour le savoir : le 4-4-2 requiert de la complémentarité dans chacun de ses binômes. Dans l’entrejeu, où Fabinho et Bakayoko avaient des profils complémentaires, sur les côtés où latéraux et milieux se trouvaient les yeux fermés, et devant, où Falcao avait trouvé en Germain puis en Mbappé des appuis assez mobiles et intelligents pour créer des brèches. Problème : chacune de ces doublettes a été amputée et les automatismes ne sont plus là. Bien plus qu’un souci individuel, même si les joueurs partis sont durs à remplacer, c’est à un dérèglement collectif auquel doit faire face Jardim. Conséquences : des mouvements stéréotypés, un pressing moins efficace et un bloc moins compact, particulièrement vulnérable dès lors qu’il fait face à une équipe habile dans les transitions rapides. Quelles alternatives ? Attendre que l’osmose se fasse ou expérimenter des schémas plus en adéquation avec les forces en présence ? Un 4-3-3 pour intégrer Tielemans au milieu, un 4-4-2 losange pour offrir à Lemar le cœur du jeu et ainsi profiter de sa frappe et d’angles de passes plus nombreux… Les hypothèses ne manquent pas et permettraient peut-être, sans abandonner définitivement le 4-4-2, de régénérer parfois le jeu monégasque, relativement simple à lire quand l’inspiration manque. Première indication ce soir avec l’absence de Lemar qui devrait obliger Jardim à repenser son schéma.
Jorge-Lemar, l’alchimie va-t-elle prendre ?
Si la blessure de Lemar reporte le problème, il dure depuis le début de saison et se posera de nouveau. L’un des principaux atouts de l’ASM 2016-2017 était son couloir gauche. La complicité entre Mendy et Lemar a écartelé nombre de défenses et la succession du néo-
citizen s’annonçait délicate. Elle l’est. Jorge est un bon latéral, fin techniquement, plutôt sérieux défensivement, mais il ne joue pas comme Mendy. L’impact sur l’animation offensive s’en ressent. Lorsque Lemar s’attend à le voir débouler dans son dos, le Brésilien est souvent statique. À l’aise dans les petits espaces, l’ancien joueur de Flamengo n’a pas encore intégré toutes les subtilités du jeu sans ballon et se retrouve inutilement haut sur le terrain, faisant trop peu d’appels et laissant beaucoup d’espace dans son dos. Résultat : les deux joueurs se font des passes dans les pieds à trois mètres, et Lemar, qui n’est pas un joueur de débordement, se voit priver de sa principale solution pour déséquilibrer la défense adverse. Pour l’instant, la relation ne fonctionne pas. Une simple question de temps ?
Un simple accident ?
Si le début de saison était un peu en trompe-l’œil, à l’inverse, la déroute du week-end n’est peut-être pas si significative que ça. Elle est plus inquiétante que le 4-0 déjà subi la saison passée à Nice où, paradoxalement, Monaco avait été plutôt bon, bien que naïf. Mais elle ressemble en certains points à la défaite infligée par Toulouse au Stadium, lors d’une journée précédant là aussi un match européen : une équipe amorphe, sans inspiration, dépassée par le rythme et la détermination adverses. Une défaite sans lendemain. Après seize victoires de rang en L1, le rappel à l’ordre n’est peut-être pas une mauvaise chose. Car depuis le début de la saison, Monaco gagne, mais Monaco ronronne. Les victoires sont parfois éclatantes dans le score, mais dans le jeu, rien de réellement enthousiasmant ne se dégage, si ce n’est cette sérénité et cette force de l’habitude qui font ressentir que le match tournera forcément en faveur des Monégasques. Samedi, cette sérénité s’est muée en suffisance, illustrée par cette façon de jouer exagérément haut sans y associer l’intensité nécessaire. Une grave erreur dans un derby, d’où la correction.
Saint-Maximin/Diakhaby, mauvais move ?
Le Monaco de Jardim, qu’il soit austère ou fou, s’est parfois reposé dans les moments difficiles sur une individualité capable de faire la différence par le dribble, de Carrasco à Mbappé. Le rôle semblait promis à Saint-Maximin cette année. Mais le joueur formé à Saint-Étienne n’aura pas eu le temps de faire rêver ou râler les spectateurs de Louis-II. Un choix de Jardim paraît-il, le coach considérant que Diakhaby correspondait davantage au profil de l’équipe. S’il est trop tôt pour s’aventurer à une quelconque conclusion sur l’apport des deux joueurs à leurs clubs respectifs, Saint-Maximin pèse déjà par ses fulgurances. Diakhaby, lui, bien qu’ayant montré des dispositions intéressantes, peine encore à exister, que ce soit dans l’axe ou sur le côté. Alors qu’on le taxe d’être un « croqueur » , le néo-Niçois a brillé par ses bons choix samedi, quand l’ancien Rennais s’est empêtré dans les mauvais. Vérité de l’instant, sûrement. Diakhaby n’était sans doute pas destiné à jouer autant si vite, mais le bouclage tardif du mercato de l’ASM a propulsé un jeune joueur qui était remplaçant à Rennes dans le onze du champion de France. Jovetić et Baldé devraient vite prendre la relève, mais se profile déjà ce soir un match qui risque de conditionner en partie l’aventure des Rouge et Blanc en Ligue des champions. Il aurait pu être un peu mieux abordé.
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