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Les cinq questions à se poser avant Liverpool-City
Après deux affrontements brûlants en championnat, Liverpool et Manchester City se retrouvent mercredi soir pour un quart de finale aller de Ligue des champions qui pue le soufre à Anfield. Voilà les interrogations avant la bataille.
Est-il vraiment possible de faire du feu avec du foot ?
Tous ceux qui ont jeté un œil à ce qu’il se passe depuis la mi-mars sur les archipels de Mamanuca et Yasawa le savent : il n’est jamais simple de faire du feu. Interrogé samedi après la victoire au mental de son Liverpool face à Crystal Palace (2-1), Jürgen Klopp a pourtant affirmé que le quart de finale aller de Ligue des champions face à Manchester City allait faire danser les étincelles : « Si en tant que spectateur, je devais choisir un quart de finale, je regarderais celui-ci. Le foot est une histoire de tactiques, mais je pense surtout qu’il y aura du feu dans cette rencontre. Et puis, c’est Anfield quand même, donc il y aura forcément une bonne ambiance. » Difficile de donner tort au boss allemand. Une donnée essentielle à également prendre en compte : Liverpool est probablement le pire tirage possible pour le Manchester City de Guardiola. Pourquoi ? C’est l’histoire qui le dit : cette saison, les Reds sont les seuls à avoir fait tomber City en Angleterre – le 14 janvier 2018, à Anfield (3-4) – et le passé entre Klopp et Guardiola montre que l’Allemand mène aux confrontations directes (douze toutes compétitions confondues, six victoires pour Jürgen Klopp, un nul, cinq victoires pour Pep Guardiola). Et pourtant, Klopp l’assure : « La différence entre nous ? Pep a toujours eu une meilleure équipe que moi. »
City peut-il vraiment se faire attraper ?
On a rarement vu Sam Allardyce dans un tel état. Samedi, le coach d’Everton est arrivé dégoulinant au cours de la conférence de presse qui a suivi la leçon donnée par City à Goodison Park (3-1) : « Ils sont beaucoup trop forts… Dans ma carrière, j’ai souvent trouvé le moyen de frustrer un adversaire et de le bloquer. Mais avec ces joueurs-là, quel que soit ce que tu mets en place, ils trouvent une façon de te contourner, de s’en sortir. » Face aux Toffees, la bande de Guardiola a en effet déroulé comme si elle n’avait pas seize points d’avance sur son poursuivant, Manchester United, qu’elle retrouvera d’ailleurs samedi prochain, comme si elle n’avait pas un quart de finale de C1 quelques jours plus tard, comme si elle avait une quelconque pression de résultat… Ce qu’on a vu ? De l’intensité, des courses folles et une démonstration de puissance, simplement, même si Allardyce s’est aussi planté avec une approche quasi suicidaire.
Sauf que Klopp, lui, sait comment prendre ce City malgré une branlée reçue à Manchester début septembre (0-5). La preuve ? Le retour, bien sûr, où Liverpool s’était imposé (4-3) en menant d’ailleurs 4-1 avant de relâcher un peu la pression en fin de match, et où le coach allemand avait trouvé l’équilibre parfait grâce notamment à un excellent Oxlade-Chamberlain. Ce jour-là, les Reds avaient gagné grâce à la puissance d’un milieu complété par Can et Wijnaldum. Cette fois, Jordan Henderson est disponible. Klopp peut-il le sacrifier ? Pas impossible.
Faut-il vraiment faire confiance à la paire Lovren-Alexander-Arnold ?
C’est le plus gros casse-tête pour Klopp : qui installer aux côtés de Virgil van Dijk ? Lors de la victoire des Reds face à City en janvier, l’international néerlandais était forfait et l’Allemand avait ainsi été forcé de faire confiance à la paire Lovren-Matip. Cette fois, Van Dijk sera bien titulaire. Alors, avec qui ? Lovren ? Son match à Old Trafford début mars (1-2) est difficile à oublier. Matip ? Il n’a rassuré personne face à Palace, mais s’est aussi blessé à la cuisse. Jürgen Klopp ne va donc pas avoir le choix. Autre mystère à trancher : son côté droit où Alexander-Arnold, dont le talent est visible, mais qui pourrait se faire secouer par Leroy Sané. La bonne nouvelle, c’est que Nathaniel Clyne est de retour. La mauvaise, c’est que l’international anglais n’a pas joué depuis un match amical face à Tranmere Rovers, le 12 juillet 2017. L’autre option s’appelle James Milner, mais parier lors d’un quart de finale de C1 est risqué, surtout face à City. Ça aussi, c’est l’histoire qui le dit.
Mais comment arrêter Mohamed Salah ?
Problème facile à poser, plus complexe à résoudre : comment stopper un mec qui vient de terminer deuxième d’une élection présidentielle à laquelle il n’avait pas prévu de participer ? Pas simple, surtout lorsque ce même bonhomme vient de marquer, à Selhurst Park samedi, son trente-septième but de la saison toutes compétitions confondues, qu’il en a claqué treize lors des onze derniers matchs et qu’il vient d’égaler Robin van Persie et Cristiano Ronaldo sur le nombre de rencontres dans lesquelles il a marqué en Premier League (21). Aujourd’hui, c’est simple : Mohamed Salah peut marquer n’importe où, n’importe quand, contre n’importe qui. Même contre City ? Guardiola : « Bien sûr, mais ce n’est pas le seul. Il y a aussi Mané et Firmino. Tous les trois, ils sont presque inarrêtables. Ce sont des joueurs fantastiques. L’approche de ce Liverpool est très compliqué à gérer pour nous. » Jusqu’ici, Salah n’a marqué qu’une fois face à Guardiola. Jusqu’ici seulement ?
Comment Guardiola va-t-il répondre à Klopp ?
Avec Laporte, déjà, et le duel entre le défenseur français et Theo Walcott samedi était une forme de répétition pour ce qui l’attend avec Salah. Mercredi soir, la défense de City devrait être articulée de la même manière que face à Everton – un trio Kompany-Otamendi-Laporte –, mais aussi avec De Bruyne plus reculé pour empêcher Oxlade-Chamberlain d’effectuer les mêmes dégâts qu’en janvier. La clé est là : Manchester City devra éviter de subir l’agressivité des Reds. Au-dessus de ces duels, City devrait débarquer avec un onze privé d’Agüero, toujours blessé au genou, ce qui va dans le sens d’une affirmation du week-end d’Allardyce : Liverpool est la seule équipe d’Angleterre capable aujourd’hui d’emmerder le City de Guardiola. Réponse mercredi soir.
Par Maxime Brigand