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Les cinq hommes forts de la Roumanie
L'ancien Nantais Viorel Moldovan, entraîneur adjoint de la Roumanie, a refusé de mettre en avant certains de ses joueurs en déclarant : « La star, c'est l'équipe. » Et pourtant...
Ciprian Tătărușanu, gardien de but (Fiorentina) 30 ans
Si Gignac s’était fait piéger en conférence de presse en luttant pour citer un joueur roumain, Steve Mandanda avait montré qu’il avait fait ses devoirs et étudié le profil de l’adversaire. « Ils ont fini deuxièmes de leur poule avec une grosse défense. » Un bel euphémisme, puisque cette belle défense est tout simplement la meilleure des éliminatoires avec seulement deux buts encaissés par Ciprian Tătărușanu. L’armoire roumaine (1m98) a fait un gros boulot pour soulager les siens, a confirmé son statut de titulaire à la Fiorentina, et a fait grimper sa côte de confiance en rentrant chez lui avec un clean sheet face à l’Espagne le 27 mars dernier. Au pays, il est considéré comme le successeur de l’iconique Helmuth Duckadam, vainqueur de la Ligue des champions 1986 avec le Steaua Bucarest après une séance de penaltys irréelle, qui a déjà adoubé Tătărușanu. « Je le connais très bien, il est très valeureux et peut changer les choses sur le terrain. »
Claudiu Keșerü, attaquant (Ludogorets), 29 ans
Rendez-vous en terre non inconnue pour Keșerü, qui a pas mal vagabondé dans l’Hexagone dans les années 2000 avec des fortunes diverses. Arrivé à Nantes à 17 ans, cet attaquant à la patte gauche inspirée a gouté à la Ligue 1 et à la Ligue 2 a connu quelques difficultés sur le terrain mais est resté en très bons termes avec ses coéquipiers grâce à sa sympathie, et a retrouvé des couleurs depuis qu’il a rejoint Ludogorets, quintuple champion de Bulgarie. Et si l’équipe de France est fière de son artificier Dimitri Payet et de ses envolées sur coup de pied arrêté, la Roumanie sait que son Claudiu nettoie aussi des lucarnes. Bilingue en français et parlant sans accent, Keșerü pourrait être la pièce parfaite du puzzle du coach Anghel Iordănescu pour entrer dans la compétition rapidement et sereinement.
Bogdán Stancu, attaquant (Gençlerbirliği), 28 ans
L’ancien buteur du Steaua Bucarest était l’homme en très grande forme des Roș-Albaștrii lors de ses belles années (2008-2011), et reste le meilleur buteur de l’histoire du club en compétition européenne avec en point d’orgue la campagne de 2009. Depuis 2011, c’est du côté de la Turquie qu’il est allé poursuivre son aventure, et même ses premiers pas compliqués à Galatasaray ne lui ont pas couté sa place en sélection. Depuis qu’il joue à Gençlerbirliği, le club de la capitale Ankara, Bogdán Stancu a retrouvé un solide rythme de croisière et a marqué lors du dernier match amical des Roumains, une victoire sans appel face à la Géorgie 5-1 vendredi dernier. Si le sélectionneur roulain est un adepte de la politique de l’homme en forme, Stancu devrait récupérer du temps de jeu et être l’un des hommes à ne pas quitter des yeux, pas vrai Adil et Laurent ?
Răzvan Raț, latéral gauche, (Rayo Vallecano), 35 ans
Le vétéran, en sélection depuis 2002, et le joueur le plus capé – de très loin, le deuxième ayant deux fois et demi moins de sélections que lui – de l’effectif actuel avec 111 apparitions. Une clé de voûte qui a connu une préparation agitée, avec cette blessure à l’épaule qui lui a coûté une opération et un retour à l’entraînement tardif, et une relégation avec le Rayo Vallecano. Défenseur alerte et intelligent, Răzvan Raț est aussi un centreur précis qui avait tapé très jeune dans l’œil du Shakhtar Dontesk, qui l’a embrigadé pour une décennie et 300 matchs. Il s’y est bâti un palmarès de costaud, avec une coupe de l’UEFA en 2009 remportée comme titulaire. En Ligue des champions l’année suivante, il n’avait pas hésité à affirmer, sereinement, que lui et ses gars avaient « une vraie chance de nous retrouver en finale » . La confiance et l’expérience du Raț, qui n’est pas prêt de quitter le navire.
Vlad Chiricheș, défenseur (Naples), 26 ans
Jeune, mais déjà un taulier. Mis au repos ces derniers jours pour réparer une cuisse capricieuse, Vlad Chiricheș arrivera sur la pelouse du stade de France avec la bave aux lèvres. « Je suis prêt à 100% pour affronter les Bleus » , clamait-il en conférence de presse. Une belle preuve de sérénité pour un homme qui portera le brassard de capitaine, et qui reste sur une horrible boulette en match de préparation face à l’Ukraine il y a huit jours. Pas de quoi l’affoler, « maintenant, je serai très concentré pour éviter que cela se reproduise. Je suis habitué » . Patron de la défense réputée si solide des Roumains, Vlad Chiricheș n’a pourtant pas réussi à s’imposer au Napoli où il a participé à la belle saison des Azzurri dans un rôle de doublure. Au moins, il arrivera en forme.
Par Alexandre Doskov