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Les cinq hommes du titre du Real Madrid
Par Antoine Donnarieix
5 minutes
Impressionnant de force et de régularité, le Real Madrid conquiert sa trente-troisième couronne espagnole. Parmi cette armée blanche, la Maison-Blanche a pu compter sur cinq piliers majeurs.
Zinédine Zidane
S’il ne fallait en retenir qu’un seul, ce serait sans aucun doute le double Z. Son impact sur le club royal se comprend avec des nombres : 504 jours en tant qu’entraîneur du Real Madrid, 86 matchs officiels, 65 victoires, 14 nuls, 7 défaites. Trente joueurs utilisés au sein de l’effectif, pour une moyenne de 2,42 points par match. Depuis sa prise de pouvoir au sein du Real, Zidane a transfiguré le collectif merengue, pour en faire une véritable machine à gagner. Et si l’esthétisme n’est pas toujours au rendez-vous, cette capacité madrilène à ne jamais flancher contre un adversaire à sa portée devient une habitude à laquelle s’est habituée la Liga. Une qualité collective que l’on peut imputer à la sérénité renvoyée par Zizou. Même si, intérieurement, le mythe reste un homme. « Ma joie ne se voit pas, car les matchs fatiguent, avouait-il après la rencontre face à Vigo mercredi.Mais ne vous en faites pas, voilà mon sourire habituel ! Je suis très content du dénouement de ce match. » He will survive.
Sergio Ramos
Pour qu’un coach soit respecté de tous, il lui faut un bon bras droit, un talisman. Pour sa douzième saison chez les Blancos, le capitaine Ramos vient certainement de rendre sa plus belle copie chez le nouveau champion d’Espagne. Malgré une blessure au genou qui l’a éloigné des terrains pendant un gros mois entre octobre et novembre, Ramos est revenu au meilleur des moments pour priver le FC Barcelone d’une victoire à domicile au Nou Camp d’un coup de boule devenu un classique. Sept jours plus tard, il répète cette performance à domicile contre le Deportivo La Corogne, toujours dans les arrêts de jeu. Contre Málaga en janvier, il pousse même le vice jusqu’à marquer les deux buts madrilènes (2-1). En mars, alors que son équipe est tenu en échec face au Betis Séville, il marque encore de la tête et au finish (2-1). Sur ses sept buts inscrits en championnat cette saison, six d’entre eux permettent au Real de prendre neuf points supplémentaires au classement. Ou comment marquer utile.
Marcelo
Quand le jeune Marcelo aux cheveux courts a débarqué en Espagne, le Real Madrid s’imaginait déjà bien heureux si le gamin devenait ne serait-ce que la moitié de Roberto Carlos. Douze saisons plus tard, le flambeau est passé et l’élève vient de dépasser le maître. La qualité sur le terrain est la même, mais la longévité est encore meilleure. Latéral gauche capable de déborder sans compter, mais aussi de pénétrer les défenses adverses par des percées tranchantes, Marcelo Vieira da Silva Júnior est en train de se forger un palmarès encore plus fourni que sa touffe de cheveux. Toujours titulaire dans les grandes occasions, le Carioca de naissance n’a pas déçu, et s’est aussi montré décisif lors de la réception du FC Valence fin avril, grâce à un but au buzzer (2-1). La gauche forte du Santiago-Bernabéu possède encore de beaux jours devant elle.
Toni Kroos
Arrivé au Real Madrid pour la modique somme de 25 millions d’euros hors bonus, Toni Kroos est peut-être le meilleur deal en rapport qualité/prix effectué par Florentino Pérez, dans un marché où les prix explosent année après année. Pour sa troisième saison au sein de la capitale espagnole, le milieu central se mue désormais en pion quasi irremplaçable dans le dispositif de Zidane. Quand Ramos marque un but de la tête, c’est grâce à un centre millimétré de Toni sur corner ou coup franc. Et son utilité ne s’arrête pas aux phases arrêtées. Dans l’entrejeu madrilène, son alternance entre jeu court et long, cumulée à sa capacité pour faire rapidement le bon choix, donne un avantage considérable à chaque match du Real. Incroyable de sang-froid, l’Allemand totalise douze passes décisives en 28 matchs de Liga, ce qui le place au deuxième rang de l’exercice 2016-2017 derrière Luis Suárez. Même si son rythme de croisière en la matière était plus impressionnant sur la première partie de saison, Toni a cassé la baraque. À coups de Kroos.
Cristiano Ronaldo
Last but not least. Malgré son début de saison très poussif, CR7 est entré en Liga comme un poison dans les veines : doucement, mais salement. Lors du déplacement du Real chez le voisin honni de l’Atlético de Madrid, Cristiano Ronaldo ne fait pas un match de dingue dans le fond, mais parvient à briller sur la forme : un triplé, pour une victoire sèche de son équipe (3-0). Révolté au moment où Las Palmas pense conquérir le Santiago Bernabéu, le Portugais s’arrache pour marquer un doublé dans les cinq dernières minutes du match (3-3). Et au moment où le Real Madrid doit terminer le travail, le quadruple Ballon d’or fait parler toute son expérience dans les moments cruciaux. Un doublé contre le FC Séville (4-1), puis un autre lors du match en retard contre le Celta de Vigo pour faire passer son Real devant au classement (4-1). Non, Cristiano Ronaldo n’aura pas fait sa meilleure saison de Liga, mais il aura su répondre présent au moment où cela était nécessaire. Un fin stratège.
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