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Les cinq hommes du titre du Bayern Munich
En battant Ingolstadt samedi, le Bayern Munich est devenu le premier club allemand à réussir la passe de quatre depuis l’instauration de la Bundesliga en 1963. Voici les cinq artisans de ce titre historique.
Jérôme Boateng
Il n’a joué que la première partie de la saison, la faute à une vilaine blessure aux adducteurs survenue en janvier, et pourtant, sans lui, le Bayern ne serait sans doute pas champion. Car pendant les cinq premiers mois, Boateng a été de tous les bons coups. Défensifs évidemment, mais aussi offensifs. S’il y a quelque chose dont Pep Guardiola peut être extrêmement fier, c’est d’avoir complètement transformé le jeu du Berlinois. « Guardiola est le premier coach à m’avoir vraiment appris qu’un défenseur était aussi important pour placer une attaque » , avait avoué Boateng à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Son chef-d’œuvre ? Le match aller contre le Borussia Dortmund où il aura écœuré Thomas Tuchel avec ses passes millimétrées au-dessus de la défense et ses transversales de forain. On soupçonne Mats Hummels et les autres d’en faire encore des cauchemars.
Robert Lewandowski
Il y a évidemment eu ces 5 pions en 9 minutes face à Wolfsburg. Et s’il n’y avait eu que ça, Lewandowski aurait quand même marqué cette saison de Bundesliga de son empreinte. Mais comme le Polonais a empilé une vingtaine de buts en plus, on peut sans exagérer dire que le beau Robert a été le meilleur joueur du championnat cette saison. Même lorsqu’il a semblé en dedans, comme en cette fin de saison, Lewa n’a jamais rien lâché. Cette année, il a gagné en tout et surtout en régularité. Grâce à une hygiène de vie irréprochable, le natif de Varsovie peut aussi se targuer d’être un des rares joueurs du Bayern à n’avoir quasiment pas visité l’infirmerie de la saison. D’année en année, Lewandowski devient de plus en plus parfait. Philipp Lahm et Manuel Neuer seraient d’ailleurs prêts à l’accueillir dans leur bande de cyborgs.
Thomas Müller
Toujours plus fort, toujours plus populaire, toujours plus dingue, Thomas Müller n’a clairement pas levé le pied cette saison. Pour preuve, il signe sa première année à 20 buts en Bundesliga. Et s’il s’est fait encore plus buteur qu’à l’accoutumée, Toto n’a pas oublié pour autant de régaler ses copains de petites remises dont lui seul a le secret. Et quand on sait qu’il a réussi tout ça avec un entraîneur qu’il ne peut pas vraiment saquer… Ce samedi, il était évidemment le premier avec le mégaphone dans les mains à haranguer les supporters munichois venus à Ingolsdadt pour fêter le titre. Depuis le départ de Bastian Schweinsteiger, Thomas Müller est devenu une espèce de valeur refuge. La personne sur qui on peut compter pour incarner les valeurs bavaroises. Le Bayern Munich ne peut, tout simplement, plus se passer de lui.
Franck Ribéry
Il y a un an de ça, Franck Ribéry était soi-disant perdu pour le football, cramé, proche de la retraite, tout ça tout ça. Et puis contre toute attente, Francky est revenu. En courant comme un fou, évidemment, au moment où le Bayern, talonné par le BvB, en avait grandement besoin. Et alors que la concurrence à son poste était devenue folle ces dernières saisons, le Français a petit à petit repris sa place sans forcément être de nouveau un titulaire indiscutable. Chacune de ses entrées a fait office de feu d’artifice. Avec 6 passes décisives et 2 buts en seulement 591 minutes disputées, Ribéry a prouvé qu’il était encore et toujours Kaiser Franck et qu’il ne comptait pas laisser sa place aux petits jeunes de sitôt.
Arturo Vidal
Au Bayern, depuis la fin du FC Hollywood, on aime bien ce qui est carré. Bien lisse. Bien propre. Un peu nerveux, mais pas trop. Arturo Vidal, avec son caractère bien trempé, son taux d’alcoolémie souvent élevé, ses chevaux de course et son look excentrique, ne semblait pas forcément convenir à Rummenigge et sa clique. Du reste, son penchant pour les bonnes choses de la vie a été pointé du doigt à plusieurs reprises, surtout lors de la trêve hivernale. Mais sur le terrain, Vidal a fait le taff. Et bien. Sans être exceptionnel, le Chilien a apporté une certaine ténacité à une équipe qui en manquait cruellement. Alors que toute la défense s’est retrouvée sur la touche quasiment au même moment, l’ancien Turinois a permis au Bayern de rester solide. Et puis il n’aura pris que trois cartons jaunes dans la saison. Ce qui en soi est déjà un énorme exploit.
En bonus : Jupp Heynckes
« Je veux partager ce titre avec Jupp Heynckes » , a déclaré Pep Guardiola hier. Respectueux, l’entraîneur catalan sait tout ce qu’il doit au travail de son prédécesseur.
Par Sophie Serbini