- Italie
- Juventus championne d'Italie 2015-16
Les cinq hommes du titre de la Juventus
Grâce à la victoire 1-0 de la Roma face au Napoli, la Juventus est sacrée championne d'Italie pour la cinquième fois d'affilée. Voilà les cinq artisans du Scudetto.
Gianluigi Buffon
On ne le présente plus et on ne devrait même pas justifier à quel point il est important pour la Juve. Car, à 38 ans, Gigi est plus frais que jamais, la preuve en est avec son record d’invincibilité en Serie A, décroché après 973 minutes sans encaisser de but. Et les exemples de ses interventions décisives sont nombreux cette saison, les plus récentes étant contre le Milan, contre qui il fait son rabat-joie face à Balotelli, ou encore dimanche contre la Fiorentina, quand il effectue une double parade sur le penalty de Kalinic. Son importance au sein de la formation bianconera n’est plus contestable, même aux yeux des médisants qui l’envoyaient déjà à la retraite l’été passé, à cause de précédentes saisons soi-disant « pas si exceptionnelles que ça » . Mais si on peut utiliser cet argument, c’est parce que Buffon nous a habitué à un certain niveau et une classe qui restera pendant un bon bout de temps inégalable. En termes de chiffres, il a laissé passer le ballon à neuf reprises jusqu’à la dernière défaite de la Juve, contre Sassuolo, fin octobre, pour autant lors du reste de la saison. Mieux vaut ne pas penser au moment où il décidera de raccrocher les gants.
Paul Pogba
Le début de saison a été compliqué pour Pogboom, et le pesant numéro 10 sur le dos, hérité de Carlos Tevez, ne l’a en rien aidé. Le départ de Pirlo et les blessures de Marchisio et Khedira les premiers mois l’ont contraint à porter seul le milieu de terrain de la Juventus, ce qu’il n’est pas parvenu à faire, malgré son immense talent. Il faut aussi dire que ce n’est pas son travail de faire tourner tout l’entre-jeu, ce que beaucoup n’ont pas compris. Son véritable rôle s’est révélé par la suite, lorsqu’il a enfin pu évoluer avec des joueurs de qualité qui le déchargent de certaines missions, surtout défensives. Avec une attitude beaucoup plus verticale dans les phases offensives, il a planté huit buts et délivré douze passes dé, ce qui est bien plus que ce qu’on lui demande. Et ne parlons même pas de ses délicieux gestes techniques qui en ont mis plus d’un à l’amende cette saison (Big up à Bernardeschi).
Paulo Dybala
On l’attendait au plus haut niveau et il a rempli son devoir : au revoir et merci. Et, à la différence de Pogba, qui a mis du temps à trouver son rythme cette saison avec son numéro 10, le gamin de Max Allegri a directement commencé à carburer, vêtu du tout aussi pesant numéro 21. Attaquant en retrait, capable d’évoluer avec n’importe quelle autre pointe de l’effectif, Dybala est présent partout, il se faufile dans les petits coins, toujours prêt à frapper là où on ne l’attend pas. Et même quand on l’attend, d’ailleurs, car ses coups francs font souvent mouche, alors que les gardiens connaissent la précision de son pied gauche. En fait, il est l’atout offensif de la Juventus, puisqu’il est tout aussi efficace en tant que buteur que passeur, même si sa position l’oriente plus à tirer. Gestes techniques, rapidité, centres adroits, dix-sept réalisations en championnat (dont celle décisive contre la Roma), ainsi que huit passes dé, tout autant de qualités et de chiffres qui penchent en sa faveur à seulement 22 ans, confirmant aisément son prix d’achat de 40 millions, l’été passé.
Massimiliano Allegri
C’est sûrement celui qui a le plus large sourire en cette fin de saison, vu ce que la presse italienne disait de lui en première partie d’exercice. Accusé d’utiliser une formation en 3-5-2 obsolète après la révolution du mercato estival qui a vu Pirlo, Vidal et Tevez s’en aller pour faire place à Khedira, Dybala et Mandzukic, entre autres, Max n’a jamais rien lâché malgré les critiques. Il a attendu patiemment que l’infirmerie se vide et que tout le monde trouve son petit rythme, le tout en maintenant sa défense à trois, modifiée le plus souvent en un 4-3-1-2 tout aussi percutant, selon l’adversaire. Ses choix se sont finalement révélés très malins, tel le travail très défensif demandé à Cuadrado ou l’apport offensif d’Alex Sandro, pour un résultat final incontestable. L’an passé, ses détracteurs hurlaient qu’il se reposait simplement sur le travail réalisé par Antonio Conte juste avant. Mais qu’ont-ils à dire cette saison, alors qu’il a enchaîné 25 journées sans défaite, comptant 24 victoires, soit 73 points remportés sur 75 ?
Simone Zaza
Juventus Stadium, 13 février, 88e minute, Simone Zaza se retourne à proximité de l’entrée de la surface du Napoli et lâche une frappe légèrement déviée qui trompe Pepe Reina, pour offrir les trois points à la Juventus. Comment ne pas terminer par celui qui a anéanti à lui tout seul les espoirs des Napolitains, en pleine bataille pour la première place ? Certes, il n’est pas le plus fort, ni le plus important de l’effectif, mais il a joué son rôle de joker à fond pendant toute la saison et, rien que pour ça, le public turinois peut lui faire un gros câlin. À chaque rentrée, Zaza a accompli pleinement son rôle à la pointe de l’attaque et ce n’est pas pour rien qu’il possède la meilleure moyenne de buts pour le total de minutes jouées, avec une rose plantée toutes les 128 minutes. Si son avenir est incertain, vu ses qualités – qui lui permettraient de briller dans une équipe qui lui offrirait une place de titulaire -, le numéro 7 de la Vieille dame aura fait profiter ses coéquipiers un maximum de sa disponibilité. Et s’il pouvait régaler avec l’Italie cet été, il ferait plaisir à encore plus de monde.
Par Giuliano Depasquale