- Italie
- Juventus championne
Les cinq hommes du titre de la Juve
Tout organisme parfaitement composé est muni d’une solide colonne vertébrale lui permettant de mener à bien ses missions. La Vieille Dame l’a bien compris et l’a rappelé à tout le pays.
Gianluigi Buffon, le pilier
Quelle saison, encore une fois… Plus le temps passe, plus Gigi devient terriblement frustrant, dans le sens où l’on est forcé de répéter chaque année les mêmes choses pour décrire ses performances. Capitaine emblématique de sa Juve à 39 balais, Buffon a tout de même laissé sept titularisations à Neto, son remplaçant, mais a guidé comme jamais son équipe vers le droit chemin. Avec talent, bien entendu, comme le montre cette jolie série declean-sheet obtenue en début d’année (contre la Lazio, Sassuolo, l’Inter, Crotone et Cagliari). Et puis bon, 24 buts encaissés en 30 apparitions, cela reste un très beau score. Rendez-vous en 2018 pour le même constat.
Leonardo Bonucci, l’intouchable
On n’attendait pas moins de celui qui fut énormément courtisé durant l’été par les clubs anglais. Ces derniers devraient d’ailleurs revenir à la charge durant le mercato, tant Bonucci a fait honneur à son statut de meilleur défenseur du monde. Arrière le plus utilisé par Massimiliano Allegri (2406 minutes), l’Italien a constitué le patron de la défense la plus solide de la Botte (26 petits pions concédés, devant les 36 de la Roma et les 37 du Napoli). Plus que rassurant pour ses coéquipiers, pire qu’effrayant pour ses adversaires, Leonardo a définitivement atteint son top niveau, à 30 ans. De quoi quitter ses potes Giorgio Chiellini et Andrea Barzagli pour tenter l’aventure étrangère ?
Sami Khedira, l’équilibriste
Toujours blessé, l’Allemand ? Pas vraiment, non. La preuve : il représente l’élément turinois qui a passé le plus de temps sur les pelouses de Serie A, juste derrière Gonzalo Higuaín. Et autant dire qu’il n’y est pas resté pour ramasser des champignons. Relais super efficace dans l’entrejeu de la Juve, Sami a retrouvé sa forme du Real (l’avait-il réellement perdue ?) pour permettre à son coach de pouvoir aligner un onze généralement ultra offensif. Protégé par le trio de derrière, l’ancien Madrilène a également pu se projeter vers l’avant, comme il aime tant, et faire trembler les filets à cinq reprises tout en servant ses coéquipiers (quatre passes décisives). Son utilité est telle que les supporters prient pour qu’il soit remis le 3 juin prochain, date de la finale de Ligue des champions. En attendant, le taf est fait sur la scène nationale.
Paulo Dybala, le génie
Il suffit de contempler ses gestes, de l’observer quelques minutes, de déguster ses contrôles parfaits ou d’admirer sa présence tactique pour comprendre son caractère indispensable. D’ailleurs, Allegri ne le cache pas : il y a une Juventus sans Dybala, et une Juventus avec Dybala. « Si on joue avec un duo d’attaquants, Dybala est le seul qui est capable de jouer dans ce rôle de deuxième attaquant, a ainsi confié le technicien en mars. Les autres peuvent se sacrifier, mais quand il n’y a pas Dybala, on doit jouer avec un milieu à trois et non plus avec deux attaquants. » L’Argentin a certes moins marqué (11 buts contre 19 en 2015-2016), moins passé (sept assistscontre neuf) et moins joué en championnat cette saison (29 matchs contre 34), mais il a étoffé son profil et accepté de laisser le rôle de buteur à son compatriote. Davantage meneur, le Sud-Américain couvre désormais beaucoup plus d’espace sur le terrain et touche davantage de ballons. La technique et l’élégance, elles, n’ont pas changé. Un régal.
Gonzalo Higuaín, le serial strikeur
24 caramels en 37 journées : bim bam boum, Pipita est toujours là. Acheté en échange d’un gigantesque paquet d’oseille (plus de 90 millions d’euros), l’avant-centre n’a ni déçu ni chômé. Joueur le plus utilisé de l’effectif (il n’a pas loupé un seul match), Gonzalo a de nouveau écœuré les défenses italiennes par son efficacité et son instinct de buteur. Machine à marquer, Higuaín a profité de la rigueur de ses camarades pour enfiler le costume du strikerimplacable. Celui qu’il préfère, en somme. Trouvant la faille contre petits et gros (Lazio, Roma, Naples), il a également amusé la galerie en prenant à partie Aurelio De Laurentiis, son ancien président, lors d’une demi-finale de Coupe. La question est maintenant de savoir si la doublette Dybala-Higuaín est la meilleure de l’histoire des Bianconeri. Qu’en penseraient Messieurs Omar Sívori-John Charles, Fabrizio Ravanelli-Gianluca Vialli et Alessandro Del Piero-David Trezeguet ?
Et aussi… Miralem Pjanić le passeur (huit assists), Mario Mandžukić le collectif (troisième joueur de champ le plus utilisé), la flèche Alex Sandro et le reste de la BBC.
Par Florian Cadu