- Serie A
- J33
- Juve-Fio (2-1)
Les cinq hommes du titre 2019 de la Juventus
En avance d'un mois par rapport à la saison dernière, la Juventus a remporté un nouveau championnat. Un huitième Scudetto d'affilée pour la Vieille Dame, qui ne se lasse décidément pas de cette hégémonie nationale et qui a pu compter sur un joli pentagone pour conserver son équilibre.
Massimiliano Allegri
Une régularité monstre. Les chiffres parlent pour lui : remporter cinq championnats d’Italie d’affilée avec le même club, ce n’est pas si facile. Tenir un discours qui continue d’atteindre les oreilles d’un groupe susceptible de se lasser de la Serie A non plus. Plus confiant et serein que jamais, Massimiliano Allegri a tranquillement accompagné ses poulains au trophée sans jamais douter. À l’expérience, au talent, à l’intelligence, mais aussi au relationnel. À la Juve, très rares ont été les conflits de vestiaire et les problèmes extrasportifs mettant en danger la solidarité collective. Même les propos polémiques de Leonardo Bonucci sur « l’affaire » Moise Kean n’ont pas déréglé l’entente générale.
L’entraîneur n’y est pas pour rien. Sa capacité à maîtriser les grands rendez-vous et à gérer son effectif (pour faire souffler ses cadres en vue de la Ligue des champions, sans pour autant diminuer le rythme sur la scène nationale) a encore impressionné. Paraîtrait que le coach a posé sa démission au mois de mars, en raison de critiques internes sur sa personne de la part des dirigeants ? Ces derniers ont bien fait de la refuser.
João Cancelo
Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps. Arrivé dans la maison de la Vieille Dame l’été dernier pour quarante millions d’euros après avoir découvert la Serie A avec l’Inter, le latéral s’est très rapidement imposé dans la formation d’Allegri au détriment de Mattia De Sciglio. Impressionnant de facilité et aussi fort offensivement que juste techniquement, le Portugais est devenu en une saison l’un des tout meilleurs à son poste.
Une bonne nouvelle pour la Juventus, puisque sa recrue l’a grandement aidée à se saisir de son huitième Scudetto d’affilée par son dynamisme. Et tant pis si ses efforts pour apporter de la densité ont pour logique conséquence une moindre présence défensive. João Cancelo « travaille beaucoup là-dessus, et il apprend rapidement. Nous savons qu’il nous donne tellement en attaque que nous lui pardonnons un peu d’oublis » , l’a d’ailleurs excusé Giorgio Chiellini dans des propos relayés par Tuttosport. Vivement la suite.
Giorgio Chiellini
Toujours là, la bestiole. À 34 berges, et même si le rythme est moins soutenu qu’avant (1655 minutes disputées en championnat), le capitaine ne lâche rien. Psychologiquement, c’est puissant. Physiquement, c’est géant. Collectivement, ça ne peut donc que provoquer un résultat défensif affolant. En témoigne les détails du classement de Serie A, qui montre que la Juve n’a encaissé que vingt buts et représente donc le meilleur élève de la classe à ce niveau-là. Comme souvent.
Avec Leonardo Bonucci de nouveau à ses côtés, Giorgio Chiellini a rempli son rôle de taulier comme un chef. Pour son entraîneur, la donne est claire : l’Italien a tout simplement été « le meilleur défenseur du monde » cette saison. Et tant qu’il sera à ce niveau devant les cages, peu importe que le dernier rempart s’appelle Gianluigi Buffon ou Wojciech Szczęsny.
Blaise Matuidi
Blaise Matuidi plutôt que Miralem Pjanić, une vaste blague ? Pas vraiment. Car si le Bosnien s’est encore montré décisif cette saison et a envoyé quelques coups francs caresser les filets, le milieu français a fait honneur à sa réputation de marathonien. Quelle endurance ! Contrairement à nombre de ses potes champions du monde, l’ancien Parisien de 31 ans a de nouveau enchaîné les rencontres pour tenir la baraque dans l’entrejeu.
Quatrième élément de champ le plus titularisé par Allegri en championnat (derrière Alex Sandro, Ronaldo et Bonucci), l’international s’est nourri des kilomètres avalés chaque week-end et a privé l’adversaire de ressources alimentaires. Sans oublier de se faire plaisir à titre personnel, avec déjà trois pions inscrits (sans parler de ses deux assists). De quoi aller chercher son record, fixé à cinq réalisations ?
Cristiano Ronaldo
Inévitablement. Cristiano Ronaldo avait déjà conquis l’Angleterre et l’Espagne, alors l’Italie a imité ses copains européens en se soumettant rapidement au Portugais. Elle a bien tenté de résister, mais cela a duré trois matchs. Le temps que l’ex-Madrilène adapte son pied à la Botte, et commence son show par un doublé contre Sassuolo. 17 autres caramels – et même certainement davantage – suivront. Meilleur buteur et meilleur passeur (huit offrandes) des siens mais aussi joueur le plus utilisé, CR7 n’a pas trouvé d’égal en Serie A comme il pouvait en avoir en Liga.
23422633536055516151424420*@Cristiano atteint la barre des 20 buts pour la 13e saison consécutive ! ? pic.twitter.com/cjEFijAtqW
— CR7 inside (@CR7_inside) 10 février 2019
Alors forcément, le quintuple Ballon d’or s’est emparé de son premier titre italien dès son arrivée. Sans oublier d’accrocher quelques records, devenant par exemple le premier footballeur de l’histoire à marquer lors de neuf matchs consécutifs à l’extérieur dans sa nouvelle compétition. En même temps, le mariage n’avait guère de chance d’échouer…
Par Florian Cadu