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Les cinq Espagnols à suivre pendant les JO
Grande favorite, avec le Brésil, du chapitre football des Jeux Olympiques, l'Espagne de Luis Milla va essayer de rééditer la performance des aînés à l'Euro et des petits frères en U19. Gros plan sur cinq jeunes mecs qui risquent d'avoir sacrément les crocs pendant la compet'. Histoire de dire : « Hola M. Del Bosque, on est là nous aussi ».
David de Gea, l’homme-araignée
Formé à l’Atlético Madrid, De Gea fait son baptême du feu à 18 printemps contre le FC Porto en Ligue des champions. Pas de bol, le gamin encaisse deux buts en une mi-temps. Touché mais pas coulé, David se relèvera de cette première gamelle et occupera les goals des Matelassiers durant toute la saison 2010-2011, enchaînant les prestations de haute volée, au sens propre. Flairant le successeur de Van Der Sar à plein nez, Sir Fergie n’hésitera pas à sortir son grand chéquier pour le recruter à prix d’or. Branché sur courant alternatif chez les Diables Rouges cette saison, le voleur de Donuts peine encore à confirmer le potentiel qu’il laisse entrevoir parfois, quand il n’est pas occupé à faire des blagues niveau CE2 à ses copains du vestiaire. Royal sur sa ligne — Juan Mata peut en témoigner —, D&G est encore un peu trop foufou pour éviter les boulettes habituelles du jeune gardien. Avec un peu plus de bouteille, David pourrait devenir très grand. Tant mieux, les JO sont là pour ça. Et si Hulk balance une mine dans la lulu en finale, David s’envolera la sortir, pour sûr.
Álvaro Domínguez, l’exilé
Comme beaucoup de jeunes Espagnols, Álvaro Domínguez a préféré quitter le pays et sa crise pour aller chercher du taf en Allemagne, à Mönchengladbach plus exactement. Encore traité et payé comme un petit jeunot à l’Atlético — malgré deux sélections chez les A et ses 43 matchs la saison dernière —, Domínguez a finalement succombé aux œillades gourmandes de Lucien Favre en décidant de s’engager avec le Gladbach cet été. Pour ne pas souffrir trop vite du vieil adage « Loin des yeux, loin du cœur » , le vainqueur de l’Europa League 2012 va devoir se distinguer aux JO. Qui plus est avec Piqué et Sergio Ramos, qui ne lui laisseront sûrement que des miettes de temps de jeu dans les années à venir, Domínguez a toutes les raisons du monde de profiter un max à chaque fois qu’il portera la liquette de la Roja.
Javi Martínez, le Vieira blanc
Le mec dont rêvent toutes les nuits Tito Vilanova et Jupp Heynckes. Formé à Osasuna, trusté par l’Atlethic Bilbao en 2006, Javi est depuis lors le patron incontesté de l’entrejeu basque. Milieu défensif, défenseur central, ratisseur, relayeur, passeur, le garçon sait à peu près tout faire. Plus grand que deux Xavi, plus large que deux Iniesta mis bout à bout, le bijou de Bielsa s’entête à contester la règle selon laquelle le milieu espagnol est petit et dribbleur. Avec ses grands compas, Javi Martínez a une dégaine sur le terrain qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Patrick V. Aux JO, Javi, 23 ans et déjà 251 matchs et 27 buts en Liga, sera chargé de mettre un peu d’ordre et de sérénité dans le jeu tout feu tout flamme des Ibères prépubères. Champion du monde 2010 et d’Europe 2012 sans jouer, ou presque, Javi Martínez compte aussi sur les Jeux pour montrer à Del Bosque qu’il n’a, au minimum, rien à envier à Sergio Busquets, titulaire du poste pour l’instant. Au lendemain d’une compétition survolée, qui sait si un gros club ne sera pas disposé à les aligner, les 40 millions de sa clause libératoire.
Isco, le détonateur
Le 14 mai dernier, Vincent Du Bois évoquait le nom de Francisco Román Alarcón Suárez, Isco pour les intimes, dans la liste des joueurs présélectionnés pour l’Euro. Même si le jeune loup andalou n’a finalement pas participé à l’aventure polono-ukrainienne, le fait que le sélectionneur espagnol fasse un petit coucou à un jeune d’à peine 20 ans n’évoluant ni au Barça, ni au Real laisse présager du potentiel du garçon en question. Fer de lance de l’attaque de Malaga cette saison, le joueur formé au FC Valence sera chargé par Luis Milla de trouver la faille dans les défenses adverses par ses crochets courts et ses ouvertures millimétrées. Son duo avec Juan Manuel Mata ou Iker Muniain devrait faire très mal. Parce que tous les petits dribbleurs espagnols ne sortent pas de la Masia.
Adrián, l’apprenti tueur
Évoluer à côté d’un prince des surfaces comme Falcao, c’est un peu comme faire ses premiers pas au cinéma avec Robert de Niro : on reste dans l’ombre mais on chope des trucs de pro. Parfait dans son second rôle aux côtés du Tigre cette saison, Adrián Lopez est pourtant loin d’être un second couteau du football. Technique balle au pied et adroit devant le but, l’ancien chouchou du Riazor a montré qu’il avait le potentiel pour devenir un grand monsieur de l’attaque — la défense du Real Madrid s’en souvient encore —, au point d’émoustiller un certain André Villas-Boas qui aimerait bien le voir débarquer à Tottenham. Attention, tueur en formation.
Pablo Garcia-Fons