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Les cinq bonnes questions de la Serie A
Andrea Pirlo qui pointe le bout sa barbe, un Antonio Conte qu'on imagine toujours très énervé et quelques nouvelles têtes qu'on a envie de voir s'épanouir sur les prés : la Serie A cuvée 2020-2021 débute ce week-end, et on espère que le millésime sera pétillant.
Andrea Pirlo va-il pouvoir passer de la théorie à la pratique?
Tenant depuis mi-septembre de la licence Pro UEFA, qui lui permet d’entraîner au plus haut niveau, le néo Mister de la Juventus a obtenu son diplôme en défendant une thèse aux idées bien arrêtées. Titré Le Football que je voudrais, le document a le mérite d’exposer des ambitions musclées. Pirlo y défend la nécessité de mettre sur pied une équipe qui produit « un football déterminé, de possession et d’attaque, inspiré par le Barcelone de Cruijff et Guardiola, l’Ajax de Van Gaal, le Milan d’Ancelotti et la Juve de Conte. Elle s’appuiera sur un système basé sur le collectif, mais sera capable de valoriser la qualité des individus… Le ballon sera au centre de tout. Il devra être gardé le plus possible en attaque comme être récupéré avec férocité et le plus rapidement possible en phase de non-possession… » Des principes de jeu sacrément ambitieux, que Pirlo devra confronter à la réalité du terrain. Pas une mince affaire, quand on sait que le football champagne de Sarri est mort-né à Turin la saison dernière. Le Maestro va aussi devoir tabler avec un effectif certes dense, mais toujours relativement pauvre techniquement et créativement dans l’entrejeu. Au pire, si les choses tournent mal, l’ex-milieu le plus classe du monde pourra se consoler avec ce titre de « coach le plus sexy de la Serie A », qui lui a déjà été décerné.
Selon un sondage du site de rencontre JoyClub en Italie, Andrea Pirlo a été elu coach le plus sexy de la Serie A. Il devance :2 – Di Francesco3 – Pippo Inzaghi4 – Gattuso5 – Fonseca6 – Conte7 – Simone Inzaghi8 – Pioli pic.twitter.com/CQeT6PxaUj
— FrSerieA (@FrSerieA) September 14, 2020
La Roma va-t-elle revenir dans le coup ?
Auteure d’une saison correcte sur le plan comptable, mais rarement enthousiasmante sur le pré, la Louve est passée d’un Américain à l’autre cet été. Entre les pattes de James Palotta depuis 2011, le club a été vendu à Dan Friedkin, un milliardaire américain qui s’est offert la Roma pour près de 600 millions d’euros. De quoi vider temporairement les poches du bonhomme, qui a été jusqu’ici plutôt pingre sur le mercato : la Roma a seulement réglé les obligations d’achat de Jordan Veretout et Gianluca Mancini, confirmé l’option d’achat de l’ailier espagnol Carlos Pérez et recruté le prometteur défenseur central Marash Kumbulla, qui quitte le Hellas Vérone. Si les transferts libres d’Henrikh Mkhitaryan et Pedro égayent un peu le mercato giallorosso, les Romanisti naviguent donc encore à vue, en attendant de comprendre ce que leur réserve réellement leur nouvelle direction.
Victor Osimhen est-il un flamand rose ?
Transféré pour 80 millions d’euros à Naples cet été, l’ancien Lillois a inscrit un quadruplé pour sa première sortie sous ses nouvelles couleurs fin août, face à L’Aquila (D4 italienne). Forcément, le Nigérian monopolise l’espace médiatique, et les médias locaux regorgent d’inventivité pour imaginer ce que donnera la future saison du joueur le plus cher de l’histoire du club azzurro. Le journaliste napolitain Enrico Fedele, qui trouve l’avant-centre surpayé, s’est lui essayé à une métaphore ornithologique sur les ondes de Radio Marte, pour décrire le style de l’attaquant partenopeo: « Naples va-t-il changer de formation ? Gattuso voudra mettre Osimhen dans les meilleures conditions. Il a de grandes qualités athlétiques, mais, d’un point de vue technique, il est au collège. Il a besoin d’espace, et c’est pourquoi nous essayons d’adopter le 4-2-3-1. Osimhen , je l’appelle « le flamant rose », car il a des longues jambes, est très aérien… Ce n’est pas très joli à voir, mais quand ça décolle, ça devient dévastateur. » Reste à voir si le surnom va rester.
Aleksey Miranchuk sera-t-il la nouvelle sensation de la Serie A ?
Petit prince du Lokomotiv Moscou, avec lequel il a fait ses débuts à 17 ans dans l’élite russe, le milieu offensif a enfin fait le grand saut à 24 ans, en s’engageant à l’Atalanta cet été. Le prix de l’opération ? Autour de 15 millions d’euros. Pas rien pour la Dea, mais, heureusement pour le joueur et les Nerazzurri, le club de Gasperini se trompe rarement quand il s’agit de faire tourner la planche à billets. Loué pour sa polyvalence, le gaucher russe pourrait à l’occasion suppléer Josip Iličić dans un rôle de 9 et demi, ou évoluer comme piston au sein du 3-5-2 de l’Atalanta. On pourrait également le voir placé derrière les deux attaquants bergamasques, en numéro 10.
Antonio Conte va-t-il éviter la rupture d’anévrisme ?
Après avoir massacré sur la place publique sa direction et s’être arraché les cheveux à en menacer ses implants capillaires tout le long de la saison dernière, Antonio Conte s’est décidé à rester à l’Inter cet été. Une bonne nouvelle pour les Nerazzurri, même si certains grands noms du football mondial conseillent désormais à l’ex-sélectionneur de la Nazionale de pacifier un peu son approche du métier. Notamment Louis van Gaal, qui a suggéré à l’ancien Juventino de baisser en intensité : « Il est doué pour transmettre sa philosophie de jeu, mais en match, il est trop émotif. Rester tranquille t’aide à mieux analyser le match, cela améliorerait son attitude sur le terrain. » Ok, mais si l’entraîneur de l’Inter trouve la paix intérieure, nul doute que la Serie A perdra le plus grand showman des bancs de touche du pays.
Par Adrien Candau