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- PSG-Newcastle (1-1)
Les choix de Luis Enrique contre Newcastle étaient-ils les bons ?
Des choix initiaux qui interrogent, des changements réussis, un résultat miraculeux : Luis Enrique a vécu une nouvelle soirée sous tension en Ligue des champions face à Newcastle.
Il a longtemps cru que ses troupes n’arriveraient jamais à marquer ce « putain de but ». Finalement, c’est le poing rageur que Luis Enrique a célébré le (très généreux) penalty transformé par Kylian Mbappé au moment où plus personne n’y croyait. Forcément, le technicien espagnol a vécu ce but comme une délivrance, une maigre consolation au terme d’une partie où son PSG a tiré 31 fois au but et a longtemps manqué de mordant au moment du dernier geste. À en devenir fou, surtout après un second acte dominé de la tête et des épaules. Un but célébré, aussi, comme un gars qui vient de voir le scintillement d’une épée de Damoclès disparaître dans la pénombre au dernier moment.
NUFC, que choisir
C’est peu dire que certains supporters parisiens se sont certainement arraché les cheveux en voyant le onze aligné par Luis Enrique ce mardi soir au Parc des Princes : Danilo titulaire en défense centrale pour un match décisif de Ligue des champions alors qu’il n’avait pas joué depuis un mois ? Randal Kolo Muani titulaire alors que Gonçalo Ramos semblait prendre de l’épaisseur ? Vitinha absent du onze de départ alors que lui aussi avait brillé quatre jours plus tôt face à Monaco ? Il faut croire que l’Espagnol avait une idée en tête : utiliser Danilo Pereira pour être meilleur à la relance, bloquer le couloir du plus grand danger des Magpies, Miguel Almirón, avec Lucas Hernandez, mettre de la vitesse devant avec Kolo Muani et utiliser Lee Kang-in entre les lignes, dont le profil plus offensif et le placement lors du premier quart d’heure – tantôt dans un rôle de faux neuf, tantôt près de la ligne pour libérer de l’espace à Mbappé – étaient plutôt intéressants. Mais sur la durée, ces choix-là n’ont pas vraiment fonctionné.
Sauf que Luis Enrique n’avait visiblement pas prévu deux choses : que la panne face au but de Kylian Mbappé dans les temps forts du PSG, comme lors du match face à l’ASM, perdure et que ses replacements défensifs en seconde période soient beaucoup trop insuffisants. La seconde, que l’association entre le capitaine parisien et Kolo-Muani montre une nouvelle fois ses nombreuses limites. Les deux n’arrivent décidément pas à jouer ensemble lorsque l’ancien Nantais est aligné dans l’axe. À cela, il faut aussi ajouter les traditionnelles limites de l’effectif parisien en Ligue des champions : un milieu de terrain dominé techniquement et dans l’intensité, une défense parfois apathique et un gardien pas totalement fiable sur la seule occasion adverse. Reste qu’après son naufrage tactique du match aller, une nouvelle défaite – une troisième après cinq journées qui aurait sérieusement compromis les chances de qualif parisienne – aurait également entamé son crédit dans les soirs où la petite musique européenne résonne.
Des choix payants pour la photo finish
Là où Luis Enrique a sauvé son match et un point décisif dans la course aux huitièmes, c’est par sa capacité à modifier en profondeur son équipe à l’heure de jeu. Suffisamment tôt pour voir Paris finir très fort la rencontre, face à des Magpies fatigués et sans grandes possibilités de changement. Son passage en 3-5-2, avec les premières entrées de Barcola et Vitinha, a amené du rythme et une palanquée d’occasions que l’international Espoirs aurait dû mettre au fond.
À dix minutes du terme – pratiquement vingt avec le temps additionnel –, il a terminé la rencontre avec six offensifs. Plus ou moins indirectement, cette présence dans l’axe a participé à pousser Newcastle dans ses retranchements jusqu’à vaciller. À Dortmund, au Signal Iduna Park, toutes les issues se présenteront à Lucho et son PSG : une première place assurée en cas de victoire, une deuxième place dangereuse vu que les gros poissons sont assurés de terminer premiers et, le pire, une troisième place synonyme de Ligue Europa, un cas de figure que n’a jamais rencontré le club de la capitale dans son histoire. Alors, c’est là qu’il faudra faire des choix et, si possible, les bons.
Par Andrea Chazy, au Parc des Princes