- Le tour de France des buvettes de stade
- Nantes
Les Canaris ne mangent pas que des graines
L'amour entre le FC Nantes et la restauration va bien au-delà d'un maillot Eurest 1995. Étalées du tramway à l'entrée principale, la vingtaine de buvettes « à la nantaise » distillent avec simplicité frites jaunes et verres de Muscadet. Crêpes, galettes et andouillettes occupent également le terrain. Les supporters canaris peuvent toutefois regretter l'absence de perles de Coco Suaudeau. Et si Chez Robert, le plus mythique des stands (avec son sandwich gigot d'agneau), a quitté le bitume un soir de 2014, restent encore Irène, Marc, Pépère et les autres.
CHEZ MARC
Emplacement : Face à l’entrée principale, tribune Jules VerneMenu : galette sucre (2€), Muscadet (1,3€ le verre), pinte de Fee’stive (4,6€)
Aussi imposante qu’un défenseur sud-américain, la Brasserie autoproclamée « le rendez-vous du stade » campe légèrement devant la boutique officielle du club. À sa tête : Marc, ancien gérant de discothèques mobiles reconverti dans la buvette de grande échelle. Ici, les serveurs portent casquette-tablier-badge pour toute tenue réglementaire. Sauf Paulette, sa femme, assise devant son appareil à crêpes. Les tireuses versent de la Mélusine dans les verres brandés. Cette bière, « chargeante » selon un habitué, n’est pas l’idéal pour accompagner un ‘dwich, ce qui tombe bien : Marc vend essentiellement liquide. Sa carte – du kir breton au rouge Gamay, en passant par le tradi Muscadet – est certainement la plus riche des environs. Et son chapiteau le plus à même de protéger les gars de la tribune Loire en cas de grandes eaux.
CHEZ PÉPÈRE
Emplacement : Angle tribune Erdre et Jules VerneMenu : Grande frite (3,5€), sandwich boudin noir (4,5€), demi d’Ermione (2,5€)
Avec son drapeau vendéen flottant dans le vent Atlantique, le camion blanc et rouge de Dominique sait comment aguicher les supporters du 85. L’originaire de Saint-André-Treize-Voies n’y va pas par quatre chemins pour expliquer comment il réussit à rameuter le reste de la troupe des Pays de Loire : des frites maison ! Chez Pépère – « un surnom qui est resté » – est la seule baraque du coin à tailler ses patates Prince de Bretagne. Enfin, c’est sa compagne Christiane qui s’y colle. Dominique et ses « autres femmes » , eux, se chargent de combiner la baguette de Geneston, le steak frais de L’Herbergement et la merguez de l’établissement Gérard. Le tout sur lit de sopalin.
CHEZ IRÈNE ET GÉRARD
Emplacement : Angle tribune Erdre et Jules VerneMenu : Sandwich saucisses (5€), Chiche-kebab-frites (6€), Coca (2€)
Irène et Gérard sont des baroudeurs du auvent et de la plaque de cuisson. Après vingt ans à vadrouiller dans toute la France, ils ont décidé de se poser un peu. Et quoi de mieux qu’un parking de stade ? Pendant que Gérard s’occupe du « chiche-kebab » (50% des ventes) et des boissons, Irène, elle, fait chauffer ses saucisses de Nozay (l’autre 50%) sous les néons. « Elles sont très bonnes, pas trop grasses en tout cas » , se lance-t-elle, avant de continuer : « Il faut rester dans le traditionnel. J’ai essayé le jambon fumé au menu, personne n’en a voulu, j’ai arrêté. Il faut que les gens puissent manger en marchant, que tout soit prêt, nickel ! » Une certaine vision de l’efficacité culinaire. Frites congelées incluses.
Le tour de France des buvettes de stade :Lille Metz Lyon Rennes
Par Guillaume Blot, sur la route