- International
- Gold Cup
Les (bonnes) raisons de suivre la Gold Cup
Alors que les clubs européens reprennent progressivement les entraînements, certains joueurs n'ont toujours pas eu de vacances. À 7000 kilomètres du Vieux Continent débute aujourd'hui la Gold Cup, aux États-Unis. Une compétition absolument pas médiatisée en Europe, mais qui mérite pourtant le coup d'œil. Pour plein de raisons.
Le joyeux bordelPour rappel, la Gold Cup, c’est cette coupe continentale entre les sélections d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes. Une compétition qui possède un système de qualification bien à elle… Les États-Unis, le Mexique et le Canada, on ne sait pas trop pourquoi, sont automatiquement qualifiés. En revanche, les autres nations doivent disputer préalablement la Coupe d’Amérique centrale ou la Coupe caribéenne des nations, et finir dans les 4 ou 5 premiers, pour décrocher un billet. Et à côté, la Concacaf avait jusqu’en 2007 l’habitude d’inviter des pays d’autres continents, comme le Brésil ou l’Afrique du Sud. Comme ça, sans raison. La Gold Cup, c’est le football à l’arrache. Le football comme on l’aime.
Les stades Le Maracanã, le Mineirão, l’Estádio Nacional… Les Brésiliens en font des tonnes avec leur stades de foot « mythiques » . Mais les vraies grosses arènes sportives, elles sont là, au pays d’Abraham Lincoln et de Wesley Snipes. Pour accueillir cette 12e édition de la Gold Cup, les Ricains ont fait les choses… à l’américaine. De LA à New York, en passant par Chicago, l’Oncle Sam a mis à disposition de la Concacaf 13 énormes stades, la plupart habituellement réservés au football américain ou au baseball. Le match d’ouverture, Canada-Martinique, se jouera ainsi au Rose Bowl Stadium de Pasadena, d’une capacité de 94 000 personnes. Comment ça, « il sera vide » ?
HaïtiLes Grenadiers ne seront pas là pour enfiler des perles. Troisième de la dernière Coupe des Caraïbes, Haïti a énormément progressé, comme en témoigne son nul face à l’Italie (2-2) et sa courte défaite contre la Roja (2-1) début juin. Et puis les Haïtiens peuvent compter sur un homme : Jean-Eudes Maurice. Récemment, le P. Diddy d’Alfortville – encore sous contrat avec le PSG – nous avait assuré qu’il voulait « gagner la Gold Cup avec son pays » . Le temps des paroles est révolu. Place au jeu.
Le spectacleLa Gold Cup n’est peut-être pas la compétition internationale la plus relevée qui soit, mais les matchs qu’elle propose sont certainement bien moins chiants qu’une étape de plaine sur le Tour de France. Ça découpe, ça s’accroche, ça frappe de 40 mètres. Ça fait des roues et des saltos, aussi. En 2011, lors de la dernière édition, on avait vu quelques pions pas vilains du tout. Promis, ce sera pareil cette année.
Il n’y a rien d’autre à faireLes championnats européens sont terminés, l’Euro Espoirs aussi, le Brésil a remporté sa Coupe des confédérations et les U20 en ont bientôt fini avec leur Mondial. À part les demi-finales de la Copa Libertadores, le puriste n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce moment. Alors plutôt que de déverser sa haine sous les infos transfert (on te voit, toi, là-bas), pourquoi ne pas se calmer avec un petit Honduras-Salvador ? Et puis, en ces temps de crise, regarder un match sous le soleil de Miami, c’est un peu comme partir en vacances. Le jet lag en moins.
La MartiniqueIl y aura un petit bout de France dans la poule A. Face au Mexique, au Panama et au Canada, c’est bien la Martinique qui disputera la Gold Cup pour la 4e fois de son histoire. Emmenés par l’inénarrable Frédéric Piquionne – qui joue maintenant en MLS – les Matinino tenteront de faire mieux qu’en 2003, où ils étaient repartis des States avec deux défaites en deux matchs. Mais l’essentiel est avant tout de kiffer l’aventure. Parce que comme on dit à Fort-de-France, Anba latè pa ni plézi.
Pour une fois, les Mexicains peuvent taper les AméricainsC’est bien connu, les Mexicains sont les souffre-douleur des Américains. Chaque année, ils sont des milliers à se casser les dents sur les grillages de la frontière et à subir les moqueries de leurs voisins grassouillets. Dans Walker Texas Ranger, le méchant qui se fait botter le cul par Chuck Norris a sept fois sur dix de la famille du côté de Ciudad Juarez. Dans Fast and Furious 4, Paul Walker et Vin Diesel mettent à eux seuls plus de 30 narcos à l’amende, avant de rentrer tranquillement à la maison. Mais dans le football, les cartes sont redistribuées. En 2009 et en 2011, le Mexique a remporté la Gold Cup en infligeant un 5-0, puis un 4-2 aux USA en finale. Un exutoire.
La passion du streamingQu’est-ce qu’un match de foot sans des commentaires en russe ou en arabe ? Qu’est-ce qu’un match de foot sans un écran noir, une « mise en mémoire tampon » et une qualité d’image pourrie ? Le streaming, c’est la vie. Et tant mieux, parce que cette compétition, aucune chaîne de télévision française ne la diffusera. Il faudra donc se lever à 3h du mat’ (c’est loin l’Amérique), taper « rojadirecta » ou le nom d’un autre site pour initiés dans la barre de recherche, et ouvrir un gros paquet de chips pour enfin mater une partie. La Gold Cup se mérite.
Par Clément Chaillou