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Les bonnes questions de la semaine européenne du 17 février

Par Maxime Brigand, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Florian Lefèvre
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Les bonnes questions de la semaine européenne du 17 février

Mardi, mercredi, jeudi. En trois jours, il n'y a pas que les filets du Barça qui ont tremblé. Le reste de la planète aussi.

1. Le Barça est-il venu à Paris en touriste ?

On ne la fait pas à Christophe Dugarry​. ​Sur RMC, l​’​animateur de l’émission Team Duga​ ​a ​livré son​ expertise : ​ « ​ ​Si le PSG a été si bon, c’est aussi parce que le Barça a fait un match catastrophiqu​e » ; « un​ ​match de touristes​ ​ » , ​ajoute la légende de Birmingham City. Il suffisait de s’attarder sur l’échange de fanions entre Blaise Matuidi et Andrés Iniesta​ juste avant la rencontre pour s’en rendre compte​.​ ​Le teint fatigué​ ​du​ ​capitaine catalan aux cheveux blancs trahissait un besoin de ​se ressourcer​. D’ailleurs, le coach Luis Enrique a même filé un jour de repos supplémentaire à ses joueurs avant la reprise de l’entraînement ce vendredi. Alors quoi de mieux que ​de passer ​la ​nuit de la ​Saint-Valentin ​dans ​​la ville d​es amoureux​​. Et de repartir en prime avec une valise 4-0 avec de la place pour ramener quelques souvenirs, parmi lesquels un maillot de Cavani pour Luis Suárez, et même un petit pont des Arts de Rabiot pour Messi.

2. Peut-on plaquer sa femme après une gifle ?

Face à la vague, Arsène Wenger sait maintenant se positionner. Cette posture est connue : le technicien français a les bras croisés sur le bas du ventre, se pince le visage et constate sans bruit. Le bordel, c’est ceux qui l’entourent qui s’en chargent. Alors à Munich, mercredi soir, après la démolition des siens au cours d’une seconde période orgasmique du Bayern (5-1), l’Alsacien a une nouvelle fois reçu des projectiles verbaux de partout. De ses anciens joueurs, des consultants, de la presse, au point que Martin Keown a évoqué une situation où Wenger a « presque besoin de se protéger de lui-même. Je pense que c’est lui qui va prendre la décision. Ce soir, la nécessité de prendre du recul apparaît plus que jamais évidente. » Du temps, le Français en a eu – plus de vingt ans –, mais les supporters d’Arsenal n’en ont plus. La patate reçue en Allemagne cette semaine n’a été qu’un dernier coup de lame sur des espoirs brisés de partout. Que fera Arsène Wenger en juin prochain ? Personne ne sait. Lui non plus, alors il faudra attendre sa décision. Pendant ce temps, les fans des Gunners ont revendu en masse leurs places pour le retour prévu le 7 mars prochain. Comme s’ils ne voulaient plus perdre une soirée de plus dans les bras d’une femme avec qui ils ne rêvent plus. Chienne de vie.

3. Qui sont les gens qui se sont intéressés à Benfica-Dortmund ?

L’humanité a toujours produit des gens au timing défaillant. Ceux qui sont toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. Qui auraient pu voir s’écrire les grandes pages de l’histoire, mais qui ont juste fait les mauvais choix ces jours-là. Dans la grotte où l’Homme a découvert le feu, il y avait très certainement quelques Homo erectus qui ont tout loupé parce qu’ils étaient en train de faire la sieste. Le 9 novembre 1989, combien de personnes ont raté la chute du mur de Berlin parce qu’ils préféraient célébrer les trente-neuf ans de Joëlle Ursull, la chanteuse du groupe Zouk Machine ? Ces personnes sont peut-être minoritaires, elles existent, et leurs dignes descendants ont choisi mardi dernier de se planter devant Benfica-Dortmund plutôt que de zapper sur PSG-Barça, et ont donc raté un moment historique. Quel est le portrait-robot de ces individus ? Répondre « des Portugais et des Allemands » serait trop facile. Car pour faire le mauvais choix à ce point, il faut une puissance de conviction dont les racines sont bien plus profondes qu’un simple passeport. Subversifs de toujours, anti-système devant l’absolu, personnes voulant tout renverser, voilà de quoi étaient composés les rangs des téléspectateurs du Benfica-Dortmund. C’est-à-dire, grosso modo, les abonnés à Égalité et réconciliation, les électeurs de Nicolas Dupont-Aignan, et le public de Damien Saez.

4. Saint-Étienne est-il vraiment le seul club « Montebourg compatible » ?

Jouer Manchester United, c’est un truc spécial. Aller à Old Trafford, aussi. Alors Roland Romeyer ne pouvait pas laisser passer l’occasion de bomber le torse. Dans son édito publié dans la revue Maillot Vert, voilà ce que le président de l’AS Saint-Étienne avait à lâcher : « D’un côté, le club le plus riche du monde(…), une kyrielle de stars,(…)et des milliers de supporters venus d’Asie rien que pour assister à un match et acheter des produits dérivés. De l’autre, le seul des grands clubs de Ligue 1 100% français, perpétuant la tradition d’un football dénué d’intérêt mercantile. » Quel beau programme. L’ASSE serait donc le seul bon élève français, avec des capitaux français, avec un maillot fabriqué en France à Romilly-sur-Seine et plein de joueurs français. Contre United jeudi, Christophe Galtier avait même aligné huit joueurs français. Superbe, surtout au moment de se repasser les images d’un passé où les Verts étaient encore un vrai phénomène sociétal. Romeyer n’a pas totalement tort, mais pourquoi oublier si vite les Girondins de Bordeaux, le Sporting Club de Bastia ou la Berrichonne de Châteauroux ? Le passé a un prix, bordel de bordel.

5. À combien de fois faut-il s’y reprendre pour marquer un but à Manuel Neuer ?

Avec les blagues de Toto, les peaux de banane posées par terre et les vannes sur la taille de Nicolas Sarkozy, les plaisanteries sur les taules que prend Arsenal presque chaque année en Ligue des champions contre le Bayern sont en train de devenir un immense classique de l’humour facile et qui demande peu d’imagination. Et pourtant, à chaque fois, les Gunners s’agitent dans tous les sens pour trouver la faille, à l’image d’Alexis Sánchez qui a dû batailler comme un diable hier soir pour franchir Manuel Neuer. Tout a commencé par un penalty, repoussé sans sourciller par l’Allemand, avant que Sánchez ne se plante sur sa tentative de reprise de volée, pour finalement mettre le ballon au fond à la troisième tentative, au bout de son effort. L’année dernière, déjà lors d’un Arsenal-Bayern, Theo Walcott avait fait l’erreur de commencer à célébrer son but juste après une tête surpuissante à bout portant qui ne pouvait que rentrer. Pas avec Neuer, qui avait déployé son gabarit hors norme pour stopper le tir. Les joueurs d’Arsenal n’ont donc toujours pas trouvé la solution à cette équation éternelle du football moderne : comment franchir le gros Manu ? Tous les angles, toutes les combinaisons ont été tentés, tous les théorèmes utilisés. La légende raconte qu’un jeune mathématicien français surnommé Grizou, un surdoué venu de Mâcon, possède la solution et réussit son coup à chaque fois qu’il croise Neuer.

6. Cristiano Ronaldo est-il une cagole ?

Mi-fashion, mi-pouf, elle captive le regard autant qu’elle bousille les yeux. Dans le Sud, on l’appelle la cagole. Mercredi, Canal + a choisi de lui consacrer un documentaire​ en deuxième partie de soirée : Cagole Forever. Où l’on apprend​,​ ​au fil du doc narré par une voix off de téléphone rose, ​que ​derrière la fille à l’apparence vulgaire, se cacherait ​en fait ​ « une image plutôt revendicatrice de la liberté des femmes » , et même « un genre de féminisme » … Voyez donc à présent le maquillage rose bonbon et les talons de vingt centimètres comme un acte militant. Mais qui osera croire que cette programmation, dans la foulée du match Real Madrid-Napoli, à l’heure de feu La grande soirée de la Ligue des champions, est due au hasard ? ​C’est assurément​ pour capter l’audience des fans de​ l’attaquant madrilène du Real, Cristiano Ronaldo​. Parce qu’il fallait regarder Cagole Forever jusqu’au bout : « Les gens de la mode ne se revendiqueront jamais comme des cagoles alors qu’elles sont bien souvent des sources d’inspiration. » ​

7. L’OL vient-il de perdre une année de football ?

Ce jeudi soir, les hommes de Bruno Génésio peuvent se vanter d’avoir bien rempli leur contrat, en s’imposant 4-1 sur la pelouse de l’AZ Alkmaar et en s’assurant quasiment de la qualification pour le prochain tour. En difficulté en championnat, éliminé des deux coupes nationales, l’OL était pourtant loin d’arriver aux Pays-Bas en confiance. Et avec les absences de Valbuena, blessé, et Depay, non qualifié, Génésio a été presque contraint à revenir à une bonne vieille formule : le fameux 4-4-2 en losange. Avec un duo d’attaque Fekir-Lacazette, soutenu par Sergi Darder, les Lyonnais ont déroulé offensivement dans un système qu’ils connaissent parfaitement, même s’il n’a jamais été utilisé cette saison. Que ce soit sous Rémi Garde ou Hubert Fournier, le club de Jean-Michel Aulas a longtemps évolué et impressionné dans cette configuration. Jusqu’à ce que Génésio débarque et change tout dans une période plus difficile. Mais peut-être aurait-il fallu persévérer, car le problème de Lyon n’a jamais été tactique. Avec cette victoire, l’OL se rassure, mais donne clairement l’impression d’être revenu un an en arrière dans le jeu. Parfois, c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture.

8. Zlatan était-il un bully à l’école ?

« Le bullying est un néologisme anglo-saxon forgé à partir du substantif bully (« voyou »), et qui désigne « une violence à long terme, physique ou psychologique, perpétrée par un ou plusieurs agresseurs (bully) à l’encontre d’une victime (bullied) dans une relation de domination ». Le bullying, qui est caractérisé par l’usage, non seulement de la violence, mais également du harcèlement, des moqueries et autres humiliations, est notamment utilisé pour décrire certains types de comportements déviants en milieu scolaire. » À l’heure où le harcèlement scolaire est au centre du débat public, Zlatan Ibrahimović a donné le pire exemple possible à la jeunesse. En inscrivant un triplé, le Suédois a profité d’un adversaire plus faible pour le violenter en présence de ses copains. Un véritable harcèlement, car le Z en est maintenant à 17 buts en 14 matchs contre l’ASSE. Mais au-delà des coups, Ibra s’attache à humilier ses victimes. En marquant deux pions après deux simulations, en célébrant un but tout pourri comme s’il avait offert la C1 à son club, et en méprisant Stéphane Ruffier après son penalty transformé. Une torture psychologique qu’on ne veut plus jamais voir, que ce soit sur un terrain de foot ou dans les couloirs d’un collège.

9. Benzema s’est-il transformé en garçon modèle ?

Les critiques, Karim a appris à faire avec. Et désormais, il s’en moque. Détesté par une partie de la France, banni de la sélection depuis l’épisode de la sex-tape, l’attaquant a décidé de la boucler et de faire son boulot, tout en ayant une attitude exemplaire en dehors du terrain. Alors que personne ne met en avant ses impôts payés en France (pas un exploit, mais une certaine éthique contrairement à beaucoup de ses camarades), l’avant-centre est tranquillement devenu le meilleur buteur tricolore de la Ligue des champions en inscrivant son 51e pion dans la compétition contre Naples, dans une période où les médias espagnols n’ont pas été tendres avec lui. Comme d’habitude, quoi.

Vidéo

« Il a démontré qu’il avait de la personnalité et que, dans les moments où on le critique comme dernièrement, il répond de la meilleure des manières. En marquant, a rappelé Zinédine Zidane en conférence de presse. Je suis content pour son but, mais aussi pour ses déplacements. C’est un danger constant et un plus pour les autres joueurs. » « Merci à tous ! » , a simplement tweeté l’intéressé en réponse à toutes les félicitations reçues. Sans en rajouter. De quoi redorer l’image du papa qui n’oublie jamais de poster une petite photo de lui et sa fille ?

Quality time ❤

Une publication partagée par Karim Benzema (@karimbenzema) le 13 Févr. 2017 à 9h PST

10. Combien vaut Kimpembe ?

Pas la peine de revenir sur son match de dingue contre le Barça ou sur les réactions des partenaires et des médias au sujet de sa performance XXL. Non, maintenant qu’il est sorti de sa coquille, il convient de savoir combien Presnel Kimpembe coûte. Ou du moins combien de billets va devoir poser sur la table le prochain club qui souhaite s’attacher ses services. Pour cela, plusieurs calculs sont possibles. L’équation Mamadou Sakho, d’abord, en sachant que Kimpembe possède un Sakho dans chaque orteil et que Mamad’ a été vendu environ 20 millions à Liverpool : 20 X 10 = 200 millions d’euros. L’équation catalane, ensuite : sachant que le trio Lionel Messi/Neymar/Luis Suárez vaut à peu près 500 millions (selon le rapport mensuel de l’Observatoire du football CIES) et que Kimpembe leur a fait perdre la moitié de leur réputation : 500 / 2 = 250 millions d’euros. L’équation concrète, enfin : sachant que Kimpembe a vingt et un ans, qu’il a prolongé jusqu’en 2021, qu’il n’a joué que 90 minutes en C1, que Paris ne possède que trois défenseurs centraux dans son effectif et que l’arrière central prend juste racine dans l’équipe professionnelle : √[(21 + 2021)2 / (90 X 3)] = 124 millions d’euros. Plus que Paul Pogba dans tous les cas.

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