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Les bonnes questions de la semaine européenne

Par Maxime Brigand et Alexandre Doskov
Les bonnes questions de la semaine européenne

Le PSG gribouille à domicile, Benzema touche la barre des cinquante buts, Kiev déchire Beşiktaş et l'OL vise maintenant la Ligue Europa. La semaine européenne a, une nouvelle fois, été riche en enseignements. Entre Pep Guardiola, des boules et Billy Crawford.

1. Alphonse Areola peut-il durer plus longtemps que Billy Crawford ?

Personne ne peut oublier. 2002, une tentative de français qui se termine en « j’adore les frances » , un débardeur monstrueux et une chorégraphie qui retourne le cœur de Ness. Billy Crawford, l’ancien danseur de Michael Jackson, est enfin sorti de l’ombre pour révolutionner l’histoire du son. Le Philippin braque les cœurs français et même le plus courtisé d’entre eux : celui de Lorie. Trop vite, trop tôt, car derrière, Billy ne fera plus rien et est aujourd’hui rentré chez lui pour présenter des émissions. Pas grave, car depuis quelque temps, les Philippines ont un nouveau héros. Une autre belle gueule, une crête dessinée et un bon footeux, bien élevé et patient. Un jeune adulte de vingt-trois ans qui est enfin à la place dont il a toujours rêvé : dans les cages du PSG après avoir débusqué Kevin Trapp dans le cœur d’Unai Emery.

Alphonse Areola a rapidement été encensé, présenté comme le futur gardien de l’équipe de France à la porte de laquelle il commence à frapper, et tout devait retomber. Lui, c’est par une blessure à la cheville début novembre qu’il a redonné de la lumière à son concurrent allemand. Résultat : Trapp s’est offert un intérim solide de deux matchs. Depuis, Areola est revenu, mais enchaîne les mauvaises performances, a bouffé cinq buts sur les cinq dernières frappes cadrées qu’il a subies et n’a fait aucun arrêt lors des deux dernières rencontres du PSG. Au sol, dans les airs, dans son placement, Alphonse n’est plus serein et doit maintenant prouver qu’il vaut mieux qu’un tube. Voilà ce qui sépare un Billy Crawford d’un Willy Denzey.


2. À quoi sert de caler un ballon sous son T-shirt ?

C’est aussi la marque des grands. Tout le monde est passé par là. Mardi soir, alors que le public de l’Allianz Arena dégustait la victoire de prestige du Bayern contre un timide Atlético (1-0), Robert Lewandowski a célébré son magnifique but sur coup franc en glissant le ballon sous son maillot et en enfilant son pouce dans le bec. Un truc plus efficace qu’un faire-part et un brin plus classe que de mettre la tête de son bébé sur une carte où tout le monde va dire qu’il est tout mimi-craquant alors qu’on sait tous que c’est faux. La célébration est souvent moquée, mais peut aussi permettre à Gignac de regarder dans les yeux Totti. Reste que si ces gros ventres fabriqués avec un ballon sont aujourd’hui sans originalité, ils nous rappellent que le buteur n’est pas bien différent d’un gosse qui vient de marquer avec un ballon en mousse entre deux poubelles. Caler un ballon sous le T-shirt ne serait donc qu’un retour en enfance ou la simple réaction d’un homme touché par le syndrome de Peter Pan.


3. Est-ce que le Beşiktaş a les (Istan)boules ?

Le Beşiktaş peut l’avoir mauvaise. Une semaine après être allé chercher un match nul d’anthologie à la dernière minute contre le Benfica, alors qu’il perdait 3-0 à la mi-temps, le club d’Istanbul débarquait à Kiev avec la qualification en huitièmes pour unique objectif. Mais il n’a fallu qu’une demi-heure pour que tout bascule, à cause d’une décision abracadabrantesque de l’homme au sifflet. Une faute imaginaire de Beck, et c’est le combo penalty + carton rouge qui tombe du ciel.

Déjà en train de mener 1-0, les Ukrainiens n’ont plus qu’à dérouler et le match a vite tourné au saccage. 6-0 score final, un cauchemar intégral, avec en bonus dix supporters turcs qui se sont pris un coup de couteau lors d’affrontements avant le match. Une dernière folie pour la route ? En plein match, les fans du Beşiktaş ont balancé fumigènes et projectiles, ont démoli des sièges et ont voulu envahir la tribune de presse. On espère que leur séjour en Ligue Europa se passera mieux.


4. Le laboratoire de Guardiola est-il plus dangereux que celui de Dexter ?

L’imagination de Genndy Tartakovsky n’a jamais eu de frontières. Que faut-il penser de celle de Pep Guardiola ? Alors oui, Manchester City n’avait pas grand-chose à jouer mardi soir à l’Etihad Stadium contre le Celtic (1-1) et jouera bien les huitièmes de finale de la Ligue des champions en février prochain. L’histoire retiendra pourtant que Pablo Zabaleta a joué une rencontre européenne en tant que milieu de terrain juste devant une défense à trois assurée par Clichy et Sagna. Hein ? Oui, ce n’est pas une blague, et City a donc une nouvelle fois échoué dans sa quête de victoire à domicile comme depuis trois rencontres consécutives.

Problème : depuis deux mois, les hommes de Guardiola n’ont remporté que deux matchs devant leur public et c’est toujours gênant. Cette fois, City a craqué face à un gosse que le club a prêté au Celtic, Patrick Roberts, qui s’est baladé tranquillement au cœur d’une défense sans repère. Les expériences de Pep ont une nouvelle fois conduit à un nul, mais le Catalan était quand même « content pour les jeunes joueurs » à qui il avait décidé de faire confiance. Le produit de Tartakovsky, Dexter, se plantait aussi souvent malgré ses idées de génie. Sauf qu’il n’a jamais soulevé de C1.


5. Karim Benzema va-t-il faire gagner Arnaud Montebourg ?

Les Football Leaks se dévoilent, les têtes tombent, mais au milieu de ce marasme, de bonnes surprises apparaissent. Et qui aurait cru que le rayon de soleil arriverait grâce à Karim Benzema, pourtant habitué à apporter la tempête avec lui ? Mais les documents lâchés par Mediapart laissent peu de place au doute : alors qu’il aurait pu avoir un statut fiscal avantageux en Espagne, l’attaquant du Real paie ses impôts en France. Un « patriote fiscal » , comme ont annoncé certains médias. Bim, pour célébrer la bonne nouvelle, KB9 se fend d’un doublé en Ligue des champions contre Dortmund.

De bon augure pour la campagne d’Arnaud Montebourg, héraut du Made in France, qui va avoir besoin d’exemples de ce type pour tabasser ses adversaires. Car la primaire PS est une gigantesque jungle avec dix nouveaux candidats tous les jours, et il faudra une machette solide pour s’y frayer un chemin. Avec Benzema et son Pay in France en pointe, Montebourg ne peut que vaincre. Et comme rien n’est gratuit, la Benz’ pourra échanger son soutien contre une réintégration en équipe de France décidée directement par l’Élysée une fois que Montebourg sera président.


6. Les Monégasques sont-ils des mauvais coiffeurs ?

Monaco n’a peur de rien. Déjà assurés de terminer premiers de leur groupe, les Monégasques avaient laissé les gros bonnets à la maison mercredi soir et ont préféré envoyer leurs coiffeurs à Leverkusen. Une équipe B en Ligue des champions, et en avant. Qu’est-ce que Monaco avait à craindre ? De Sanctis et son expérience aux cages, Moutinho, Boschilia et ses coups francs au milieu, Jemerson et le solide Raggi en défense, le très en forme Carrillo devant. Bref, Monaco était arrivé à la Bayer Arena la tête haute, et en pleine confiance après plusieurs cartons envoyés en Ligue 1. Une heure et demie plus tard, les coiffeurs en question repartaient la gueule enfarinée. Car même quand il est sans conséquence, un 3-0 est toujours rude à encaisser. Pas de soucis, la joyeuse bande des remplaçants va pouvoir retrouver sa place naturelle sur le banc dès les prochains matchs, et observer les costauds mettre des roustes à tout le monde.


7. Est-ce qu’un mur doit avoir des oreilles ?

Comment appelle-t-on un gardien de but infranchissable ? Un mur. On a beau tirer, tirer et encore tirer, rien à faire, ça ne rentre pas. Dans ses grands jours, Anthony Lopes est de ces portiers-là. Efficace et spectaculaire, il a déjà sauvé l’OL un petit paquet de fois. Mais mercredi soir, le Portugais s’est présenté dans le « formidable outil » qu’est le Parc OL avec des boules Quies, comme un étudiant stressé qui vient passer un partiel. La faute au pétard qu’il a reçu le week-end dernier face à Metz, évidemment.

Mais même sans rien entendre, Lopes s’en est bien tiré et a tenu son clean sheet. Alors oui, il n’a pas eu grand-chose à faire, et il était même à deux doigts de provoquer un penalty. Mais pour un joueur qui pouvait prétendre à une place dans une équipe de handisport et à un rôle dans La famille Bélier, la performance reste respectable. Et puis s’il se craque en Ligue Europa, il aura toujours une excuse et pourra dire qu’il n’a pas entendu Aulas déclarer après le match : « Je vais faire tout ce qu’il faut pour expliquer aux joueurs qu’on doit avoir l’ambition de gagner la Ligue Europa. »


8. Qu’est-ce qu’une bonne boule ?

Massimiliano Allegri n’attend plus que ça : une grosse cérémonie, Monaco, des noms sur des bouts de papier et donc le tirage au sort des huitièmes de finale. Sa Juventus est toujours invaincue cette saison en Europe après avoir bouclé sa phase de poules en tête du groupe H avec trois points d’avance sur le FC Séville. Cette semaine, la Vieille Dame a battu le Dinamo Zagreb (2-0) et Allegri a expliqué après la rencontre que, maintenant, « tout dépendra des boules » .

Mais c’est quoi une bonne boule ? Pour la Juve, ça pourra être le PSG, Benfica, Manchester City, le Bayern Munich, le Bayer Leverkusen, le Real Madrid ou le FC Porto. Dans l’idéal, une bonne boule serait donc portugaise ou fabriquée en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cette saison, une bonne boule pourrait aussi être française même si les leçons de décembre n’ont rien à voir avec celles de février. Après, les puristes savent avant tout qu’une bonne boule est dure, en inox, avec un diamètre idéal et plutôt légère. Une question de style. Les tendres, c’est pour les tireurs.


9. Est-il plus facile de gober Anderlecht qu’un Flamby ?

La crème renversée. Pour les hommes de René Weiler, tout était parfait. Comme un before de soirée sans dégât. Anderlecht menait tranquillement 2-0 grâce à ses bras armés roumains, Chipciu et Stanciu, et filait vers la tête du groupe C. Personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé dans le vestiaire stéphanois, ni même si Galtier a été obligé de frapper dans quelques côtes. Boum : la piñata norvégienne Alexander Søderlund s’est réveillée et a claqué un doublé – ses premiers buts depuis août dernier – avant que Kévin Monnet-Paquet ne transforme la soirée belge en carnage en retournant le scénario avec l’aide de Roef. Henri Saivet a beau avoir raté un penalty, l’ASSE a gobé Anderlecht et la première place du groupe avec. On fait le bilan : aucune défaite en six matchs, la meilleure défense du groupe et un tirage au sort qui s’annonce plus doux. Parfait, mais toujours pas sexy.


10. La Ligue 1 est-elle le talisman de l’Osmanlıspor ?

En Ligue Europa, le Fenerbahçe et Osmanlıspor ont assuré comme des bêtes en terminant premiers de leur groupe. Pas mal, mais le club d’Osmanlıspor mérite particulièrement notre attention. Car si Moussa Sow, aujourd’hui au Fener’, occupera toujours une place particulière dans nos cœurs, les vrais héros de la soirée se nomment Cheikh Diabaté et Adrien Regattin. Moins de six mois après avoir eu le culot de rejoindre ce club réputé instable, ces anciens cadors des pelouses françaises sont récompensés et sont partis pour s’offrir une bonne tranche d’Europe. Bon, en championnat, ce n’est pas encore ça et le club n’est que septième. Mais se la couler douce à Ankara et aller faire un tour de temps en temps dans des endroits tranquilles comme Villarreal ou Zurich, ça vaut mieux que de se faire gueuler dessus par Dupraz ou d’essayer de comprendre le projet bordelais. Regattin a même joué tous les matchs de Ligue Europa pour l’instant, souvent en tant que titulaire, et s’il a moins été utilisé, Diabaté s’est amusé à planter un penalty. Forts comme des Turcs.

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