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Les bonnes questions de la semaine européenne (10/05/2019)
Un chat noir, des complices en bord de terrain, un totem brésilien, des Illuminati, un code de carte bleue, un pied qui tremble... Cette incroyable semaine sur la scène européenne laisse en suspens quelques questions existentielles, auxquelles il est encore temps de répondre.
Alisson Becker a-t-il décidé de gâcher l’existence de Lionel Messi ?
Les yeux perdus dans le vague, plongés dans le brouhaha d’Anfield, Lionel Messi a certainement vu de vieux démons refaire surface. Ce 4-0 concédé contre Liverpool a dû lui rappeler, ainsi qu’à ses coéquipiers, une désillusion vécue pas plus tard que la saison dernière face à l’AS Roma, lors d’une autre remontada d’anthologie. Et le point commun entre ces deux cauchemars tient en la présence d’un homme dans le camp d’en face : Alisson Becker. Un chat noir vêtu de blanc qui avait déjà fait des siennes lorsqu’il portait les couleurs giallorossi. « Nous avons donné une leçon de football à Barcelone. Cela a été une nuit historique pour le club. Je me sens honoré d’avoir participé à cela » , avait-il commenté à l’époque. Et comment résister à l’envie de remettre ça un an plus tard, dans des largeurs encore plus vastes ? Car ce mardi, le gardien des Reds a été une nouvelle fois décisif, avec cinq parades au compteur dont deux face à la Pulga (14e et 68e). Et si Liverpool ne regrette pas d’avoir investi 72,5 millions d’euros pour s’offrir les services du portier auriverde, celui-ci peut déjà penser à une éventuelle prochaine rencontre avec l’Argentin. Rendez-vous donc à la Copa América pour une nouvelle leçon ? MR
84 – Alisson ?? a réalisé 84 arrêts depuis le début de la saison dernière en Ligue des champions, au moins 31 de plus que tout autre gardien. Forteresse ?. pic.twitter.com/PqmBot9slI
— OptaJean (@OptaJean) 8 mai 2019
Oakley Cannonier verra-t-il Madrid ?
Les joueurs de Liverpool ne marcheront jamais seul. C’est une certitude. Mais en plus de ça, ils n’ont même pas à botter leurs corners seuls. Car si Trent Alexander-Arnold a pu surprendre des défenseurs barcelonais ayant la tête dans les chaussettes et servir Divock Origi pour le quatrième but des Reds, sur un coup de pied de coin tiré malicieusement, tout ça était savamment préparé. Les analystes du club avaient remarqué dans la semaine que les Catalans mettaient beaucoup de temps à se replacer sur les coups de pied arrêtés, à force de contester les décisions arbitrales. La consigne a donc été donnée aux ramasseurs de balle de ravitailler rapidement les locaux en ballon pour accélérer au maximum les remises en jeu. Et sur l’action en question, c’est un certain Oakley Cannonier, adolescent de 14 ans, pensionnaire du centre de formation du Liverpool FC et identifié par The Independent, qui a servi le latéral liverpuldien. Une contribution importante à ce succès collectif qui pourrait être récompensée en étant embarqué avec le groupe à Madrid pour la finale… même si certains supporters se sont déjà chargés de négocier pour lui une place dans les tribunes du Wanda Metropolitano. Et c’est bien le moindre des remerciements que le club pourrait lui faire. On ne parle jamais assez de l’avant-dernière passe. MR
#LIVFCB (4-0)⏱️ 90’La placement de la défense catalane sur le deuxième but d’Origi fait peur ?Live ? ➡ https://t.co/ugwjuTPThSLive ? ➡ https://t.co/WPfyaie9pO pic.twitter.com/lkqHXNYoad
— RMC Sport Ligue des champions (@RMCSportLDC) 7 mai 2019
Lucas Moura mérite-t-il une statue ?
« Le match d’aujourd’hui n’avait rien de tactique. Il s’agissait plutôt de cœur, de mentalité et de… Lucas Moura. C’est ainsi que nous avons gagné. Il va devenir un héros. » En voilà un sacré éloge, signé Christian Eriksen, après le coup de tonnerre de l’attaquant brésilien à Amsterdam. « J’espère qu’il aura une statue en Angleterre après ça ! » Titulaire pour pallier notamment l’absence de Harry Kane, l’ancien Parisien ressemble effectivement à un totem pour Tottenham. Alors que l’absence de recrutement des Londoniens est souvent remise sur le tapis, il est le dernier joueur à avoir été transféré au club en janvier dernier. Comme si toute l’équipe était arrivée à maturation en ce jour. Mais en plus de ça, pour permettre aux siens de connaître leur première finale européenne, il a lui aussi réalisé plusieurs exploits personnels. Lucas a en effet attendu son 22e match dans une phase finale de Coupe d’Europe pour inscrire ses premiers buts à ce niveau et il rejoint par la même occasion Alessandro Del Piero, Ivica Olić, Robert Lewandowski et Cristiano Ronaldo, les seuls joueurs à avoir inscrit un triplé en demi-finale de C1. Donc oui, Lucas Moura mérite sa statue devant le tout nouveau stade des Spurs. À condition qu’elle soit mieux réalisée que celle de CR7. MR
Les joueurs de l’Ajax sont-ils des Illuminati ?
L’image a fait le tour du monde. Abattus par le but de Lucas Moura dans les arrêts de jeu, Daley Blind, Frenkie de Jong et Noussair Mazraoui tombent au sol en se prenant la tête à deux mains. Une image de tristesse qui a pourtant fait sourire sur les réseaux sociaux. La raison ? Au sol, les trois Ajacides forment un triangle. Soit une belle allégorie de l’expression « mourir avec ses idées » . Et si finalement le message derrière cette image n’était pas l’amour des Néerlandais pour le jeu en triangle, mais plutôt un nouveau signe que les joueurs de l’Ajax sont des Illuminati ? Quelques minutes plus tôt, c’est Hakim Ziyech qui avait balancé un premier signal. Auteur du but du 2-0, l’international marocain a alors croisé ses bras vers le ciel, tel Johnny Hallyday sur Gabrielle, laissant alors apparaître… un triangle. Cela ne fait donc plus aucun doute, les joueurs de l’Ajax sont bien des Illuminati. Malheureusement pour les hommes d’Erik ten Hag, même si les Illuminati – et donc l’Ajax – contrôlent le monde, ils n’ont rien pu faire pour stopper Lucas Moura. À moins que le Brésilien, lui aussi, ne soit un Illuminati. Ce qui pourrait alors expliquer ce triplé… SO
They’re even creating triangles after conceding. Unbelievable philosophy pic.twitter.com/z7pg6xPFf3
— JR?? (@N1noBr0wn) 8 mai 2019
Qu’est-ce qu’a bien pu cacher Unai Emery dans le trophée de la Ligue Europa ?
Parmi les belles histoires d’amour dans le football, on trouve la famille Maldini et l’AC Milan, le FC Barcelone et les remontadas ou encore Unai Emery et la Ligue Europa. Déjà vainqueur des trois dernières éditions auxquelles il a participé, l’ancien coach du PSG peut devenir en cas de victoire à Bakou l’entraîneur le plus sacré de la C3 devant Giovanni Trapattoni. Mais pourquoi Unai Emery est tant attaché à la Ligue Europa ? La réponse est simple et se situe au dos du trophée. Retour en 2014. Vainqueur de sa première C3 avec le FC Séville, Unai Emery est célébré par ses joueurs qui le balance habillé dans le bain à remous du Juventus Stadium. Résultat, le Basque est bon pour refaire ses papiers et sa carte bleue présents dans son portefeuille inondé. Quelques jours et un passage chez sa banquière plus tard, Unai Emery reçoit sa nouvelle carte bleue. De nature étourdie, l’Espagnol décide alors d’inscrire son nouveau code sur le premier objet qui lui tombe sous la main : le trophée de la Ligue Europa. Ce qui peut alors expliquer qu’il n’a pas lâché le trophée durant trois années consécutives. Mais aussi le fait qu’il compte bien le récupérer dès cette année pour éviter que quelqu’un de mal intentionné aperçoive le code. Mais que les supporters d’Arsenal se rassurent, sa carte bleue expire en décembre prochain et Unai Emery pourra alors se concentrer sur la Ligue des champions. SO
Faut-il avoir déjà touché le ballon avant de frapper un tir au but ?
Alors que Stamford Bridge se prépare à la douloureuse séance de tirs au but, Adi Hütter décide de s’offrir un dernier changement. Gonçalo Paciência met fin à son échauffement, retire sa chasuble et entre sur la pelouse. Et alors que l’attaquant de l’Eintracht Francfort n’a toujours pas touché le cuir, l’arbitre met fin à la rencontre. Un changement inutile ? Pas tout à fait puisque visiblement, le Portugais est bon dans le domaine du tir au but. Preuve en est puisque c’est lui qui a la dure responsabilité de frapper en dernier pour Francfort. Sauf que son tir au but termine dans les gants de Kepa Arrizabalaga, le portier de Chelsea. Un cas qui rappelle celui de Christopher Nkunku qui avait envoyé son tir au but dans les nuages lors de la finale de Coupe de France entre le Paris Saint-Germain et le Stade rennais. Là aussi sur son premier ballon touché. Messieurs les entraîneurs, cessez donc cette pratique contre-productive et gardez votre dernier changement pour faire entrer le gardien remplaçant. Enfin, si le titulaire accepte de sortir. SO
Par Steven Oliveira et Mathieu Rollinger