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Les bonnes questions de la Premier League
Il n’a jamais été aussi riche, il est toujours aussi passionnant et va sûrement encore se montrer aussi incertain : après un dernier exercice coloré en bleu, le championnat d’Angleterre reprend ses droits. Avec ses sous, ses doutes, ses surprises et ses joies. Dur, dur de prédire ce que le cru 2017-2018 nous réserve...
Le chéquier est-il certain de triompher ?
200 millions d’euros. C’est ce qu’a dépensé City sur le marché des transferts, pour le moment. United et Chelsea suivent avec respectivement 165 et 160 millions lâchés cet été. Derrière, on retrouve Leicester (53 millions), Arsenal (53 millions) et Everton (89,5 millions). Question : est-ce que cela est suffisant pour assurer les succès ? Non, bien sûr que non. La saison dernière a démontré que balancer son flouze n’est absolument pas une garantie lorsqu’il s’agit de bien figurer en Premier League. Ainsi, les deux Manchester avaient déjà fait le coup en déboursant 340 patates à eux deux (155 + 185) pendant que les Blues et Tottenham ne mettaient sur la table « que » 74 et 33 millions. Résultat : ces derniers ont terminé sur les deux premières marches alors que les dream-teamsde Pep Guardiola et José Mourinho échouaient aux troisième et sixième places. Ce n’est pas peut-être pas nouveau, mais c’est certainement plus vrai en Angleterre qu’ailleurs : un compte en banque bien rempli et des supers stars dans un effectif ne constituent pas un bouclier imperméable. Quoi qu’en pensent certains propriétaires.
Les voyages Erasmus peuvent-ils déconcentrer les favoris ?
Ah, les petites escapades en pleine semaine en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Russie, en France, en Hollande… On croque à pleines dents et on s’amuse. Mais que ce soit pour aller trinquer ou travailler, ces sorties pompent de l’énergie. D’autant que ceux qu’on rencontre là-bas sont bien souvent loin d’être des petits rigolos. Depuis deux ans, les Anglais habitués aux allers-retours semblent ainsi tirer la langue quand ils doivent reprendre leur leçon à la maison. Leicester en a profité en 2016, Chelsea aussi en 2017 : aucune de ces deux équipes couronnées sur le plan national ne disputaient de coupes d’Europe. En pleine forme lorsque le week-end approchait, les deux derniers champions ont parfaitement su tirer bénéfice de cette situation. Or, tous les gros (Chelsea, MU, City, Tottenham, Arsenal, Liverpool) participent à une épreuve continentale cette saison. Attention donc à la gueule de bois qu’on n’attend pas.
Quel gros poisson va se noyer ?
« Les petits poissons, dans l’eau, nagent, nagent, nagent, nagent, nagent… Les petits poissons, dans l’eau, nagent aussi bien que les gros. » Beaucoup connaissent cette chanson aussi détestable que simpliste. Pourtant, il faut parfois faire avec. Outre-Manche, quelques-uns l’oublient trop facilement. Et c’est alors un (petit) drame : un (moyen) poisson boit la tasse et termine par couler. Sunderland en 2017, Newcastle et Aston Villa en 2016… Voilà des exemples d’animaux marins dont la taille aurait dû permettre la survie dans les endroits les plus hostiles. Du coup, cela fait la part belle aux (petits) poissons qui viennent nager en pleine mer et, contre toutes attentes, s’y adaptent, laissant leurs congénères inattentifs se faire bouffer. Alors, à qui le tour ? West Ham, Crystal Palace ou Swansea ? Watford, Stoke ou Leicester ? Cela prend en général quelques mois pour que la marée donne ses indications, mais on se rend rapidement compte de ce que va donner la pêche.
Qui pour s’engrossir sans trop d’efforts ?
Pas d’abdominaux, pas toujours d’exercices physiques intenses, mais des finances qui augmentent drastiquement grâce aux droits télévisuels si conséquents au Royaume. Voilà le profil de ceux qui connaissent (et se contentent ?) du ventre mou, celui qui a de la place pour six places (de la huitième à la treizième). Les nouveaux arrivants à la table (Huddersfield, Brighton & Hove Albion et Newcastle) donneraient beaucoup pour y installer de manière durable leur confortable fauteuil. D’autres, plus anciens (West Ham, Leicester, Southampton), aimeraient tout de même se muscler un peu et rallier les repas gastronomiques. Ce qui les rendraient à coup sûr bien plus séduisants. Reste que les grandes tables partagent très peu d’invitations. Et qu’il faut faire gaffe à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre.
Par Florian Cadu