- Allemagne
Les bonnes questions de la deuxième partie de saison de BuLi
Après un inexplicable Schalke-Mönchengladbach vendredi soir, la Bundesliga reprend (vraiment) ce samedi grâce à son classique multiplex de 15h30. L'occasion de se poser les questions qui comptent pour la deuxième partie de saison. Avec du RB Leipzig, du Bayern, du Rouwen Hennings et même du Jean-Philippe Mateta au menu.
Club le plus détesté d’Allemagne, Leipzig continue de ne pas attiser trop de tensions du moment qu’il reste hors de portée du titre en BuLi. Mais cette saison, attention au possible torrent d’insultes : les Roten Bullen, leaders, ont déjà une corne sur le trône avec quatre points d’avance sur le Bayern et sept sur le Borussia Dortmund. Et il ne faudra pas trop compter sur le RasenBallsport pour laisser des points en route : défense insubmersible, Timo Werner inarrêtable, profondeur de banc optimale…
C’est simple, tout le monde est dans la forme de sa vie au RB (Marcel Sabitzer, Konrad Laimer, Lukas Klostermann). Méfiance cependant : le parcours en C1 pourrait laisser des plumes. Et la menace d’une vindicte populaire en cas de rapprochement du titre pourrait en effrayer plus d’un au royaume de Red Bull.
S’il n’a pas une tête d’homme de la situation, force est de constater qu’Hansi Flick a ramené de l’allégresse dans les rangs du Rekordmeister depuis sa prise de fonctions en novembre. Avec cinq victoires et 21 pions en 7 rencontres, l’ancien adjoint de Niko Kovač prolongé jusqu’à la fin de la saison a remis la folie offensive au cœur des priorités, tout en stabilisant l’édifice avec le passage au 4-3-3.
Mais l’équilibre reste fragile, en attestent ses deux défaites contre Leverkusen (1-2) et chez le concurrent Gladbach (2-1). D’autant que le plus dur arrive : une fois les plaies pansées, il va falloir performer sur la durée et gérer un sprint final mal embarqué. Plus inquiétant : l’homme de 54 ans découvre son métier d’entraîneur principal au jour le jour. Encore moins facile quand on sait qu’on va se faire remplacer par le goûteux Erik ten Hag en juin.
Oui, trois fois oui. Et bien plus encore. Question simple : quel est le point commun entre Neymar, Luis Suárez et l’attaquant du Fortuna Düsseldorf ? Ils sont chacun le troisième meilleur buteur de leur championnat respectif avec onze pions. Petite nuance : quand l’un joue au PSG et l’autre au Barça, le troisième larron fait ce qu’il peut avec ce qu’il a dans un effectif qui lutte pour sa survie dans l’élite allemande (actuel barragiste).
À 32 ans, Hennings pourrait se féliciter de recevoir enfin la gloire qu’il mérite, lui qui ne vit que sa troisième saison de BuLi. Mais ce pur finisseur passé furtivement par Burnley (26 apparitions et 1 but en 2015-2016) préfère la jouer modeste : « Ce n’est qu’une phase. C’est de la folie complète de parler de Nationalmannschaft pour moi » , confiait-il à Sportschau.
On les a laissés un peu penauds – si ce n’est carrément apathiques ou blessés – en 2019, on espère les revoir avec le couteau entre les dents en 2020. Qui ça ? Lucas Hernandez, Corentin Tolisso (Bayern), Nordi Mukiele (Leipzig), Moussa Niakhaté (Mayence), Evan N’Dicka (Francfort), Anthony Modeste (Cologne)… En somme, la plupart des membres de la diaspora française de BuLi, qui n’a pas vraiment rayonné en première partie de saison à l’exception de Marcus Thuram et Alassane Pléa, qui portent l’attaque flamboyante du dauphin Mönchengladbach.
Néanmoins, le chemin de croix semble derrière les Franzosen. Jean-Philippe Mateta (Mayence), Dayot Upamecano (Leipzig) et Dan-Axel Zagadou (Dortmund) ont bien repris leurs marques après leur longue indisponibilité, Christopher Nkunku commence à s’imposer chez le leader Leipzig, tout comme Moussa Diaby à Leverkusen. Ne manque plus que Josuha Guilavogui qualifie Wolfsburg pour la C1 à la dernière journée.
Comment pourrait-il en être autrement ? Petit rappel des forces en présence sur le front de l’attaque du Borussia : Marco Reus, meilleur buteur des Schwarzgelben, et Paco Alcácer, meilleur supersubdu monde qui revient de blessure. À côté de ça, le petit Norvégien de 19 ans n’a que deux moitiés de saison dans la terrible D1 autrichienne à faire valoir. Autant dire que ce n’est pas l’ancien de Salzbourg qui va sauver les fesses de Lucien Favre dans la Ruhr.
Quadruple champion d’Allemagne, le Werder pourrait connaître une descente aux enfers qui semblait impensable en début de saison : la relégation. Avant-derniers à mi-parcours, les Werderaner pointent déjà à trois points du premier non-relégable, Cologne. Alors c’est quoi le problème ? La malchance, déjà, avec une foule de blessures qui ont empêché Florian Kohfeldt de concocter un onze stable, mais aussi un entraîneur à court d’idées et une direction sportive pas au niveau. Pourtant, le talent et l’expérience sont là dans un effectif qui devait viser la C3 (la révélation Milot Rashica, Nuri Şahin, les frères Eggenstein, Davy Klaassen). Au pire, le club du nord-ouest pourra toujours faire le ménage dans son organigramme si les choses continuent de mal tourner. Et sortir Tim Wiese de sa retraite.
Par Douglas de Graaf