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Les bonnes questions avant Monaco-Juventus
Par Maxime Brigand
4 minutes
Après deux tirages parfaits pour son profil, l’AS Monaco va devoir se cogner une Juve qui devrait lui poser de nombreux problèmes. Avant tout parce que tout a changé depuis leur dernière confrontation en avril 2015.
Qu’est-ce qui rend la Juventus différente ?
Tout, tout simplement. Il faut se le dire : cette AS Monaco n’a jamais rencontré une telle équipe cette saison. Sur sa route européenne, la bande à Jardim n’a jusqu’ici affronté que des armées parfaites pour elle. Se cogner Manchester City et le Borussia Dortmund, c’était l’assurance d’avoir des matchs ouverts où la contre-attaque, arme numéro un des Monégasques, serait suffisante. Quand, en plus de ça, la réussite est totale, il ne peut y avoir aucun souci. Bien sûr, il ne faut rien retirer aux performances magnifiques de l’ASM, mais la Juventus sera une marche surélevée. Pourquoi ? Parce qu’elle sait tout faire entre les mains de Massimiliano Allegri et c’est la principale différence, au-delà des hommes alignés, entre celle qui était arrivée en finale contre le Barça en 2015 (1-3) et celle qui sera à Louis-II mercredi soir. Pourtant, les observateurs réguliers de la Vieille Dame sont d’accord sur un point : cette équipe est bizarre et, sur le papier, elle ne semblait pas pouvoir fonctionner ensemble, notamment à cause d’une paire Khedira-Pjanić trop offensive. Et alors ? Allegri en a fait un bloc compact avec un Pjanić complet, un Daniel Alves indispensable dans la sortie de balle et un axe défensif qui est simplement le meilleur d’Europe actuellement. Tout d’un aspirant au titre quoi, ce que n’étaient pas vraiment City et le Borussia.
Monaco doit-il vraiment flipper ?
Pour ça, il suffit d’abord d’écouter Leonardo Jardim. Après la victoire contre Toulouse (3-1) en Ligue 1 samedi, l’entraîneur portugais de l’AS Monaco a affirmé qu’il « n’échangerait pas cette victoire pour une victoire contre la Juve » . La priorité des princes est nationale et, avec la destruction du PSG à Nice dimanche soir (1-3), le titre semble désormais en belle voie. C’était l’objectif premier de l’ASM cette saison. La Ligue des champions, elle, est un bonus et quand on regarde l’effectif, les dirigeants monégasques n’avaient pas forcément prévu de se retrouver en demi-finale. Jardim tourne avec une quinzaine de joueurs et la faille de son groupe sera avant tout physique. Il ne s’en cache pas, mais pour le reste ? Pour le reste, Monaco doit y croire car, là aussi, le groupe n’a rien à voir avec celui qui avait chuté contre la Juve en quart de finale il y a maintenant deux ans. Oui, l’ASM défend peut-être moins bien, mais offre avant tout plus de garanties offensives. Si elle veut passer, ce sera avant tout par ses transitions offensives, mais aussi dans sa gestion des espaces, ce qui a inquiété par moments lors des tours précédents. Là, Glik et Jemerson seront encore essentiels. Problème : si la Juve veut bloquer un milieu, elle sait le faire.
Comment gérer un marathon ?
Les chiffres sont clairs : personne en Europe n’a joué plus de matchs que l’AS Monaco cette saison. On parle là d’un marathon de cinquante-sept étapes – soit autant que Manchester United – là où la Juventus pointe à quarante-neuf toutes compétitions confondues. Et cela commence à se ressentir, Jardim le sait et c’est avant tout pour ça qu’il a envoyé des nourrissons en demi-finale de Coupe de France au Parc. Depuis la manche aller à City (3-5) en huitièmes, on a vu que l’ASM ne pouvait envoyer des vagues que pendant une mi-temps ou du moins une heure au maximum. C’est la différence avec une Juve plus fraîche et qui a quasiment validé son sixième Scudetto consécutif. Depuis plusieurs semaines, on voit des trous d’air dans les copies monégasques et ça pourrait commencer à coûter cher.
Benjamin est-il le nouveau Bernard ?
20 mai 2004, au Stade de France. « Mendy ? Madre mia, je ne le connaissais pas ce hijo de p… Il a été très rapide. Il était à quoi, deux ou trois mètres de moi ? À cette distance, je ne sais pas comment il a fait pour me prendre de vitesse… » Roberto Carlos n’oubliera jamais sa rencontre avec Bernard Mendy. Mercredi soir encore, la rencontre pourrait avant tout basculer dans les couloirs. Si Alex Sandro semble largement supérieur à Almamy Touré (malgré les bonnes promesses du successeur annoncé de Sidibé), le duel prévu entre Dani Alves et Benjamin Mendy s’annonce bouillant. Et si la patte gauche de Longjumeau était le nouveau poison des Brésiliens ? Pas impossible. En tout cas, Alves a déjà prévenu qu’il était prêt pour la baston. La raison ? « Nous sommes proches du titre, mais je suis venu pour écrire l’histoire, et l’histoire, ce n’est pas seulement le titre de champion d’Italie. »
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