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- Biélorussie-France (0-0)
Les Bleus vont devoir monter en puissance
La France a entamé sa campagne de qualifications au Mondial 2018 par un nul en Biélorussie. Un résultat mi-figue mi-raisin face à un adversaire volontaire et bien organisé. Mais pour assumer un statut de vice-champion d'Europe, il faudra mieux faire.
On pourra se dire que le Portugal, lui, a chuté en Suisse. On pourra aussi repenser à la défaite six ans plus tôt, à Saint-Denis, au sortir d’une Coupe du monde catastrophique. En relativisant, on peut donc se dire que l’équipe de France ne s’en sort pas trop mal pour son retour à la compétition, en terre hostile face à un onze ultra-motivé, regroupé derrière, et sauvé par un gardien en état de grâce en seconde période. Et on pourra voir le verre à moitié vide : les hommes de Didier Deschamps n’ont pas su trouver la clé ou être efficaces face à un profil d’adversaire qui leur pose problème de manière traditionnelle. Avec une bonne dose de responsabilités certes, mais aussi quelques circonstances atténuantes.
Des cadres à des niveaux de préparation différents
Ce n’est pas une surprise, chaque début de saison le prouve, que ce soit pour les clubs ou les sélections. Avoir des cadres avec des niveaux de préparation différents nuit au rendement collectif. Pour Didier Deschamps, la problématique, outre l’absence sur blessure d’Hugo Lloris, a été le manque de rythme de quelques-uns de ses meilleurs hommes à l’Euro, en l’occurrence Dimitri Payet, Moussa Sissoko et Blaise Matuidi. Sans oublier Olivier Giroud qui, s’il a été efficace contre l’Italie, a eu du mal à se mettre en évidence face à une défense qui est en mode compétition depuis mars. Or, dans une rencontre face à un adversaire qui visait clairement le nul, voire une opportunité de marquer en contre, le manque de jus de plusieurs titulaires en mesure de casser les lignes a été pénalisant.
Un manque de réussite flagrant en seconde période
Si les critiques vont de nouveau fuser quant à l’absence de vrai style de jeu imprimé par cette équipe de France, il ne faudra pas oublier qu’en dépit d’avoir marqué, les Bleus ont su reprendre le fil du match en seconde période. Avec une pluie d’occasions symbolisées par la barre transversale de Raphaël Varane. Et quelques arrêts bien sentis de Gorbunov. Le sélectionneur l’a d’ailleurs souligné en fin de match : « On n’a pas su être efficaces. » Il aurait été plus inquiétant de voir les Bleus répéter en seconde période leur prestation insipide de la première, que de les voir croquer des opportunités qui, dans neuf cas sur dix, auraient fini au fond.
La Biélorussie a fait son match
Ils étaient, la plupart du temps, dix à défendre, et à bien le faire. Et quand ils ont commencé à prendre l’eau face aux coups de boutoir français, les Biélorusses ont été sauvés par un gardien dans un grand soir. Rien n’assure que Gorbunov sortira les mêmes arrêts contre la Suède ou les Pays-Bas, ou aura encore la baraka quand un joueur adverse s’imposera de la tête sur corner. Finalement, seul Olivier Giroud a loupé le coche en seconde période dans une position où il pouvait ajuster le dernier rempart adverse. Dommage qu’il ait été plus inspiré quelques jours plus tôt contre l’Italie en amical…
Par Nicolas Jucha