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- France-Irlande (2-0)
Les Bleus surfent sur l’Irlande
Portée par une première mi-temps sérieuse et une seconde passée dans la gadoue, l'équipe de France a parfaitement démarré sa préparation pour la Coupe du monde russe face à l'Irlande lundi soir (2-0).
France 2-0 Irlande
Buts : Giroud (40e) et Fekir (44e) pour les Bleus.
Il y a des soirs pour sortir Dorothée de son silence, des nuits où le coup de tonnerre est nécessaire pour frapper la terre, déchirer les airs et fracasser le ciel de lave dorée. Au fond, celui de Saint-Denis, lundi soir, ne demandait que ça, renversant dès les premières heures de la soirée une pluie rythmée sur la tête des aventuriers venus jusqu’au Stade de France pour assister à la mise en route du véhicule France. Oui, la réception de l’Irlande avait cette fonction, Didier Deschamps ayant invité publiquement ses joueurs à desserrer le frein à main à l’heure d’attaquer la série de matchs de préparation censée mettre en ébullition les Bleus avant de décoller pour la Russie. Résultat ? On a vu la bande du fiston de Bayonne tenir les promesses avancées durant la première semaine de stage : une jeunesse fumante et disciplinée, de l’intensité dans les duels, un bloc uni et compact, défensivement et offensivement, ce qui n’avait pas été le cas lors de la visite de la Colombie (2-3) fin mars, mais aussi et surtout, un plaisir partiel.
En réalité, l’équipe de France avait besoin que l’orage éclate pour détendre le tensiomètre et il a éclaté. Quand ? Après quarante minutes de jeu, au bout d’un corner de Nabil Fekir, posé dans le onze au coup d’envoi pour laisser Griezmann se reposer, et d’une frappe en trois temps d’Olivier Giroud, évidemment. Là, on a vu les dents se desserrer, la symphonie se mettre en marche et la prophétie d’avant-match du sélectionneur irlandais, Martin O’Neill, se transformer en actes : « Quand cette équipe de France se met à avancer collectivement, elle devient vraiment dangereuse. »
Des stadiers au tapis, Giroud défait les plis
Et porteuse d’espoirs, évidemment, même si l’adversité du soir – une Irlande en reconstruction, venue en France avec une nouvelle génération et un arrière gauche puceau titulaire en troisième division anglaise – sera forcément à relativiser. Reste que d’entrée, les Bleus ont réussi à poser leur patte sur une rencontre, là où les hommes d’O’Neill avaient laissé leur férocité au pays, laissant le milieu Tolisso-Nzonzi-Matuidi jouer en pantoufles et bosser une complémentarité satisfaisante, confirmant au passage que le milieu du Bayern, à ce niveau-là, plane bien au-dessus d’une place de titulaire au Mondial. Sur les côtés, Benjamin Mendy et Djibril Sidibé ont aussi rassuré leur monde, multipliant les débordements entre les gouttes, le second s’offrant notamment un festival au milieu de la première période avant d’offrir une balle d’ouverture du score parfaite à Corentin Tolisso, dont la frappe a alors trouvé le poteau du vieux Colin Doyle (37e).
Avant ça, Mbappé a balancé deux fléchettes en tribune (3e, 17e), Fekir un coup franc à côté, l’impatience poussant un streaker à venir mettre en lumière la faible condition physique des stadiers du coin. Puis, Giroud a surgi, inscrit son trente-et-unième but international (1-0, 40e), dépassant au passage Papin et égalant Zidane dans la hiérarchie des meilleurs buteurs français de l’histoire, avant de voir Nabil Fekir doubler la mise sur une frappe puissante mal appréhendée par le portier irlandais (2-0, 44e).
Rien de nouveau sous le soleil
La suite ? De la gestion, un maintien de la pression, quelques vagues supplémentaires initiées par un Mbappé en chaleur au milieu d’un Stade de France dopé au clapping et au bout desquelles Olivier Giroud est passé tout près d’un doublé au retour des vestiaires (51e). Logiquement, la soirée a ensuite vu son fil conducteur être brisé par des sélectionneurs à changements multiples, Deschamps profitant alors de l’heure de jeu pour plonger dans le bain Lucas Hernández, Presnel Kimpembe et Antoine Griezmann, et du dernier quart d’heure pour faire glisser sur la table Pogba et Dembélé. C’est le jeu de la préparation, des derniers tours de chauffe et des détails à peaufiner : dans ce laps de temps, on a surtout vu le milieu mancunien débarquer à la fête avec l’envie de se montrer, Griezmann passer tout proche du troisième but (90e) et une équipe finir le match sérieusement, avec le nécessaire dans les poches, sans plus. Soit un parfait résumé de ce retour aux affaires où l’on aura vu les Bleus intéressants par phase, perfectibles dans d’autres. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
France (4-3-3) : Mandanda – Sidibé (Pavard, 83e), Rami, Umtiti (Kimpembe, 63e), Mendy (L. Hernández, 63e) – Tolisso (Pogba, 77e), Nzonzi, Matuidi – Fekir (Griezmann, 63e), Giroud, Mbappé (Dembélé, 77e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
Irlande (4-4-2) : Doyle – Coleman, K. Long (Williams, 80e), Duffy, Williams (Doherty, 82e) – Browne (Arter, 60e), Rice, O’Dowda (Burke, 70e), Walters (Meyler, 60e) – S. Long (Judge, 70e), McClean. Sélectionneur : Martin O’Neill.
Par Maxime Brigand, au Stade de France