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Les Bleus scotchent l’Andorre
Mise sur les rails par un nouveau but de Coman, l'équipe de France a fait le boulot mardi soir contre Andorre (3-0) et boucle sa rentrée par une deuxième victoire en deux matchs. Antoine Griezmann, lui, a décidé de faire passer Vegedream pour un menteur.
France 3-0 Andorre
Buts : Coman (18e), Lenglet (52e) et Ben Yedder (90e) pour les Bleus.
Josep Antonio Gómez a 33 ans. Dans la vie, Josep est gardien de but, fonction qu’il occupe à plein temps depuis quinze ans et depuis 41 jours à l’Inter Club d’Escaldes, chez lui, en Andorre. Il y a six mois, son visage a tourné partout, la faute à une vilaine boulette confectionnée lors d’un match face à l’Albanie. Le destin du gardien international andorran est simple : lorsqu’il rejoint sa sélection, c’est pour en prendre plein la pomme. La preuve par les chiffres : avant ce France-Andorre, son 60e match international, Josep Antonio Gómez avait encaissé 123 buts et restait sur 1080 minutes sans voir ses potes planter la moindre flèche. Mais voilà qu’il fallait que ce 10 septembre 2019 arrive, que quelque chose s’inverse, et le lieu était bien trouvé. Oui, Josep connaissait déjà la France puisqu’il y avait déjà joué deux matchs, il y a quelques années, sous les couleurs de l’ES Pennoise, ville située à une quinzaine de kilomètres de Marseille. Mais que s’est-il passé, au juste ? Au juste, Gómez a profité de la centième sortie de l’histoire des Bleus au Stade de France pour s’offrir le délire d’une vie, enchaîner les belles parades sur Giroud, Lenglet, Varane, Coman, mais surtout pour confirmer qu’en 2019, il s’est bien trouvé une nouvelle spécialité. Alors que le bonhomme avait encaissé les 17 premiers penaltys auxquels il avait dû faire face dans sa carrière, voilà qu’il s’est permis, mardi soir, de détourner le deuxième de son année. Mais aussi de faire sourire Antoine Griezmann, qui a foiré sa deuxième tentative consécutive dans l’exercice, lui qui avait trouvé la barre du gardien albanais durant le week-end. Tant pis pour Vegedream.
Coman, et rebelote
Voilà pour la petite histoire dans la grande qu’est cette énième campagne de qualifications pour un championnat d’Europe, où les Bleus avaient surtout un match à gagner, trois jours après avoir brillé face à l’Albanie (4-1). Autre chose d’intéressant ? Évidemment, car il est impossible de se désintéresser complètement du feuilleton en cours, d’autant que tant que l’équipe de France n’aura pas réglé son compte le 11 octobre prochain à une Islande battue mardi soir en Albanie (4-2), sa qualification pour l’Euro 2020 n’est toujours pas dans la poche. Mais, avant de parler du voyage à Reykjavik, Deschamps souhaitait voir ses hommes « remettre le pied sur l’accélérateur » et imposer la même maîtrise que contre une Albanie rapidement broyée par les transmissions rapides tricolores, le jeu en mouvement et les coups donnés par un Kingsley Coman en ébullition. Alors ? Alors, rebelote en ce qui concerne l’attaquant du Bayern, de nouveau titularisé mardi soir, côté gauche cette fois, histoire de faire de la place à Jonathan Ikoné, et de nouveau buteur au bout de dix-huit minutes et d’une ouverture délicieuse de l’ailier du LOSC. Pour le reste, on a aussi vu les Bleus jouer avec moins d’intensité et faire pas mal tourner le ballon dans le vide (et ils l’ont eu énormément, plus de 80% du temps), notamment au cours d’une première période tristoune.
Sept à la maison
Heureusement, la seconde période est arrivée sur la table, et Moussa Sissoko en a profité pour définitivement se lâcher, provoquant le coup franc qui a amené au premier but de Clément Lenglet en équipe de France et venant toucher la barre de Josep Antonio Gómez un quart d’heure plus tard. Barre que Kingsley Coman est également venu tripoter, alors que le gardien andorran était déjà venu lui enlever une balle de doublé au retour des vestiaires. Au chaud dans son scénario, Deschamps a alors commencé sa distribution de temps de jeu et lancé Lemar, Ben Yedder, puis Fekir, sur le ring, histoire d’exciter un stade de France qui a vécu une centième bien molle. Une mission impossible pour un match que les Bleus ont traversé en pantoufles, à l’exception d’une timide tête de Vales à vingt-cinq minutes de la fin, et qui s’est terminé par un but de filou signé Ben Yedder. La mission principale, elle, qui était de faire un carton plein et d’enchaîner une septième victoire consécutive à Saint-Denis (une série record), est ficelée. Rendez-vous désormais dans un mois pour une autre histoire et une autre parenthèse (déplacement en Islande, réception de la Turquie) durant laquelle les Bleus devront choper la queue du Mickey. Une qualification pour un Euro passe aussi par là.
France (4-2-3-1) : Lloris – Dubois, Varane, Lenglet, Digne – Tolisso, Sissoko – Coman (Fekir, 85e), Griezmann, Ikoné (Lemar, 63e) – Giroud (Ben Yedder, 72e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
Andorre (4-4-2) : Gomes – C. Rubio, Llovera, I. Lima, S. Nicolas – Clemente (Rubio, 79e), Vales, Rebés, Cervos – Vieira (Moreno, 86e), C. Martinez (Alaez, 69e). Sélectionneur : Koldo Álvarez.
Par Maxime Brigand, au Stade de France