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- France-Bulgarie (4-1)
Les Bleus ont bouffé les Bulgares
Malgré un but rapide pour la Bulgarie, l'équipe de France s'est rassurée ce vendredi avec une nette victoire 4-1 pour son second match de qualification pour le Mondial 2018 en Russie. La préparation idéale pour le déplacement aux Pays-Bas, avec un duo Griezmann-Gameiro qui a fonctionné comme à l'Atlético de Madrid.
France 4-1 Bulgarie
Buts : Gameiro (23e et 59e), Payet (26e) et Griezmann (38e) pour la France // Aleksandrov (6e sp) pour la Bulgarie
Près de trois mois après la finale de l’Euro, l’équipe de France a réussi son retour à la maison. Un clapping à un quart d’heure du coup d’envoi pour se souvenir qu’on a taulé l’Islande en quarts et l’Allemagne en demies. Pas de mention à la frappe d’Eder, normal, et une compo des Bleus accompagnée de petites vidéos des joueurs, briefés pour sourire et pointer l’écusson national. Même la dramaturgie a été pensée : un but de l’ennemi à la cinquième minute, pour le suspense, puis une mise à mort méticuleuse. Gameiro, Payet, Griezmann en premier acte, un deuxième pion du nouveau numéro 9 en seconde. Aucune raison de repenser à novembre 1993, la Bulgarie ayant été un adversaire trop faible, à l’image de Georgi Kostadinov, totalement inoffensif, contrairement à son homonyme Emil vingt-trois ans plus tôt. À retenir du match finalement, c’est que la France a un duo d’attaque qui marche et quatre points au compteur. Et va donc aller aux Pays-Bas sans casseroles aux fesses.
De la douche froide à la ola
On a passé un sale quart d’heure. Le premier pour être précis, avec d’entrée de jeu une remise de la tête foirée d’Antoine Griezmann et une première alerte pour les Bleus. À la seconde, Bacary Sagna s’est emmêlé les pinceaux face à Georgi Milanov. Problème : il était en pleine surface. Penalty pour la Bulgarie dès la cinquième minute et tir poteau rentrant de Mihail Aleksandrov sous les huées du Stade de France. Un France-Irlande revisité, et des Français qui ont besoin de quelques minutes pour se remettre les idées en place. Actif par ses appels, mais peu trouvé par ses milieux, Kevin Gameiro est rattrapé in extremis par Dimitar Pirgov (9e) face au but. Une première vraie opportunité pour une équipe de France qui peine à trouver ses deux attaquants. Les hommes de Didier Deschamps sont fébriles défensivement, les Bulgares le sentent et partent aussi souvent que possible balle au pied, histoire dans l’idéal d’avoir un penalty en rab. Côté français, il n’y a pas assez de créativité, trop de déchet, et parfois des choix contestables, comme une frappe de Paul Pogba largement hors cadre. Puis la délivrance grâce à un déboulé de Bacary Sagna côté droit, et son centre au cordeau que Gameiro coupe magnifiquement en plongeant devant son garde du corps bulgare (23e, 1-1). Le néo-Colchonero a mis sa première vraie opportunité au fond, et cela fait du bien. La France déroule enfin, et double la mise deux minutes plus tard sur un centre de Dimitri Payet qui entre directement au fond, Vladislav Stoyanov ayant été perturbé par Griezmann et sa tentative de tête. Le public lance une ola, car la France mène 2-1, puis 3-1 quand la défense bulgare fait un cadeau au numéro 7 français plein axe. Tranquillement, il se met sur son pied gauche et place un tir en finesse au ras du poteau. Il reste alors un peu plus de cinq minutes et les Bleus semblent avoir plié le match.
Ovation pour Gameiro et Griezmann
Le second acte reprend comme le premier s’est terminé : à sens unique. La France occupe le camp bulgare, les visiteurs font leur possible pour limiter la casse. Pas évident avec un Kevin Gameiro qui joue en première intention et trouve même Payet dans la surface d’une talonnade (53e). Le Réunionnais ne parvient pas à redresser son centre, tout comme Pogba ne parvient pas – mais de peu – à trouver le cadre d’une mine du droit suite à un mauvais renvoi bulgare. Les Bleus parviennent néanmoins à enfoncer le clou quelques minutes plus tard quand, côté gauche, Kurzawa décale Griezmann, lequel centre en retrait pour Gameiro. Comme en première période, l’ancien Parisien coupe aux six mètres et crucifie Stoyanov à bout portant. À 4-1, la France est à l’abri, et avec un doublé, l’avant-centre des Bleus a validé sa place pour le déplacement aux Pays-Bas. Ce qui mérite bien une nouvelle ola du Stade de France. À vingt minutes de la fin, Sissoko cadre bien une frappe lointaine que Stoyanov relâche, sans frais pour lui, puis Gameiro tente un nouveau rush en attaque. Mais les Bleus ont fait la différence, et pas question qu’ils ne forcent alors que se profile un déplacement crucial aux Pays-Bas. D’où la sortie de Gameiro, puis Griezmann, sous l’ovation du stade au profit d’André-Pierre Gignac (71e) et Nabil Fekir (83e), histoire que Deschamps préserve son nouveau jouet. Sans empêcher son onze d’être dangereux par une frappe de Matuidi repoussée par le poteau (77e), ou un centre de Pogba proche de trouver Griezmann (80e) juste avant son remplacement. Une victoire large et rapidement dessinée, comme on aime en vivre de temps à autre. Seulement trois points, mais un vrai nouveau départ après la déception du 10 juillet. La page est désormais tournée. Chouette.
Par Nicolas Jucha, au Stade de France