- CM 2018
- Qualifs
- Luxembourg-France (1-3)
Les Bleus maîtrisent le Luxembourg
Bousculée défensivement en première période, l'équipe de France s'est finalement imposée avec autorité au Luxembourg samedi soir (1-3) grâce notamment à un doublé d'Olivier Giroud. Trois points positifs comme la prestation convaincante d'Ousmane Dembélé et le bon dépucelage de Benjamin Mendy.
Luxembourg 1-3 France
Buts : Joachim (34e sp) pour le Luxembourg // Giroud (28e, 77e) et Griezmann (37e sp) pour la France
Le tribunal populaire n’avait qu’une question à la bouche : que fait-il encore là ? À ses yeux, Olivier Giroud, trente ans, ne représentait déjà plus l’avenir et ne méritait plus sa place dans un effectif rajeuni. Bien sûr, il ne faut pas tirer de conclusions définitives sur un déplacement dont on ne se souviendra probablement plus dans quelques mois, mais ce qu’il faut constater une nouvelle fois, c’est que l’attaquant d’Arsenal a ce truc en plus que certains ne possèdent pas : une force de caractère affirmée. Bousculée, balancée dans les cordes, la belle gueule a répondu samedi soir avec autorité et a donné raison à Didier Deschamps en inscrivant un doublé important pour les Bleus au Luxembourg (3-1) au cours d’un voyage compliqué, mais finalement maîtrisé. Et la France garde son avance devant la Suède qu’elle retrouvera bien assez vite pour déjà y penser.
Le point blanc, les points noirs
Du Nâdiya craché par la sono, un terrain cabossé, une ambiance de Coupe de France, mais surtout la gueule d’un piège parfait. S’il fallait trouver un argument pour tuer son samedi soir devant un Luxembourg-France, il suffisait simplement de repenser au déplacement flingué en Biélorussie (0-0) qui avait ouvert la campagne en septembre dernier. Cette période, on le sait, n’est pas toujours excitante, mais il faut savoir prendre sur soi et se préparer à ces parenthèses angoissantes pour revivre des montagnes émotionnelles. Au cours de son histoire, l’équipe de France a trop perdu de points lors de déplacements jugés faciles pour prendre à la légère ce déplacement au stade Josy-Barthel. Besoin de s’en convaincre ? Dès les premières minutes samedi soir, les Bleus ont de nouveau piétiné et ont d’abord dû se casser les dents sur le bloc adverse. Dans le marasme des premiers pas, le premier sourire a été accroché par Benjamin Mendy, dépucelé chez les grands lors de ce déplacement et auteur d’une première volontaire, mobile et plus que convaincante. Didier Deschamps voulait voir ses jeunes se lâcher et c’est finalement le point positif d’une première période où, au-delà de Mendy, Ousmane Dembélé s’est enfin montré à son avantage sous le maillot bleu. Des pieds de l’attaquant du Borussia Dortmund sont venus les premiers frissons et le premier vrai décalage qui a amené l’ouverture du score française bouclée par Giroud sur un super service de Sidibé (0-1, 28e).
Jusqu’ici, les Bleus jouaient sans beaucoup de rythme et se contentaient avant tout d’occasions sur coups de pied arrêtés. Puis, le ton a été donné, la bande à DD a augmenté le son, Antoine Griezmann a inscrit un deuxième but sur penalty (1-2, 37e), a manqué un face-à-face et Blaise Matuidi a même fracassé le poteau d’une belle demi-volée. C’était pour le positif, car entre-temps, le Luxembourg a fait chier la défense française, notamment par Aurélien Joachim et Daniel da Mota. Le point noir ? Les coups de pied arrêtés défensifs, où la France a d’abord failli se faire surprendre si Christopher Martins n’avait pas été trop court, avant de voir Matuidi sécher Da Mota et offrir une cartouche parfaite à Joachim (1-1, 33e). Voilà comment les hommes de Luc Holtz, rapidement privé de son gardien Anthony Moris sorti sur blessure, ont repris espoir pendant quelques minutes avant de se faire retourner dans la foulée. Un scénario essentiel tant la France n’a pas forcément rassuré et a une nouvelle fois eu besoin d’un long moment avant de définitivement entrer dans son match. Un classique de ses déplacements qui ressemblent davantage à des matchs amicaux.
Le coup parfait
Sans complexe, le Luxembourg a une nouvelle fois boxé son adversaire, comme il le fait depuis le début de la campagne de qualifications et, dès le retour des vestiaires, les Bleus se sont de nouveau fait peur en laissant des espaces entre les lignes. Comme s’ils avaient besoin de prendre une patate pour réagir et réenclencher du rythme dans une partie qui n’en a eu que trop peu. La suite de la partie n’a été qu’une domination stérile, imprécise et surtout marquée par deux belles occasions croquées par Antoine Griezmann. Il y a aussi eu les grimaces de Djibril Sidibé, sorti sur une civière après avoir été touché aux côtes, et quelques beaux mouvements trop rares. Puis, l’équipe de France a accéléré au moment où elle devait le faire, a inscrit le troisième but sur une tête puissante de Giroud (77e, 1-3) dans la foulée, et Deschamps en a profité pour lancer Kylian Mbappé sur la piste, tout proche de faire sauter son compteur sur sa première frappe. L’essentiel est assuré, la France peut préparer tranquillement sa soirée de gala contre l’Espagne et commencer à se tourner vers un match qui sera déjà décisif en Suède dans un peu plus de deux mois.
Par Maxime Brigand