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- Gr. F
- Hongrie-France (1-1)
Les Bleus étouffés par la Hongrie
Didier Deschamps avait sorti l'artillerie lourde pour aller chercher la qualification, mais elle lui a surtout permis de sauver l'essentiel face à une équipe hongroise intrépide et profitant de la moiteur des pieds français. Un match qui aura au moins le mérite de rappeler aux champions du monde que rien n'est jamais acquis. La preuve : les Français devront encore patienter pour composter officiellement leur billet pour les huitièmes, même s'ils sont en ballottage favorable.
Hongrie 1-1 France
Buts : Fiola (45e+2) pour la Hongrie // Griezmann (66e) pour la France
Gulácsi peut se rouler de bonheur sous les gobelets que lui envoient le parcage français, et la Puskás Aréna peut entonner fièrement son hymne, main sur le cœur. M. Oliver vient de siffler la fin d’un match où l’équipe de France a goûté à l’enfer. Dans une atmosphère suffocante, les hommes de Didier Deschamps ont été secoué comme rarement. La faute à la vaillance de la Magyarorszàg, mais aussi à des joueurs qui se sont liquéfiés face à la pression imposée. Et si Antoine Griezmann a réussi à arracher le point du nul, ce séjour à Budapest ressemble déjà à une vraie cure d’humilité.
Attila le Un
Trente degrés au thermomètre, trente-quatre en ressenti et certainement dix de plus au cœur du volcan. Et quand Benjamin Pavard fait un soleil au-dessus d’Attila Fiola, la couleur est annoncée : les Français se mettent dès l’entame du match dans le rouge. Pas autant que les crânes lisses des ultras hongrois, en train de cuire dans leur virage, mais quand même. Le latéral français, tout comme Varane ou Kimpembe, a déjà tout le mal du monde à contenir le brûlant Roland Sallai. L’attaquant de Fribourg est de tous les bons coups ou coups bas, mais parvient à donner le tournis aux Bleus, mais si c’est son partenaire et capitaine Ádám Szalai, victime d’un malaise, qui doit céder sa place au moment de la pause fraîcheur.
Pour voir les Bleus sortir de leur torpeur, il faut attendre la fin du premier quart d’heure, moment où Péter Gulásci effectue un double arrêt face à Benzema puis Griezmann. C’est ensuite N’Golo Kanté et Kylian Mbappé qui tentent de donner de l’air aux leurs, mais, esseulé, le Parisien manque par deux fois le cadre de la tête (17e et 21e). Pogba semble à côté de ses pompes, alors que Karim Benzema peut ruminer après avoir topé une remise de Mbappé (31e). Sur son banc, Didier Deschamps vitupère : ses gars sont pris à la gorge. Et quand certains supporters se dirigent déjà vers la buvette, Attila Fiola profite d’un renversement pour enfourcher Benjamin Pavard comme un vulgaire canasson et aller planter Hugo Lloris (1-0, 45e+2) . Les Magyars, descendant de peuples huns, peuvent rugir, alors que la chaleur ne devrait pas baisser dans le vestiaire tricolore.
Et marche à l’ombre
Si l’ombre a gagné du terrain, les Français n’ont pas forcément les idées plus claires à la reprise. Paul Pogba zone sans trouver de solution, et il faut un Kimpembe qui n’hésite pas à aller au charbon pour garder le contact. L’entrée d’Ousmane Dembélé modifie l’organisation (4-2-3-1), mais apporte aussi de la vitesse. Et sur un double crochet dont il a le secret, le Barcelonais heurte le poteau (59e). Finalement, alors que les Bleus tournent à plus de 60% de possession, c’est sur un contre que les choses se décantent. À la réception d’un coup franc, Lloris envoie un ballon dans le ciel de Budapest qui rebondit deux fois avant que Mbappé s’en saisisse, essaye de servir Benzema. Mais le centre est repoussé par Willy Orbán sur Griezmann qui permet à tout le clan bleu de souffler un bon coup (1-1, 66e).
De là à penser la machine réparée ? Que nenni, et Roland Sallai ne se prive pas de rappeler que les champions du monde sont toujours vulnérables. Giroud et Tolisso sont envoyés au feu, et si le premier arrive à mettre Mbappé sur le chemin du but, le gamin de Bondy tombe sur un Gulásci solide (81e). Le début d’un long siège qui ne verra plus jamais le mur hongrois se fissurer, même sur une ultime tête de Varane. Heureusement que les Portugais ne seront pas 60 000 mercredi prochain, pour le dernier match de ce groupe de la mort qui tient, pour le moment, toutes ses promesses.
Hongrie (3-5-2) : Gulásci – Botka, Orbán, At. Szalai – Nego, Kleinheisler (Lovrencsics, 84e), A. Nagy, Schäfer (Cseri, 76e), Fiola – Ad. Szalai (Nikolić, 26e), Sallai. Sélectionneur : Marco Rossi.
France (4-3-1-2) : Lloris – Pavard, Varane, Kimpembe, Digne – Pogba (Tolisso, 76e), Kanté, Rabiot (Dembélé, 57e, puis Lemar, 87e) – Griezmann – Benzema (Giroud, 76e), Mbappé. Sélectionneur : Didier Deschamps.
Résultats et classements de l’Euro 2020Par Mathieu Rollinger, à la Puskás Aréna