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- France-Pays-Bas (2-1)
Les Bleus assurent l’apéro
Avant de célébrer son titre de champion du monde avec son public, l'équipe de France a maîtrisé les Pays-Bas dimanche soir (2-1) grâce à un nouveau but de Kylian Mbappé et à une volée parfaite d'Olivier Giroud.
France 2-1 Pays-Bas
Buts : Mbappé (14e) et Giroud (75e) pour les Bleus // Babel (67e) pour les Pays-Bas.
C’était une soirée pour les bulles, une nuit pour que ce groupe se retrouve, peut-être pour la dernière fois en short de foot, avant de faire renaître dès le mois d’octobre la logique de concurrence inhérente au football de haut niveau. Demain, cette bande sera certainement taillée, au moins sur les contours, et c’est la logique du temps sportif. Alors, il fallait fermer la chose, ponctuer l’histoire, et ce France-Pays-Bas aura été ce qu’on était venu chercher : un match de retrouvailles, une rencontre de gala, un lever de rideau parfait à une cérémonie hommage nécessaire après un 16 juillet réduit à un défilé de douze minutes sur les Champs et à une garden-party qui ne pouvaient totalement combler une troupe de champions du monde. Pour le jeu, l’affaire aura été digne, Mbappé venant rapidement ouvrir le score et prendre en otage le suspense, Giroud inscrivant son premier but depuis le mois de mai sur la scène internationale et les Bleus enchaînant une treizième rencontre consécutive sans défaite. La page peut désormais être tournée, une autre être ouverte : la fête, la vraie, peut commencer.
Maître Pogba, clinique Mbappé
Dimanche soir, elle aura d’abord pris, sur le terrain, le visage de son plus fidèle représentant : Paul Pogba, déjà ouvrier modèle à Munich jeudi, qui aura rayonné jusqu’aux citrons sur un milieu batave facilement déchiré et où seul le jeune Frenkie de Jong a eu le mérite de s’affirmer. Sinon ? Les Pays-Bas ont rapidement été attrapés à la gorge : Mbappé a allumé Cillessen une première fois au bout de quarante secondes, les Bleus ont avalé le premier quart d’heure sur le fond (combinaisons multiples, 69,5% de possession de balle sur la période, perfection de la relation Griezmann-Mbappé) et la forme (une autre frappe de Mbappé, une tentative lointaine de Lucas Hernandez sur un service bonbon de Griezmann) avant de faire logiquement tomber la barrière oranje, Kylian Mbappé venant surgir sur un centre de Matuidi et inscrire son sixième but sur ses neuf dernières titularisations internationales (1-0, 14e). On a alors joué les gourmands, voulu que cette équipe se la joue Hells Angels, mais ce n’est pas sa nature, alors les hommes de Deschamps ont tenu le rythme de la rencontre, maîtrisé des Néerlandais aux fraises dans les duels et n’auront laissé que Promes faire glisser un petit frisson dans le dos d’Alphonse Areola (9e). La VAR, elle, n’était pas invitée. Conséquences : Pavard a pu découper avec autorité Wijnaldum dans la surface française, et Cillessen a couché Mbappé sans que monsieur Undiano n’y trouve quelque chose à redire.
Un Giroud sur le gâteau
La seconde période a ensuite ressemblé à un passage de la caravane du Tour de France : un défilé pour faire patienter le chaland, en attendant l’arrivée des musiciens, jusqu’à une crevaison brutale, à vingt-trois minutes de la fin. Peu avant, plus rien n’avait de sens : faux rythme, intensité nulle, langues pendues. Et, à la 67e minute de la soirée, Ryan Babel est venu secouer la voiture tricolore, profitant d’une bonne combinaison Tete-Depay et d’un Areola fautif sur le coup (1-1, 67e). Les Bleus ont ainsi été envoyés dans les cordes, ont laissé Memphis Depay saccager dans la foulée de l’égalisation leur petit filet, et la bougie est arrivée sur le gâteau : une volée délicieuse d’Olivier Giroud, qui cavalait après un but depuis dix sélections, au bout d’un centre clinique de Benjamin Mendy (2-1, 75e). La lumière s’est rallumée, une porte se referme : si ces gars seront champions du monde pendant quatre ans, ils le sont désormais aussi avec leur public. Enfin.
(4-2-3-1) : Areola – Pavard, Varane, Umtiti, Hernandez (Mendy, 62e) – Kanté, Pogba – Mbappé, Griezmann (Nzonzi, 81e), Matuidi – Giroud (Dembélé, 88e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
(3-4-3) : Cillessen – De Ligt, Van Dijk, Blind – Tete (Janmaat, 82e), Pröpper, De Jong, Wijnaldum (Vormer, 76e) – Promes, Depay, Babel (De Jong, 88e). Sélectionneur : Ronald Koeman.
Par Maxime Brigand, au Stade de France