- Euro 2017
- Gr. C
- France-Autriche (1-1)
Les Bleues s’embourbent face à l’Autriche
Pas rassurantes pour un sou dans le jeu, les Bleues sont tombées dans le piège de la défense regroupée des Autrichiennes. La France concède le match nul (1-1) et jouera sa peau mercredi prochain face à la Suisse. Pas très malin.
France 1-1 Autriche
Buts : Henry (51e) pour la France // Makas (27e) pour l’Autriche
Dur de rentrer dans une compétition. Après une victoire à l’arrachée contre l’Islande mardi dernier (1-0), la France s’avançait samedi soir face à l’Autriche dans ce qui devait constituer le match au sommet du groupe C : celui du duel pour la première place. Il y a eu les occasions, quelques balles gâchées et une bonne gardienne en face, mais les Bleues fermeront ce soir les yeux dans leur lit avec un petit sentiment de regret : l’opération n’est pas mauvaise, mais elle est surtout loin d’être bonne. Il aura manqué de la précision, comme souvent. Peut-être un peu de cette « rage » dont parlait récemment Wendy Renard. On dit souvent dans ces cas-là pour se rassurer que « ça monte en puissance » . Sauf que là, pas vraiment…
Missiles air-sol contre défense regroupée
D’entrée de jeu, le spectateur est prévenu : l’Autriche a toujours marqué face aux Bleues. Cinq matchs, cinq victoires françaises, certes, mais jamais un clean-sheet. Quand on sait en plus que la sélection autrichienne s’avance avec la solide réputation de placer ses joueuses dans le championnat allemand, où l’on ne déconne pas avec la rigueur défensive, ça vous pose la nature du problème. Alors, passé le premier frisson de cette talonnade aérienne de Marie-Laure Delie en tout début de match (2e), force est de constater que l’équipe de France rame pas mal pour se procurer des occasions. L’Autriche défend à dix et les cinq changements effectués par Olivier Echouafni par rapport au onze qui avait débuté face à l’Islande n’aident pas forcément aux automatismes. Conséquence : on balance les roquettes air-sol depuis la frontière.
Et si Amandine Henry (7e, 31e) et Élise Bussaglia (34e) s’essayent aux frappes de loin avec autant de succès que Jean-Frédéric Poisson aux primaires de droite, c’est bien d’un centre en retrait de Gaëthane Thiney – très en forme – que survient la plus grosse opportunité française. Marie-Laure Délie, seule aux six mètres à la réception du cadeau, voit son plat du pied repoussé par Zinsberger (16e). Et, quelques minutes après la bourde de relance hebdomadaire de Sarah Bouhaddi, c’est l’Autriche qui trouve l’ouverture à la suite d’une touche longue et d’un cafouillage dans la surface. Makas balance le ballon au fond des filets au milieu d’une forêt de jambes et permet à son pays de valider une tactique déjà saignée par Pablo Correa : tous derrière et on se projette (0-1, 27e). Echouafni fait la gueule, il va falloir régler les combinaisons devant.
Incapables de trouver la faille
De retour des vestiaires, les Bleues prennent les choses en main. Comme dans tout bon scénario de série américaine, Amandine Henry relance le suspense dès le Season Premiere en égalisant d’un bon coup de crâne sur corner (51e). De la partition bleue, c’est d’ailleurs elle qui sort du lot. Déviations, bons choix, tacles dans les pieds, frappes de loin – quelle claquette de Zinsberger, d’ailleurs… – la joueuse de Portland brille au cœur du jeu, par ailleurs dominé par Grace Geyoro. Mais peu à peu, c’est l’Autriche qui reprend le contrôle des débats. Les lignes françaises se distendent, les passes mettent plus de temps à arriver, Sarah Bouhaddi se retrouve à faire chauffer les gants…
Comme d’habitude, c’est l’efficacité qui fait défaut : sur 19 tirs, cinq seulement étaient cadrés, annoncent les bons commentaires de France 2. Et là encore, sur cette tête de Marie-Laure Delie à une minute du terme… La France multiplie les centres dans le temps additionnel, mais s’accroche au match nul et jouera sa peau contre la Suisse mercredi prochain, où un match nul suffira pour continuer dans la compétition. Et quand on connaît les soucis de nos Bleues à évoluer sous la pression, on aurait gagné à clarifier la situation tout de suite. Pas de doute au coup de sifflet final ce soir, en tout cas : celles qui sont venues courir au milieu de la pelouse comme à l’épilogue des soirs de grandes victoires européennes, ce sont bien les Autrichiennes.
Par Théo Denmat