- International
- France-Espagne (2-0)
Les Bleues réussissent leur épreuve d’espagnol
Face à une Roja très physique, l’équipe de France n’a pas tremblé et remporte son premier match depuis la Coupe du monde grâce à deux buts 100% lyonnais. Une bonne manière de reprendre confiance avant un nouvel amical face à l’Islande, le dernier avant de se lancer dans la course à l’Euro 2021.
France 2-0 Espagne
Buts : Le Sommer (28e), Cascarino (76e) pour les Bleues
Que fait-on quand on est publiquement attaquée sur ses performances ? On peut choisir de faire la sourde oreille ou de répondre sur le terrain. C’est la deuxième option qu’a choisie Eugénie Le Sommer qui, comme ses coéquipières, disputait ses premières minutes sous le maillot bleu depuis l’amère élimination face aux États-Unis le 28 juin dernier. Au bout d’une demi-heure compliquée, la Lyonnaise est parvenue à trouver la faille dans la défense espagnole pour ouvrir le score, avant d’être imitée par sa partenaire en club Delphine Cascarino dans le dernier quart d’heure. Suffisant pour s’adjuger la victoire, sans pour autant parler de match de référence. Mais l’essentiel est là et c’est bon pour le moral.
Construction contre destruction
Pour Corinne Diacre, ce retour au stade Gabriel-Montpied avait forcément un petit goût spécial, puisque l’enceinte auvergnate a été son jardin pendant les trois ans où elle officiait à la tête du Clermont Foot 63. « Je suis ravie de retourner à Clermont. J’ai déjà eu l’opportunité d’y retourner et j’aurai plaisir à revoir beaucoup de gens là-bas » , s’enthousiasmait d’ailleurs la sélectionneuse ce lundi en conférence de presse. Et pour son retour en Auvergne, Gabriel-Montpied a réservé un accueil triomphal à ses Bleues puisque les 9500 places mises en vente ont toutes trouvé preneur. Ambiance chaude, autant que ce qu’indique le thermomètre d’ailleurs. L’atmosphère est étouffante et les Françaises peinent à mettre leur jeu en place, malmenées par des Espagnoles qui n’hésitent pas à jouer la carte physique pour compenser leur infériorité technique.
Parmi les onze titulaires, seule Grace Geyoro a vécu une véritable promotion puisque la Parisienne est chargée de remplacer la néo-retraitée Elise Bussaglia au milieu de terrain. Dans le couloir gauche de la défense, on retrouve la Montpelliéraine Sakina Karchaoui, auteure d’un poteau peu avant la demi-heure de jeu et qui prouve qu’elle a les capacités pour suppléer Amel Majri, laissée sur le banc au coup d’envoi. Devant, on se cherche : Valérie Gauvin ne parvient pas à tromper Sandra Panos et Gaëtane Thiney, n’aura pas fait mieux qu’une frappe à bout portant bloquée par Celia Jiménez juste avant la pause.
Eugénie l’impératrice, Kenza la revenante
Cela ne signifie pas pour autant que les Bleues vont mal, au contraire. Côté droit, Kadidiatou Diani est toujours aussi virevoltante. C’est d’ailleurs elle qui adresse un centre-tir à Eugénie Le Sommer que Panos dévie maladroitement du bout des gants sur la Lyonnaise qui reprend de volée et ouvre le score à l’aide de la transversale (1-0, 28e). Probablement la meilleure réponse que pouvait apporter ELS aux critiques que lui avait adressées Corinne Diacre après le Mondial et la preuve qu’elle est toujours aussi indispensable en attaque.
À défaut d’efficacité offensive, les Bleues compensent par une gestion solide de leur match, et Sarah Bouhaddi ne sera jamais vraiment inquiétée par les rares assauts espagnols. De quoi pousser Corinne Diacre à donner un peu de temps de jeu à Amel Majri (visiblement bien remise de la gêne musculaire qui lui avait fait manquer la reprise du championnat face à Marseille), Aïssatou Tounkara (solide en défense centrale avec Wendie Renard) ou encore Kenza Dali, qui fait également son retour en bleu après avoir manqué le dernier Mondial en raison de blessures à répétition.
Mais on retiendra avant tout l’entrée de Delphine Cascarino qui aura été plus bavarde que Gauvin, à nouveau complètement muette. Sur un long service en cloche de Wendie Renard par-dessus la défense espagnole, la Lyonnaise anticipe bien la sortie prématurée de Panos et lui adresse un petit ballon piqué qui finit sans mal au fond des filets (2-0, 76e). La messe est dite et bien dite, la France reste invaincue face à l’Espagne au terme de sa treizième rencontre face aux voisines ibériques (dix victoires, trois nuls). Rendez-vous est pris le 4 octobre prochain à Nîmes face à l’Islande pour un duel qui sera vraisemblablement plus ouvert.
France (4-4-2) : Bouhaddi – Torrent, Mbock (Tounkara, 46e), Renard, Karchaoui – Diani (Asseyi, 89e), Henry (Bilbault, 83e), Geyoro, Le Sommer – Thiney (Majri, 46e), Gauvin (Cascarino, 58e). Sélectionneuse : Corinne Diacre.
Espagne (4-3-3) : Panos – Jimenez, Paredes, Léon, Ouahabi – Guijarro, Torrecilla (Bonmati, 82e), Putellas – L. Garcia, N. Garcia (Sánchez Falcon, 59e), Caldentey (Sampedro, 82e). Sélectionneur : Jorge Vilda.
Par Julien Duez