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107 jours chrono
L’équipe de France féminine ouvre un nouveau chapitre, à trois mois et demi de la Coupe du monde. Hervé Renard a une mission : ramener le calme, repartir sur des bases saines et enfin évacuer les soucis extrasportifs pour remettre les Bleues sur les bons rails. En espérant atteindre le terminus, en Australie cet été ou à Paris l'an prochain.
À 107 jours du lancement de sa Coupe du monde, à Sydney, face à la Jamaïque, l’équipe de France repart d’une page blanche – ou presque. Après cinq ans et demi de Corinne Diacre, Hervé Renard a officiellement pris la relève le 30 mars. Le Savoyard démarre son mandat par un test contre une Colombie emmenée par sa pépite Linda Caicedo. Une équipe elle aussi qualifiée pour le Mondial, finaliste de la dernière Copa América. Le temps est compté mais au moins, les Bleues semblent dans un cadre favorable pour avancer.
Smile !
D’emblée, Hervé Renard a envoyé des signaux d’apaisement et d’ouverture, tranchant considérablement avec sa prédécesseure. Le double champion d’Afrique s’est posé en rassembleur, dans les mots comme dans les actes, à l’image de sa première liste. Le retour d’Eugénie Le Sommer, blacklistée depuis deux ans et désormais vice-capitaine, et la présence de Wendie Renard, qui avait elle-même fait un pas de côté vis-à-vis de la sélection, ont annoncé la couleur. Le nouveau sélectionneur a tout fait pour ramener de la sérénité. Son choix de confier le brassard à une Wendie Renard incontestable et incontestée est allé dans ce sens, tout comme ses discussions avec les blessées Kadi Diani, Marie-Antoinette Katoto, Griedge Mbock ou Amandine Henry, à qui il a témoigné sa considération.
𝙒𝙚𝙡𝙘𝙤𝙢𝙚 𝙗𝙖𝙘𝙠 ⚡️#FiersdetreBleues pic.twitter.com/2vB0vaCgfy
— Equipe de France Féminine (@equipedefranceF) April 3, 2023
Amel Majri est aussi arrivée avec sa fille à Clairefontaine, symbole de ce management plus consensuel – même si Corinne Diacre avait déjà proposé, en février, à la gardienne Manon Heil de venir avec son fils. « C’est indispensable qu’on pense à ça. J’en suis persuadé, c’est un critère qui peut faire que les joueuses se sentent bien, soient libérées et donnent encore plus sur le terrain », appuyait Renard dans Tout le sport. « Ce que je retiens des premiers jours, c’est le soleil, les sourires, la bonne humeur, valide Eugénie Le Sommer auprès de l’AFP. On sent beaucoup d’enthousiasme dans l’équipe. Le staff s’est étoffé aussi. Il y a plus de personnes, plus de compétences. Je savais déjà quel type de coach il était, et c’est vrai qu’il est beaucoup dans la communication. Il arrive à transmettre ce qu’il veut. » Une dynamique nouvelle, qui semble conquérir tout le monde.
Quatre répétitions avant la grande représentation
Le cadre est posé. Le staff, plus conséquent qu’à l’époque Diacre, répond logiquement à certaines carences du nouveau sélectionneur quant au football féminin, avec des éléments comme Éric Blahic, ex-adjoint de Corinne Diacre, Gilles Fouache, entraîneur des gardiennes depuis 2018, l’ancienne internationale Sabrina Viguier (93 sélections entre 2000 et 2012) ou encore Thomas Pavillon, préparateur physique jusque-là chargé des U23. Les premières images du rassemblement montrent un groupe à l’unisson, au moins humainement. Sportivement, la réception de la Colombie vendredi, puis du Canada, champion olympique, mardi, devraient vite permettre de situer ces Bleues en vue du Mondial – même si les absences de Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto risquent de peser lourd offensivement.
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Deux autres adversaires se présenteront d’ici le début de la compétition : l’Irlande, qui disputera cet été son premier tournoi majeur (6 juillet), et l’Australie, demi-finaliste du tournoi olympique (14 juillet). Quatre petits matchs pour se faire à une nouvelle méthode et inculquer ses principes, c’est court. Mais Renard a déjà accompli plus d’un miracle. « C’est mon pays, c’est quelque chose d’immense, expliquait-il dans sa causerie lundi. Déjà que j’ai parfois été transcendé en défendant les couleurs d’autres nations… Quand on défend sa propre nation, c’est exceptionnel. Ce n’est pas possible qu’avec des joueuses de votre qualité, on ne puisse pas faire quelque chose. » La chemise blanche est repassée, il n’y a plus qu’à foncer.
Par Quentin Ballue