- JO 2012
- Femmes
- 1/4 Finale
- Suède/France
Les Bleues iront à Wembley
Les Françaises sont enfin parvenues à rendre une belle copie sur 90 minutes. Ça tombe bien, ça leur permet de gagner face à la Suède (2-1) et de voguer, pleines d’espoir, vers une demi-finale.
Suède – France : 1-2
Buts : Fischer pour la Suède. Renard et Georges pour la France
Un France-Suède en quarts de finale des JO, ça sentait bon la grosse opposition. Et surtout, pour les Bleues, ce match avait des airs de revanche, puisqu’avant la compétition, les Suédoises étaient les dernières à les avoir battues, lors du match pour la troisième place au dernier Mondial (2-1, après quoi les Françaises avaient enchaîné 17 victoires de rang). Le remake d’un match à enjeu, et surtout l’étape cruciale à passer pour un espoir de médaille. Au regard des dernières rencontres françaises, on avait quelques doutes sur leur capacité à élever leur niveau de jeu. Les filles de Bruno Bini ont pourtant su le faire, et de belle manière, pour prendre une revanche sur la Suède (2-1, boom), et se hisser au stade des demies.
Une histoire de coups de pied arrêtés
Le début de match laisse augurer une rencontre équilibrée. De fait, les deux équipes jouent exactement de la même manière, à chercher sans cesse la profondeur, sans pour autant trouver la faille. On ne va pas se le cacher, c’est souvent par maladresse. Du moins, et contrairement aux derniers matchs des Bleues, on ne se plaindra (pas trop) de la qualité technique de la rencontre. Pour la bonne raison qu’il y a de l’intensité. Mais courir dans le vide ne sert pas à grand-chose dans cette configuration, et ce sont les coups de pied arrêtés qui débloquent la situation. Ce que les Suédoises comprennent vite, puisque c’est sur corner qu’elles vont faire plier la défense tricolore. Une première fois en semant le trouble dans la surface, et sur l’action suivante, avec le but de la capitaine Nilla Fischer, qui claque son épaule au premier poteau (18e, 0-1).
Marquer sur corner, bonne idée, tiens. Après quelques grands coups de savate devant, la France imite la réussite suédoise, en inscrivant aussi un but sur coup de pied de coin. C’est Laura Georges qui met sa tête, bien aidée, il faut le dire, par la gardienne adverse qui se troue comme il faut (28e, 1-1). Bon, et si on continuait ? Histoire de varier, les Bleues testent le danger sur coup-franc. Et bien ça marche, Soubeyrand envoie dans la surface, Georges remise, Renard met une praline (39e, 2-1). Bon, les Krisprolls ont mal à la tronche en rentrant aux vestiaires. Pas les Françaises qui se sont servi de leur tête, justement, pour prendre l’avantage.
Gestion béton
Devant au score, les Bleues pouvaient laisser filer, et confier la gonfle aux adversaires. Au contraire, les Tricolores mettent direct le pied sur le ballon. Histoire de mettre un coup de grâce, sans doute. Et si le but est bien entendu de désespérer les Suédoises dès la reprise, celles-ci vont être regonflées à bloc après une occasion de Sembrant… sur corner. Dès lors, les Blågult reprennent l’initiative, et les Françaises de douter. Il est clairement temps de gérer, ce qui signifie couper les offensives à grands coups de pompe devant, et tenter de garder le ballon un maximum. Ce qui marche plutôt pas mal, les Bleues faisant preuve d’application, avec un bon repli défensif. Dans ce cas-là, inutile d’espérer voir des occasions. Pour ainsi dire, jusqu’à la 70e, il n’y en a pas. Après quoi, Necib manque une tête à bout portant (70e) et Fischer fait peur (71e). De quoi emballer la fin de match, mais à l’avantage des Bleues. Un signe qui ne trompe pas quant à la supériorité française. La volonté, aussi, est du côté des filles de Bruno Bini.
Pour la première fois depuis le début des JO, on ne ressort pas d’un match de l’EDF mitigé. Pour la première fois, les Françaises ont réalisé une prestation aboutie. Elles n’ont pas bossé qu’une mi-temps, comme contre la Corée ou la Colombie. Non, elles ont joué leurs 90 minutes. De quoi prendre une revanche, ok, mais surtout un billet pour Londres. Les Bleues disputeront ce lundi une demi-finale, à Wembley, contre le vainqueur de Japon-Brésil. Soit les récentes championnes du monde, soit l’équipe de la star Marta. Qu’importe, si proche d’un podium, tous les rêves sont permis.
Alexandre Pauwels