- JO 2012
- Femmes
- Groupe G
- France/Colombie (1-0)
Les Bleues décrochent le quart
Les Bleues devaient se rassurer face à la Colombie pour leur ultime match de poule, avant d’affronter un gros poisson en quarts de finale. C’est fait, de manière un peu plus convaincante, avec une victoire sur les compatriotes de Shakira (1-0).
France – Colombie : 1-0But : Thomis
Plus qu’un match couperet pour la qualification, la rencontre France-Colombie devait être l’occasion pour les Bleues de monter en puissance et de (se) convaincre. Car, après un revers face aux États-Unis (2-4) et vingt minutes de jeu face à la Corée du Nord (5-0), c’est peu dire qu’on était un brin déçus des prestations proposées par les filles de Bruno Bini. Alors il fallait gagner, et avec la manière, pour la confiance. Reproduire sur un match entier les vingt dernières minutes face à la Corée, en fait. Sur le papier, c’était largement faisable contre une faible équipe de Colombie (deux défaites, pas un but marqué, cinq encaissés). Dans la pratique, les Bleues ont rapidement pris l’avantage, pour finalement gérer le score tranquillement, presque sans se faire peur (1-0). Ça aurait pu être mieux, mais l’essentiel est assuré, et le ticket pour les quarts de finale validé.
Gardienne colombienne impériale
En fait, très rapidement, on se dit que ce match va être une boucherie. La France est tellement au-dessus techniquement, qu’on imagine vite les pions se succéder. Une tendance qui se confirme très tôt, puisque la très en forme Elodie Thomis (un but et deux passes décisives au dernier match) gagne son premier face-à-face, offert par Necib (1-0, 4e). La porte est entre-ouverte. Sauf que le festival de buts auquel on s’attend n’aura pas lieu. Il aurait dû, mais ne s’est pas produit. La faute à deux éléments. Le facteur malchance premièrement, puisque Necib (14e) et Thomis (26e, 32e) verront leurs tentatives stoppées par la barre. Pour le reste, les nombreuses occasions françaises auront été stoppées par la gardienne colombienne Sandra Sepulveda.
Impressionnante, elle aura repoussé tout ce qui passait : les frappes à bout portant (de Delie et Thiney ou Thomis), les lointaines (Necib). En gros, 7-8 arrêts déterminants, pour garantir un petit score à la mi-temps (1-0). Côté bleu, malgré la malchance et les ratés, les automatismes sont revenus, ça combine bien. Et puis de toute façon, on a du mal à se dire qu’elles regretteront les occasions perdues. Parce qu’en face, c’est un néant impressionnant. Les Colombiennes n’enchaînent pas deux passes et occupent leur temps à ralentir le jeu avec de vilaines fautes ou des simulations énervantes. Le tout pour une frappe. Bon, ça va, alors.
Au tour de la Suède
Sauf que voilà, les Françaises reviennent sur le terrain aussi amorphes que les Colombiennes. Comme si, au final, elles avaient réussi leur coup. Le match se fait plus équilibré (synonyme gentil pour dire qu’on s’emmerde), les occasions se font rares, le jeu est haché. Une sorte de première mi-temps France-Corée du Nord, tiens. Les Bleues, avec l’avantage du score et la certitude de passer en quarts, ne se la donnent plus vraiment et laissent l’initiative aux Colombiennes. Lesquelles ne font que prouver davantage leur faiblesse technique. En vrai, cette seconde période ne ressemble pas à grand-chose. Mais limite, on pouvait s’y attendre.
En conclusion, les Bleues ont montré un double-visage sur cette rencontre. Celui d’une équipe convaincante, offensive, en adéquation avec la formation qui a fait trembler le monde l’année dernière. Puis celui d’une équipe patiente mais brouillonne, qui aura su gérer son avantage. L’essentiel est là, la France passe en quarts de finale. Un match où il faudra cependant se défoncer sur 90 minutes, chose que les Bleues n’ont pas su faire jusqu’à présent. Parce que ce ne sera pas la Corée ni la Colombie qu’elles affronteront ce vendredi, mais la Suède. Autrement dit, la 4e nation au ranking FIFA, et, surtout, l’équipe qui les a battues l’an passé pour le match de la 3e place en Coupe du monde (1-2).
Alexandre Pauwels