- Anecdotes sur les maillots
- Épisode 5
Les belles histoires de Père Maillot, épisode 5
Chaque mardi, le Père Maillot vous raconte trois anecdotes sur des maillots de foot. Cette semaine, le bleu-blanc-rouge de Cuba 1962, le maillot ketchup de l'Athletic Bilbao refusé en 2004 et la tenue anatomique du Deportivo Palencia Balompié en 2016. Asseyez-vous au coin du feu, même si vous n'avez pas de cheminée.
Le rare blanc-bleu-rouge de Cuba
Un col bleu, une rayure centrale du même coloris, un énorme C rouge qui la mange et entoure un U blanc, un B et un A qui suivent en plus d’une étoile, le tout apposé sur une blancheur éclatante. Soit les trois couleurs du drapeau. Ce maillot historique, c’est celui de l’équipe de football de Cuba 1962. Année où elle devient membre de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes. Pourquoi historique ? Parce qu’il n’a été porté que lors de très rares matchs amicaux, notamment face à Porto Rico et la Jamaïque. Pour une victoire (2-0), et un set de tennis concédé (6-1).
À l’époque, le ballon rond est en effet loin de représenter une priorité. En cette période instable, les événements géopolitiques se multiplient en effet : tentative de débarquement à la baie des Cochons de 1 400 réfugiés cubains entraînés par la CIA américaine, embargo économique mis en place par les États-Unis, crise des missiles, combat des rebelles contre le gouvernement de Fidel Castro… Bref, le temps n’est pas au ballon rond. Même si le Líder Máximo apparaîtra avec le rare habit décrit, il faudra attendre 1965 pour revoir les Leones del Caribe en compétition officielle (éliminatoires de la Coupe du monde 1966). Plus tard, ils pourront se targuer de disposer de trois liquettes différentes. Une blanche, une bleue et une rouge. Bien entendu.
Le ketchup du Bilbao 2004
Il y a certaines sauces tomate, trop osées, qui donnent très vite envie de vomir. Suffit de les consommer une seule fois, ou même de les apercevoir en photo, pour que la gerbe survienne. C’est ce qu’il s’est passé à Bilbao, en 2004. Pourtant gros producteur du fruit rouge, le Pays basque observe un ketchup de mauvaise qualité faire son apparition… sur les maillots de l’Athletic, qui est censé disputer la Coupe UEFA avec cette panoplie pour le moins insolite sur les épaules. Laquelle n’a pas été confectionnée par les graphistes du club, mais par l’artiste local Darío Urzay sur les ordres du président Fernando Lamikiz.
@tutticonvocati vogliamo parlare della maglia ketchup dell’Atletic Bilbao nel 2005? pic.twitter.com/2HOcUy5PtH
— Mariano (@notmarianodiaz) July 14, 2015
Obéissants, les Leones d’Ernesto Valverde présentent donc l’œuvre durant une rencontre amicale d’avant-saison. Comme un symbole, les copains de Fernando Llorente s’inclinent 3-2 devant le FC Groningen aux Pays-Bas. Dégueulasse aux yeux de beaucoup, le nouveau design rend la majorité des supporters logiquement dégoûtés. Du coup, ces derniers refusent immédiatement d’être mangés à cette sauce et imposent bruyamment le retrait du produit. Le patron de l’entité cède, et son peintre passe à autre chose. Non sans avoir été vexé.
L’anatomie du Deportivo Palencia Balompié
Le vendredi 13 mai 2016 au matin, le site officiel du Deportivo Palencia Balompié ne répond plus. Il faut dire que Kappa, son sponsor, vient de créer le buzz : pour la campagne de play-off accompagnée du slogan « Nos dejamos la piel » (« On y laissera notre peau »), la marque italienne présente un nouveau maillot pouvant être qualifié… d’étrange, et ressemblant à celui du cycliste Mario Cipollini lors de son contre-la-montre durant le Tour d’Italie en 2001.
Nuestro spot para el @CDPalencia #NosDejamosLaPielGracias a @Ingenova_ y @KappaSport_ES por hacerlo posible pic.twitter.com/3BioJ2vlOh
— Mediaplanet (@MediaplanetEs) May 13, 2016
Le message renvoyé est simple : en portant cet uniforme rosé reproduisant l’intérieur des muscles du corps humain, les joueurs vont donner leur corps et leur épiderme pour monter en troisième division. Mission réussie, après avoir écarté trois concurrents peut-être éblouis par le code vestimentaire adverse dans ces barrages. La suite sera nettement moins rose, puisque le club se cassera les os jusqu’au sixième étage et déclarera même forfait pour son premier match de la saison 2017-2018. Faute de… membres, dans l’effectif.
Par Florian Cadu