- C1
- J4
- Juventus-Lyon (1-1)
Les bébés Gones bousculent la Vieille Dame
Plombée par l'inexpérience de sa charnière centrale, la jeunesse lyonnaise a pourtant su bousculer les certitudes d'une Juventus trop calculatrice et attentiste en seconde période. Les hommes de Génésio s'offrent le droit de rêver encore à une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Juventus FC 1-1 Olympique lyonnais
Buts : Higuaín( 13e, sp) pour la Juve // Tolisso (85e) pour Lyon
D’un côté, Bonucci et sa tête de taulard, suivis d’Andrea Barzagli, son calme de papa et son physique de Golgoth. De l’autre, Emanuel Mammana et Mouctar Diakhaby, vingt piges, des faces de gamins et des yeux de novices encore éblouis par les étoiles de la Ligue des champions. Oui, longtemps, on a cru l’OL beaucoup trop tendre face à cette Juventus-là. Puis la Vieille Dame s’est relâchée en seconde période, et Tolisso a sauté, plus haut que Barzagli et les siens, pour remettre les Gones dans la course. Sans briller mais sans s’affoler, la jeunesse lyonnaise a su tenir tête à l’expérience turinoise. Et s’offre un nul qui semblait à première vue inespéré.
Bébés Gones
Un exploit sinon rien. Troisième du groupe H, le Lyon de Bruno Génésio se sait condamné à rapporter un résultat du Juventus Stadium, forteresse imprenable où les Bianconeri se font un plaisir de croquer tous leurs adversaires depuis plus d’un an et demi. Pourtant, Lyon livre dix premières minutes sans se liquéfier face à la ferveur incandescente du Juventus Stadium, ressortant proprement les ballons que daigne lui laisser la Vieille Dame. Mais la défense classe bébé de l’OL reste naïve et fraîche comme un nouveau-né. La Vieille Dame, roublarde, le sait et la roule sans souci dans la farine. Après un festival de Pipita Higuaín coté gauche, l’Argentin lance Sturaro dans la surface, qui est stupidement bousculé par Diakhaby et l’inexpérience de ses vingt ans. Penalty logique, qu’Higuaín transforme impitoyablement, inscrivant son centième but depuis qu’il évolue en Italie.
L’OL ne s’affole pourtant pas immédiatement et place quelques mouvements intéressants, notamment grâce à Morel et Rybus, qui profitent des largesses laissées par Alves sur son côté pour allumer quelques étincelles. La Juve prend néanmoins progressivement le dessus et donne des frissons à la défense lyonnaise par Marchisio, qui allume une frappe à l’entrée de la surface qui frôle le poteau de Lopes (25e). Lyon se met à déjouer, Tolisso peine à trouver ses attaquants, et Lacazette ne peut que s’empaler encore et encore sur Barzagli et Bonucci. Mammana fait à son tour une erreur de poussin en se faisant bouffer par le pressing de Mandžukić, qui sert Higuaín dans la surface… Qui se rate, complètement seul face à Lopes. À croire que les vieux démons de Pipita en Ligue des champions n’ont pas encore fini de le hanter. L’OL finit par se maintenir à peu près à flot jusqu’à la mi-temps grâce à Gonalons, qui livre un match de daron au milieu de ses coéquipiers, dont la plupart semblent alors un peu tendres pour s’affirmer en Ligue des champions.
Quand le Lyon se réveille
Au retour des vestiaires, la Juve continue de dicter le tempo à la jeune classe lyonnaise, avec une autorité croissante. Khedira est une véritable plaque tournante au milieu de terrain et Bonucci se la joue quarterback pour mettre au supplice la défense des Gones. Le défenseur envoie ainsi un caviar lointain sur le torse de Pjanić, qui remet à Mandžukić, qui gâche tout en concluant d’une reprise toute moisie. L’OL, étouffé, ne respire qu’en contre, mais la vitesse de Ghezzal et Fekir est impuissante face à la lecture défensive de Barzagli et consorts, qui isolent aisément Lacazette. Pourtant, les Gones reprennent progressivement des couleurs à l’heure de jeu, profitant notamment de la sortie de Leonardo Bonucci, touché et remplacé par Mehdi Benatia. Génésio, lui, lance Darder et Cornet pour tenter de faire enfin tomber les murs de la forteresse turinoise. La Juve se fait de moins en moins dangereuse tandis que Lyon s’anime, tente, provoque par Cornet, Ghezzal et Raffael sur les ailes et finit par trouver la faille. Ghezzal dépose ainsi un amour de coup franc sur la tête de Tolisso, qui devance toute la défense turinoise et place le ballon sur la droite de Buffon, impuissant (85e). Libérés, les Gones s’offrent même une balle de match quand Barzagli commet une erreur de débutant en offrant une frappe à l’entrée de la surface à Lacazette, qui ne trouve cependant pas la cible. Dommage, mais l’essentiel est ailleurs. Au courage, Lyon se donne une chance de continuer son parcours en C1.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Adrien Candau