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- Ce qu'il faut retenir de la 28e journée
Les Basques se rebiffent, Barcelone au large
Cette fin de semaine, l'Espagne a vécu et vibré au rythme du Clásico. Bien lui en a pris tant le choc entre premier et second de Liga n'a déçu personne. Pour autant, les Barcelonais n'ont pas été les seuls vainqueurs d'un week-end marqué par le réveil basque et la solidité de Valence.
Le partidazo du week-end : FC Barcelone – Real Madrid
– Un classique sans claque. Depuis les départs successifs de Pep Guardiola, puis de José Mourinho, le Clásico a perdu en violence tout en conservant son intensité. Pis, cet opus du « match plus regardé que le Super Bowl » , dixit le président de la LFP, Javier Tebas, a même connu un profond changement de style. Plus attentiste qu’offensif, le Barça s’est nourri de contres dans un premier acte largement dominé dans la possession par les Merengues. Pas de chance, avec un Luis Suárez en Pistolero retrouvé – c’est la version des gros titres, il était bien arrivé depuis octobre, hein –, les Catalans ont inscrit le but du 2-1 définitif sur une action pas vraiment dans leur standing. Sur une longue ouverture de Dani Alves, l’Uruguayen s’est chargé de crucifier un Casillas conspué par Vecchi, son entraîneur des gardiens. Avant cela, Mathieu avait transformé un coup franc de Messi, et Cristiano Ronaldo conclu une talonnade succulente de Benzema. Peu de provocations, beaucoup d’actions, ce Clásico méritait bien son appellation.
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L’équipe du week-end : Valence CF
Nuno avait la banane vendredi soir. Un franc et large sourire qui en dit long sur les ambitions de ce Valence solide troisième de Liga. Pour cette 28e journée de Liga, le modeste Elche a un temps résisté avant de craquer. À la banderille en première mi-temps du soyeux André Gomes s’en sont ajoutées trois autres. De retour à un poste de titulaire, Paco Alcácer y a été de son pion et enfonce un peu plus Álvaro Negredo sous la guérite. Avec ce 4-0, les Chés laissent à distance l’Atlético Madrid et le FC Séville, et se rapprochent encore un peu plus d’un Real Madrid qui n’a plus que quatre points d’avance. Bref, la Ligue des champions n’est plus une utopie. Ni même la course au titre, selon les dires de Nicolas Otamendi, dernier buteur de la soirée : « Nous connaissons bien notre objectif, et forcément, match après match, nous aspirons à plus. Après la pause et quand la majorité des joueurs reviendront de leus matchs en sélection, nous continuerons à penser aux 63 points. Et ainsi de suite. À la fin du championnat, l’on verra bien » . Nuno, aussi fort que Benítez ?
Le Don Quichotte du week-end : Vitolo (Séville)
Victor et son Machin ont encore frappé. Plus connu sous le pseudonyme de Vitolo, l’ailier du FC Séville a fêté de la plus belle des manières sa première convocation avec la Roja. Par un but, donc. Auteur du pion du 2-0 sévillan face à Villarreal – pour leur troisième confrontation en dix jours –, il poursuit sa série folle d’une unité par match entamé il y a de cela six rencontres. Vitolo, c’est un panzer. Un mec qui gambade 12 kilomètres pendant 90 minutes. C’est aussi le symbole de ces Palanganas qui ne cessent de confirmer semaine après semaine, en terres domestiques ou en contrées européennes, leur grande forme. Qualifiés en quarts de finale de leur Ligue Europa, cinquièmes de Liga en embuscade derrière Colchoneros et Chés, ils espèrent retrouver après la trêve internationale un Canarien on fire. Pour Unai Emery, c’est « un exemple à suivre puisqu’aujourd’hui, il est au top, alors qu’avant il n’était même pas convoqué » . La fameuse douceur printanière andalouse.
L’analyse définitive du week-end
Real Sociedad, Athletic Bilbao et Eibar ont pris des points ce week-end, champagne. Le dernier nommé, petit poucet de la Liga, en avait bigrement bien besoin. Défait lors de ses huit derniers matchs de championnat, Eibar a récolté un match nul en guise de victoire sur la pelouse de Grenade, candidat lui aussi au maintien (0-0). Pour les deux gros, la victoire a été au rendez-vous. Moribond durant son parcours de Ligue des champions, l’Athletic a repris du poil du lion depuis son élimination en C1. La victime du week-end, Almería, a souffert le martyr durant une première mi-temps de haut vol des Basques ponctuée d’un sublime lob de Mikel Rico. Avec ce succès (2-1), le cinquième consécutif, les Leones pointent désormais à la huitième place du classement et sont suivis de près par la Real Sociedad, dorénavant neuvième. Eux aussi victorieux d’Andalous, les joueurs de San Sebastián sont sur une phase ascendante depuis le début de l’année et sont proches d’un maintien mathématique. Forcément, Cordoue ne gagnait pas de match à onze. Encore moins à huit après trois expulsions.
La polémique de la machine à café (con leche)
L’animosité autour du Real Madrid. Dans la foulée de la rencontre, certains fans du FC Barcelone s’en sont pris à des journalistes de Marca, et donc pro-madridistas. Aucune violence physique n’est cela dit à déplorer. Tout aussi grave et tout aussi peu représentatif, trois suiveurs des Meringues ont attendu le retour des joueurs au centre d’entraînement de Valdebebas à l’aube, s’en prenant aux véhicules de Gareth Bale ou Jesé Rodríguez. Sergio Ramos s’est permis d’intervenir pour calmer les plus véhéments. Les fautifs sont d’ores et déjà interdits de Santiago-Bernabéu. L’un d’entre eux, socio, a même vu son précieux sésame d’adhérent supprimé dès ce lundi.
Le golazo du week-end : Mikel Rico (Athletic Bilbao)
Que bueno, que Rico, que lindo… Après la version du Rayo Vallecano du tube Paris-Latino, voici la version basque. Tout en toucher et en intelligence, Mikel Rico a égaillé San Mamés d’un lob somptueux et en une touche. Pour la beauté des yeux.
À partir de 1’16 sur la vidéo
Le caviar du week-end : Benzema (Real Madrid)
Alors oui, Karim Benzema n’a pas marqué lors du Clásico. Mais comment ne pas s’enflammer face à cette talonnade magnifique pour Cristiano Ronaldo ? Seuls ses détracteurs en ont la réponse, et ils ont bien raison de faire profil bas en ce début de semaine.
Le pas de chance du week-end : Koke (Atlético de Madrid)
Pourvoyeur de passes décisives, Koke ne connaît pas la même facilité face au but. Samedi, face à Getafe (victoire 2-0), il a ainsi délivré deux caviars pour les deux buts de Fernando Torres et de Tiago. Sa frappe, elle, a tapé le poteau avant le rebond sur le portier des banlieusards, avant que l’effet ne vienne le faire échouer à quelques centimètres. Ballot.
À partir d’une minute sur la vidéo
http://www.dailymotion.com/video/x2k7d4u_atletico-madrid-2-0-getafe-highlights_webcam?start=68
Et sinon, que pasa ?
– Xavi, dans la légende des Clásicos. Avec son entrée en fin de match face au Real Madrid, Xavi Hernández a égalé Gento et Manolo Sanchis comme le joueur ayant disputé le plus de Clásico. 42 pour lui. – Mathieu, la France qui marque. Buteur de la tête, l’ancien Sochalien est entré dans le cercle très fermé des Français ayant marqué lors d’un Clásico. Aujourd’hui, il traite d’égal à égal avec Kopa, Anelka, Zidane, Henry, Benzema, Abidal et Varane. – L’Atlético, deux mois après. Victorieux de Getafe ce samedi (2-0), les Colchoneros ont mis fin à une série de deux mois sans autant de succès consécutifs. On se gardera bien de dire que la victoire face à Leverkusen était aux forceps… – Pantic, ce précoce. Expulsé après seulement six minutes sur la pelouse de la Real Sociedad, le défenseur de Cordoue a assisté de loin à la défaite des siens. Pis, il est même devenu le joueur le plus rapide à récolter un rouge de la saison. En fin de match, il a même été rejoint par deux coéquipiers. Solidarité. – Le Depor reste au port. Une nouvelle fois sans victoire en Liga, le Deportivo La Corogne fait du surplace. Une situation qui sent le moisi puisqu’elle dure depuis maintenant six matchs… – Kakuta un de plus. Habitué à distiller de la passe décisive, le Frenchy de Vallecas a cette fois-ci marqué. Bien lui en a pris puisqu’il a été le seul buteur de la rencontre face à Málaga.
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Par Robin Delorme