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Les barrages, une aventure à part pour l’AS Monaco

Par Florian Porta
7 minutes
Les barrages, une aventure à part pour l’AS Monaco

Presque trois mois après avoir laissé filer une qualification directe pour la Ligue des champions sur la pelouse de Bollaert, l'AS Monaco s'avance mardi soir sur le chemin qui doit la mener vers la phase de poules. Reste que de la préparation au recrutement en passant par l'état d'esprit du groupe, ces matchs représentent bien plus qu'un simple billet pour tomber dans les bras de la coupe aux grandes oreilles.

Quelques secondes, soit moins que la durée nécessaire à Maurizio Sarri pour s’allumer et se griller une clope et à peu près le temps durant lequel Julian Nagelsmann a poussé l’expérimentation tactique un peu trop loin en faisant jouer son Bayern à douze face à Fribourg au début du mois d’avril. C’est surtout ce qu’il aura manqué le 21 mai dernier à l’AS Monaco, sur la pelouse de Bollaert, pour composter un ticket direct vers la phase de poules de la Ligue des champions 2022-2023.

Rattrapés sur le fil par un but d’Ignatius Ganago lors de l’ultime journée de Ligue 1, les joueurs du Rocher sont donc condamnés à effectuer, de nouveau, leur rentrée un poil avant les autres et à s’offrir des premiers voyages en ce mois d’août, dont un à Eindhoven le 9 août prochain après un arrêt au Louis-II, mardi soir. Le début d’un périple que le club monégasque connaît parfaitement puisqu’il s’apprête à le vivre pour la sixième fois depuis le début des années 2000. Une aventure qui, dans tous les cas, conditionnera surtout la suite de la saison des hommes de Philippe Clement et dont les premiers effets sont déjà visibles.

Une prépa TGV

Le premier : moins d’un mois après le terrible scénario vécu sur une pelouse du Pas-de-Calais, les Monégasques étaient de retour à La Turbie. « C’est une préparation qui ressemble à toutes les autres, mais avec un timing différent, pose Loïc Badiashile, aujourd’hui au Burgos CF, en deuxième division espagnole, entré en jeu lors du match aller face au Fenerbahçe en juillet 2016 (1-2). Il faut aller un peu plus vite, penser différemment à la récupération et ne pas mettre trop de matchs pour ne pas arriver fatigué le jour des barrages, mais aussi trouver le nombre de rencontres qu’il faut pour pouvoir préparer au mieux tout le groupe. Les qualifications, ça se joue avec un groupe, pas seulement une équipe. »

Il y a un match couperet qui arrive, donc ça change un peu de la préparation habituelle.

Titulaire lors du retour face au Betis au coeur de l’été 2005 (2-2), Guillaume Warmuz abonde : « Ce n’est pas une science exacte non plus, mais force est de constater que la préparation est immédiatement nouvelle. Il y a un match couperet qui arrive, donc ça change un peu de la préparation habituelle, classique, où on a un objectif simple : la première journée de championnat. » Point important : le physique n’est pas le seul domaine dans lequel les joueurs ont besoin d’être au point.

« Les qualifications, c’est aussi une préparation mentale, enchaîne Badiashile. Il faut avoir confiance en ce que le coach propose sur le moment, en ce qu’il veut préparer et après, tout le groupe doit se donner à 100 % et avoir confiance. » Être prêt plus vite nécessite également d’avoir bouclé son mercato le plus tôt possible, ce que Paul Mitchell a tenté de faire cet été. Plusieurs indésirables – Pietro Pellegri, Strahinja Pavlovic ou encore Benjamin Lecomte – ont fait leurs valises pendant que Breel Embolo et Takumi Minamino se sont faits une place dans l’attaque des Rouge et Blanc. Un seul point noir : l’absence de recrue pour compenser le départ d’Aurélien Tchouaméni au Real Madrid.

Tout sauf des vacances

Le club tentera de compenser ce manque avec son expérience des barrages, malgré des résultats en dents de scie dans l’exercice. En cinq participations, l’ASM n’a jamais buté sur le premier tour (en 2004-2005 et 2005-2006, un seul barrage était nécessaire pour accéder à la Ligue des champions), mais elle s’est tout de même faite éjecter à trois reprises au moment de conclure fin août (en 2005, 2015 et 2021).

Cette dernière déroute, face au Shakhtar Donetsk, pourrait bien rendre service aux coéquipiers de Wissam Ben Yedder dans un match qui ne ressemble à aucun autre. « Ce n’est même pas un début de saison. Ces barrages concrétisent tout le travail de la saison d’avant, se remémore Loïc Badiashile. C’est un peu finir en beauté l’exercice précédent puisque si tu ne te qualifies pas pour la Ligue des champions, tu as l’impression d’avoir tout donné pour rien. » Et cette différence d’approche se ressent immédiatement sur le terrain selon le frère de Benoît : « Il y avait une intensité et une atmosphère différentes. Tout le monde est impliqué, du début à la fin. Quand je suis entré, j’ai senti qu’on n’était plus dans les matchs de préparation. Tout le monde m’a encouragé et je me suis dit : « Qu’est-ce qu’il se passe ? C’est un match, pas la fin du monde ! » J’ai senti que c’était important pour tout le club, pour le coach, pour tout le monde. Je n’avais jamais vu le coach aussi excité, aussi en mouvement. Là, j’ai compris que c’était quelque chose de très sérieux. »

Je me suis dit : « Qu’est-ce qui se passe ? C’est un match, ce n’est pas la fin du monde. » J’ai senti que c’était important pour tout le club, que c’était quelque chose de très sérieux.

Guillaume Warmuz valide : « D’un seul coup, on est comme dans une finale, on se prépare tout de suite. » Une impression qui devrait également se confirmer dans les tribunes. Trop souvent dépeuplées, les travées du stade Louis-II devraient se garnir ce mardi soir. « Il y a plus de monde aussi. Il n’y a pas forcément que des supporters monégasques qui viennent, commente Loïc Badiashile. Il y a du monde parce que les gens sont dans les environs, en vacances et ils en profitent pour venir voir les matchs. »

Les enjeux avant le jeu

À la question de savoir s’il est possible d’enchaîner barrage et championnat au même niveau, Badiashile répond : « On ne va pas se mentir, non. En Coupe d’Europe, il y a plus d’intensité, ça fait beaucoup plus rêver tout le monde, tous les joueurs se donnent à 100 %. C’est une vérité, c’est comme ça. » Philippe Clement et ses ouailles pourraient donc perdre rapidement quelques plumes dans un calendrier qui s’annonce plus que copieux (Strasbourg, Rennes, Lens, PSG, Nice et Lyon lors des sept premières journées).

C’est à double tranchant. Gagner ce genre de matchs lance une saison qui peut être exceptionnelle.

Plus que ces premiers rendez-vous, l’ASM joue véritablement une bonne partie de sa saison, et pas uniquement sur la scène européenne, dès ce mardi soir. « C’est à double tranchant. Gagner ce genre de matchs lance une saison qui peut être exceptionnelle parce qu’au final, cela donne une confiance très dure à avoir tout au long de la saison », raconte Loïc Badiahsile, bien placé pour le savoir, puisqu’il faisait partie du groupe qui avait démarré un fabuleux exercice – couronné par un titre de champion de France et une demie de C1 – après un barrage remporté face au Fenerbahçe.

Pour Guillaume Warmuz, éliminé par le Betis il y a dix-sept ans, « il faut voir les conditions et le déroulé du match. À ce moment-là, tout va se jouer sur la force du groupe à tout de suite se relever, à se reconditionner et à préparer le futur en championnat, surtout que derrière il y a une autre Coupe d’Europe à jouer quand même, même si ne pas être en Ligue des champions reste difficile à avaler. » Au regard du calendrier qui les attend, les Monégasques seraient donc bien inspirés de se qualifier pour ne pas saborder, dès le mois d’août, une saison déjà rendue compliquée par la Coupe du monde en novembre. Sinon, il leur faudra sans doute prendre une bonne dose de bicarbonate de soude pour espérer digérer au mieux un deuxième échec consécutif.

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Par Florian Porta

Tous propos recueillis par FP.

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