- CAN 2017
- Quarts
- RDC-Ghana (1-2)
Les Ayew envoient les Black stars en demie
C'est parti pour une sixième demi-finale d'affilée pour le Ghana, qui a vaincu la République démocratique du Congo grâce à sa paire de frères fétiche. Les Léopards ont eu beau multiplier les efforts, il fallait griffer encore plus fort pour faire tomber ces Ghanéens.
RD Congo 1-2 Ghana
Buts : Paul José Mpoku (67e) pour la RDC // Jordan Ayew (63e) et André Ayew 78e pour le Ghana
Personne n’est là dans le stade pour l’applaudir, mais Dieumerci Mbokani fait quand même tout pour mettre son équipe sur orbite. Après cinq minutes de jeu passées à se dérouiller les jambes et à regarder André Ayew tenter la première frappe du match pour le Ghana, l’attaquant de Hull City profite d’une relance bidon de la défense ghanéenne pour s’offrir un slalom avant de taper le poteau. Le message lancé est clair : meilleure attaque de la phase de poules avec le Sénégal, la République démocratique du Congo n’a pas prévu de s’arrêter de marquer parce qu’elle est en quarts de finale, même contre le finaliste en titre. Assez pour lancer le match sur un rythme fou ? Pas vraiment. Après une première mi-temps sans vrai moment chaud, ce n’est que dans le deuxième acte que le spectacle s’est décidé à pointer le bout de son nez. Un but congolais surpuissant marqué par Mpoku auquel ont répondu deux buts des frères Ayew, et le Ghana validait son ticket pour le dernier carré.
Mbokani et les autres
Le poteau de Mbokani n’est pas qu’un coup d’éclat, il est la preuve claire et nette de l’envie et de l’énergie déployée par la RD Congo pour prendre les manettes du match, et sans attendre. Le Ghana, prudent et dont la stratégie est de ralentir un peu le rythme du début de match pour ne pas se faire bouffer, s’en remet souvent à l’un des deux frères Ayew qui sont à l’origine de la plupart des tentatives offensives. Mais avoir le droit d’affronter le Cameroun en demi-finales, ça se gagne, et les derniers gestes sont compliqués pour les deux équipes. Entre passes imprécises devant la surface et attaquants bien cadenassés quand ils approchent du but, la partie se verrouille rapidement et devient une guerre d’observation stérile. Les Ghanéens s’activent avant la demi-heure, débordent sur les ailes et chopent des corners, mais n’en font rien. La réponse congolaise, c’est Mbokani qui attire et fixe les défenseurs avant de transmettre à Kabananga qui envoie sa frappe dix mètres au-dessus. Avec cette impression que tout le monde en garde sous la semelle, mais est trop timide pour lâcher totalement les chiens. Les dernières tentatives de Mbokani, principale menace offensive du Congo, n’y changeront rien, et la mi-temps arrive sans que le score n’ait bougé.
Double dose d’Ayew
Imprécis techniquement, les Ghanéens pensent trouver la clé sur coup franc en revenant des vestiaires, mais la tentative cadrée de Mubarak Wakaso termine sur Matampi. Pas beaucoup plus saignants, les gars de la RDC tentent de se projeter en avant, mais sans faire frémir les défenseurs du Ghana. À l’heure de jeu, la balance est toujours équilibrée et les 22 hommes toujours aussi peu dangereux sur les rares actions qu’ils arrivent à créer. Dieumerci Mbokani continue de demander des ballons, mais prend des coups ou n’est pas trouvé, tandis qu’André Ayew essaye de se réveiller. Mais c’est son frérot Jordan qui ouvre le score. Après une passe de Wakaso, le plus jeune des Ayew se défait tranquillement des tacles congolais en deux crochets puis fusille la cage congolaise à l’entrée de la surface. Il n’en fallait pas plus pour envoyer un électrochoc aux Léopards, et la réponse arrive par Mpoku. Une chevauchée conclue par une frappe magnifique à trajectoire fuyante de presque 30 mètres, et tout est à refaire. Mais après Jordan, c’est à son brother André de manger, et un penalty provoqué par Atsu permet à l’aîné des Ayew de prendre Matampi à contre-pied. Entré dans les dernières minutes, Bakambu balance un coup de canon pour ramener les siens à flot, mais Razak nettoie tout d’une parade sublime. Assez pour valider définitivement la victoire dont les contours avaient été dessinés par les Ayew.
Par Alexandre Doskov