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Contestations envers les arbitres : cessez le feu !

Par Thomas Morlec

Alors que la sixième journée de Ligue 1 débute ce vendredi soir, les arbitres sont déjà la cible de nombreuses critiques en ce début de championnat. Si certaines décisions restent irritantes, les réactions disproportionnées des entraîneurs et des dirigeants ne présagent rien de bon pour la suite de la saison.

Contestations envers les arbitres : cessez le feu !

« Il y a le très haut niveau et puis après il y a la Ligue 1, c’est toujours pareil. » Ce tacle les deux pieds décollés est signé Éric Roy dans la foulée de la victoire de ses Ty-Zefs face à Toulouse (2-0). Lors de cette rencontre, l’entraîneur brestois s’est fait remarquer en entrant dans une colère noire à la suite d’un penalty accordé aux Violets. Logiquement expulsé, « King Éric » a écopé de trois matchs de suspension. Mais cet incident n’est pas le seul à avoir émaillé cette cinquième journée de Ligue 1, tendue comme un sprint final. À la mi-temps de l’Olympico, une rencontre toujours électrique, Medhi Benatia est entré en piste. Hors de lui à la mi-temps, le directeur sportif de l’OM s’en est pris verbalement à l’arbitre de la rencontre Benoît Bastien dans les couloirs du Groupama Stadium : « Commence à nous respecter, la semaine dernière Cornelius, là encore. Prenez pas les gens pour des cons !  »

Pour ne rien arranger, Damien Comolli, le président de Toulouse, a ajouté son grain de sel jeudi : « Lundi matin, on avait la gueule de bois. On a perdu 2-0 à Brest, mais l’expected goal, un outil calculant le nombre de buts prévus pour chaque équipe, nous dit qu’on aurait dû marquer 2,20 buts et Brest 0,41. Après, dans une rencontre de foot, il y a toujours des incertitudes : un arbitre qui fait n’importe quoi, comme sur ce match contre Brest, un tir qui n’est pas cadré, mais qui touche un genou. » Toutes ces attaques plus ou moins frontales envers le corps arbitral sont inquiétantes. La saison débute à peine, et les hommes et femmes en noir sont déjà cloués au pilori. Il s’agirait de faire redescendre la tension, au risque de finir la saison en voyant rouge de toute part.

Le syndicat des arbitres tire déjà la sonnette d’alarme

Face à ces événements, le SAFE (le syndicat des arbitres de football élite) a pris la parole en début de semaine. « Les attitudes agressives, les propos déplacés ou les publications sur les réseaux renvoient une image déplorable de notre football, sans respect pour les arbitres. Pire, on met en doute leur éthique, leur intégrité et leur probité, s’indigne le syndicat. Qu’apporte finalement tout cela ? Rien bien sûr, strictement rien, si ce n’est de la rancœur en alimentant ce sentiment anti-arbitre. » Nouveau membre de la direction technique de l’arbitrage, l’ancien gardien Mickaël Landreau est également monté au créneau. « Il y a des choses qui sont inacceptables. Aller toucher les hommes, ce n’est pas possible, poursuit l’ancien entraîneur de Lorient. On peut discuter d’une situation de jeu, d’une décision. En revanche, aller contre l’intégrité des hommes et des femmes arbitres, franchement… Ça reste des êtres humains, avec des prises de décision qui ne sont parfois pas les bonnes. »

Pourtant, des mesures laissaient espérer un apaisement des relations entre les différents acteurs du monde du ballon rond. D’abord, depuis l’Euro 2024, seuls les capitaines sont autorisés à contester une décision arbitrale sur le rectangle vert. Cette mesure, issue d’un plan de la FIFA, est appliquée depuis cette saison en Ligue 1 avec pour objectif de réduire les conflits et d’avoir un temps de jeu effectif le plus élevé possible. Si cette dernière semble plutôt bien fonctionner, la sonorisation des arbitres, elle, a été reportée pour des raisons financières par la Ligue de football alors qu’elle avait été annoncée au printemps par Philippe Diallo, le président de la FFF. Ce rétropédalage est regrettable, puisque cet outil aurait permis aux arbitres d’expliquer leur décision à l’ensemble du stade après avoir eu recours à la VAR et donc de faire preuve de plus de pédagogie. S’en priver revient à se tirer une balle dans le pied et ne fait que couper encore un peu plus la communication entre le corps arbitral et les autres.

Mais toutes ces avancées, applicables sur le rectangle vert et censées protéger les arbitres, n’auraient pas empêché les débordements cités plus haut, puisque leurs auteurs ne portent même pas de short. Tant que les entraîneurs ou les dirigeants préféreront faire porter les responsabilités de leurs échecs aux arbitres, ils ne feront que légitimer la violence gratuite à l’égard du corps arbitral en plus de se draper dans une forme d’ingratitude. À l’aube du début de la 6e journée de Ligue 1, on ne saurait donc trop recommander aux arbitres de troquer leurs oreillettes contre des bouchons d’oreilles. Histoire que ces dernières sifflent un peu moins.

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Par Thomas Morlec

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