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Les années Téléfoot de Pascal Praud

Par Alexandre Aflalo et David Doucet
Les années Téléfoot de Pascal Praud

Il est devenu tellement naturel de le voir s'époumoner dans des débats de société cacophoniques que beaucoup ont oublié qu’il a fait ses classes aux côtés de Thierry Roland et de Jean-Michel « Captain » Larqué. Avant d’être l’un des porte-étendards de la très conservatrice CNews, Pascal Praud causait ballon rond sur la première chaîne en costume pastel. Décrit comme un jeune journaliste déjà amoureux du clash et à la posture littéraire, le jeune Praud a marqué ceux qui l’ont côtoyé. Le patron de L’Heure des pros, devenu premier bistrotier de France et de Navarre, sommeillait-il déjà sur TF1 ? Ses anciens collègues ouvrent leur boîte à souvenirs et racontent le Praud qu’ils ont connu le dimanche matin, à l’heure de la messe.

Christian Jeanpierre n’a pas un milliard d’anecdotes à raconter sur son ancien collègue de Téléfoot. Mais il a choisi celle qu’il a souhaité partager avec un soin minutieux, tant elle résume bien le personnage et sa trajectoire. Nous sommes en 1991, et Noël Le Graët vient d’être élu président de la Ligue de football professionnel. Il est invité de Téléfoot pour faire face à Christian Jeanpierre donc, Thierry Roland et Pascal Praud, qui n’est alors qu’un tout jeune journaliste. L’ambiance est solennelle : la première chaîne est un partenaire majeur du football français et l’ancien patron de l’En Avant Guingamp vient d’être intronisé. Chaque mot est pesé. « À un moment, on remarque que Le Graët a des chaussettes dépareillées, une bleue, une grise, et ça nous fait marrer avec Pascal », rembobine Jeanpierre. L’histoire aurait pu en rester là, et ne rester qu’une anecdote légère dans la boîte à souvenirs de l’ancienne voix des Bleus. Mais Pascal Praud y voit une opportunité de faire le show et de désarçonner la nouvelle figure toute-puissante du football hexagonal. « Pascal lui fait la réflexion en direct sur ses chaussettes, devant des millions de téléspectateurs, reprend Jeanpierre, encore amusé. Ça résume son incroyable audace. À ce moment-là, tu comprends que ce mec est différent. »

J’étais fan de foot – je ne le suis plus aujourd’hui -, mais je suis arrivé au foot parce qu’il y a de la place. La vie qu’on te propose, elle est géniale. Je suis passé d’étudiant à journaliste chargé de l’OM et des Girondins.

Au culot

Trente ans plus tard, Pascal Praud continue de jouer les bateleurs sur les plateaux télé. Et quand on braque le projecteur sur le Praud d’hier pour raconter celui d’aujourd’hui, le mot « culot » remonte immédiatement à la surface. Jusque dans l’histoire de son arrivée à la « Une » , en février 1988 : « Quand j’étais étudiant, tous les mardis, j’allais dans les rédactions, au culot, raconte-t-il bravache au téléphone. Même sans avoir de badge, tu entrais à Europe 1, TF1 ou France 2 et tu te baladais dans les couloirs ! » Une autre époque. Un mardi froid de février, un Praud encore étudiant et pigiste occasionnel pour Ouest-France se rend directement dans les bureaux du service des sports de TF1 pour proposer ses services. Ça tombe bien : la quasi-totalité de la rédaction est partie couvrir les Jeux olympiques d’hiver de Calgary au Canada, et TF1 a besoin d’un pigiste pour faire du commentaire sur image. « Tu te doutes bien que je dis oui », claque-t-il. À l’époque, la privatisation de la première chaîne avait fait fuir une grosse partie des vieux de la vieille du service et libéré des postes. Dans les pas de Praud, Christian Jeanpierre, Vincent Hardy et Hervé Mathoux débarquent successivement entre 1988 et 1991, formant un jeune quatuor pour épauler les piliers de l’émission culte du dimanche matin qu’étaient Frédéric Jaillant, Thierry Roland, Jean-Michel Larqué, Marianne Mako, Roger Zabel ou Didier Roustan. C’est ce dernier qui prend la décision de l’embaucher. « J’étais fan de foot – je ne le suis plus aujourd’hui – mais je suis arrivé au foot parce qu’il y avait de la place, reconnaît Pascal Praud. L’école du sport te permet de progresser très vite, de toucher à tous les formats, mais c’est aussi piégeux : la vie qu’on te propose, avec un terrain de jeu qui s’étend sur le monde entier, elle est géniale. Je suis passé d’étudiant à journaliste chargé de l’OM et des Girondins de Bordeaux dans la plus grosse émission de foot du PAF ! »

Au-delà d’une certaine aisance à l’antenne que tous concèdent bien volontiers, ses anciens compères se souviennent que Praud détonait déjà par une ambition hors du commun. « Il est clair que c’est quelqu’un qui savait où il voulait aller, et qui parfois n’y allait pas par quatre chemins, résume Vincent Hardy. Il vivait notre relation à tous les quatre(avec Mathoux, Jeanpierre et Hardy, NDLR)comme une compétition. » Une compétition dans laquelle Praud se démarque en tissant des relations privilégiées avec ses supérieurs hiérarchiques. Il réussit notamment à entrer dans les bonnes grâces de Jean-Claude Dassier, à l’époque tout-puissant patron des sports de TF1, et qui fait aujourd’hui partie des meubles de L’Heure des pros. « Praud faisait tout pour lui plaire », se souvient une collègue de l’époque. « Il recherchait la compagnie des chefs, notamment Dassier, plutôt que de discuter avec le tout-venant, acquiesce Hervé Mathoux. Dès qu’il arrivait au service des sports, il allait dans le bureau de Dassier, dans lequel nous, nous allions une fois tous les quatre mois. »

Pascal jubilait lorsque Tapie s’approchait de lui et lui glissait un mot sous le flash des caméras et des appareils photo. Il était heureux d’avoir l’oreille du Roi Tapie, ça montrait son importance.

Plus Audiard que 4-3-3

Pascal Praud aime la compétition et la lumière des projecteurs. Alors que ses comparses aiment suivre l’hospitalité des petits clubs, Praud veut côtoyer le gratin du championnat et se frotter à ses grands présidents, que ce soit Bernard Tapie à l’OM ou bien encore Claude Bez à Bordeaux. « Il voulait être là où l’événement était, décrit Mathoux. Il avait cette facilité à communiquer avec les puissants, une propension à créer du contact avec eux qui tranchait avec nous, aussi bien en interne qu’en externe. » À l’extérieur, son phare dans la nuit s’appelle Bernard Tapie. « Lors des avant-matchs de l’OM au Vélodrome, tout le microcosme journalistique était réuni près de la pelouse à attendre Tapie comme si c’était Louis XIV. Pascal jubilait lorsque Tapie s’approchait de lui et lui glissait un mot sous le flash des caméras et des appareils photo. Il était heureux d’avoir l’oreille du Roi Tapie, ça montrait son importance. » Frédéric Jaillant, qui a présenté et dirigé l’émission, se souvient d’une archive de Praud passée à l’antenne. « Il devait avoir 12-13 ans et on le voyait avec 2-3 autres gamins derrière l’entraîneur à essayer de montrer sa tête lors d’une interview d’après-match, confie-t-il en se marrant. Il essayait déjà de passer devant les autres pour être devant la caméra. »

Du football, Praud est surtout fasciné par les à-côtés, le strass et les paillettes qui entourent ce monde. Quand on lui demande son meilleur souvenir de cette époque, c’est donc tout naturellement qu’il cite, juste après la finale de la Coupe du monde 1998, des « souvenirs de tournage », comme les « deux jours passés sur le bateau d’Afflelou » ou le « mois et demi passé avec l’argent de TF1 à l’hôtel Four Seasons de Los Angeles pendant la Coupe du monde 1994 ». Pas forcément étonnant : « J’étais un journaliste sportif atypique, je connaissais le foot, mais très peu le sport en soi, concède-t-il aujourd’hui. J’avais déjà, je pense, un regard un peu plus sociétal. Ça m’intéressait plus que de parler de 4-3-3. » Entré au foot un peu par amour, mais surtout par opportunisme, il y est resté tout en ayant toujours en tête l’idée de rebondir ailleurs. « Quand j’étais patron des sports de TF1, je lui avais dit qu’il pourrait faire bien d’autres choses, tranche Frédéric Jaillant. À la fin, il me semblait un peu à l’étroit. Je le voyais davantage sur des émissions de société, de littérature, de cinéma. » De bon matin, Praud débarquait toujours à la rédaction avec une pile de journaux sous le bras et « ne se contentait pas de lire L’Équipe », précise Sophie Thalmann. « Il avait toujours un bouquin dans sa poche », dixit Vincent Hardy. « Nos conversations avaient plutôt trait au dernier roman de Modiano ou à un film d’Audiard, se remémore Dominique Grimault. Il a surtout une culture littéraire et cinématographique très pointue. Le cinéma, c’est son soleil. »

« Praud, c’est un personnage de théâtre »

Est-ce son amour du septième art qui lui a donné son goût de la dramaturgie et des coups d’éclat à l’antenne ? On peut le supposer. Toujours est-il que dans ce paysage audiovisuel français, Praud a cultivé un goût pour le « clash » en mondovision dont on trouve déjà trace au cours de ses années de baptême télévisuel. Devant ses interlocuteurs, même les plus prestigieux, d’aucuns diront qu’il n’avait peur de rien, voire qu’il pouvait faire preuve d’insolence. Lui préfère parler d’un côté « poil à gratter » : « Ce qui pouvait m’intéresser, c’était là où il y avait un peu de polémique », concède-t-il bien volontiers. Quitte à franchement irriter : en 2001, après des propos peu cléments sur l’OM, il croise un Bernard Tapie furieux dans un magasin de costumes rue Marbeuf, à Paris, et en ressort avec deux jours d’ITT après avoir pris une droite et un middle kick dans les joyeuses. Même Guy Roux a voulu se payer Praud. « Il avait juré qu’il le jetterait dans l’étang à côté de l’Abbé-Deschamps », rigole un ancien collègue. « Mais bon d’un autre côté, on a tous eu des engueulades avec Guy à l’époque, recontextualise Hervé Mathoux. Moi, j’ai été interdit d’Abbé-Deschamps pour trois générations de Mathoux. »

Je suis clivant depuis mes six ans ! Depuis le CP, des gens ne m’aiment pas, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?

Plus que la salade de phalanges, Praud était déjà un jeune journaliste qui se régalait d’une bonne joute verbale. Débattre, argumenter, interroger, c’est un format dans lequel il performe dès ses années Téléfoot. « Il est pour moi un mélange de Thierry Ardisson, pour le côté provocateur, et de Frédéric Taddeï, pour sa culture et sa capacité à poser les questions », brosse Frédéric Jaillant. Ce côté provoc’, clivant, qui se régale de la contradiction et de la conflictualité, « c’est quelque chose qu’il a cultivé », assure Dominique Grimault. « Quand il aime, il aime, et quand il n’aime pas, il le fait savoir. Donc soit on l’apprécie, soit on le déteste totalement. Personnellement, je lui reconnaissais ses facilités, mais j’avais un peu de mal à le supporter tant il était absolument sûr de lui et de son fait sur tous les sujets. » Pas de nature à vraiment le déranger. « Je suis clivant depuis l’âge de six ans ! s’amuse-t-il aujourd’hui. Depuis le CP, des gens ne m’aiment pas, qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Là où j’ai de la chance, c’est que la période favorise les gens clivants. Il y a 25 ans, il fallait sans doute être plus consensuel dans la présentation. »

Je pense que Pascal s’inspire énormément de la manière dont Saccomano animait son émission. La différence entre Pascal et Sacco, c’est que Sacco était de gauche.

Hervé Mathoux garde aussi le souvenir d’un Praud qui avait déjà « un goût prononcé pour le show ». « C’est un personnage de théâtre, il surjoue parfois son rôle et ça l’amuse, estime le présentateur du Canal Football Club. Je crois qu’il ne faut pas négliger la part de provoc’ chez lui. Je suis persuadé que le goût du théâtre et du momentum télévisé dépasse tout et qu’il a envie de donner du relief à son émission. » De ce point de vue, on peut considérer qu’il a été à bonne école : en parallèle de ses apparitions à Téléfoot, Pascal Praud rejoint au début des années 2000 l’équipe de l’émission culte On refait le match, présentée par le grandiloquent Eugène Saccomano et diffusée sur RTL et LCI. « Je pense que Pascal s’inspire énormément de la manière dont Sacco animait son émission, qui était un joyeux bordel, mais qui était assez atypique pour l’époque, estime Dominique Grimault. Consciemment et inconsciemment, je suis sûr qu’il s’en inspire. La différence entre Pascal et Sacco, c’est que Sacco était de gauche.(Rires.) »

Un loup solitaire

Beaucoup plus attiré par les questions sociétales et culturelles que par le mouvement des joueurs sur le terrain, Praud est naturellement, déjà à l’époque, féru de politique. Si la chose publique ne tient pas une place de choix dans les discussions du service des sports, il va dès qu’il le peut discuter avec les journalistes qui la suivent et notamment Patrick Poivre d’Arvor, qu’il considère comme un modèle. Dans les couloirs de la chaîne détenue par Martin Bouygues, Praud ne fait pas mystère qu’il vote RPR. « Il assumait d’être de droite, se souvient Mathoux. Il n’était pas réac, car sur le plan des mœurs, ce n’est pas quelqu’un de réactionnaire. Il était plutôt très libéral et très décomplexé par rapport à l’argent. »

Pascal était hypersérieux. Souvent, Thierry Roland s’amusait à lui dessiner des sexes masculins sur ses fiches, et il s’en agaçait.

Du jeune homme de droite, il a le look et l’attitude. Côté pile, ce dandy est toujours tiré à quatre épingles dans des costumes trois pièces taillés sur mesure, quand ses collègues adoptent des looks plus décontractés au quotidien. « J’ai été élève en même temps que lui à l’université de Nantes et il était déjà en costume, alors que tout le reste de la promo était en tee-shirt », raconte Vincent Hardy. Hervé Mathoux complète : « Dans cette volonté d’être « élégant », il y avait une forme d’atavisme familial, mais aussi une conviction profonde que l’habit fait le moine. » Côté face, Praud se voit rapidement coller la réputation d’être quelqu’un de hautain et de condescendant, notamment avec les équipes techniques. En reportage, Pascal Praud fait rarement tomber la veste pour aider les monteurs et les cameramen à installer leur matériel. « Il ne prenait pas de gants avec eux, donc il a tout de suite eu auprès d’eux une réputation de petit con, rapporte un ancien journaliste. Pascal n’avait tout simplement pas envie de porter les caisses des techniciens. Il assumait cette impopularité, il considérait qu’il n’était pas là pour ça. » Praud appartient à la même génération que Hardy et Mathoux, mais il donne l’impression d’être échappé d’un autre monde. « Pascal a dû arriver chez nous à 25 ans, mais il en faisait déjà 10 de plus. Il faisait déjà vieux avant l’âge », rigole une ex-journaliste qui l’a bien connu. Sophie Thalmann se souvient d’une autre anecdote encore plus savoureuse sur ce décalage de caractère avec le reste de la rédaction : « Pascal était hypersérieux. Souvent, Thierry Roland s’amusait à lui dessiner des sexes masculins sur ses fiches, et il s’en agaçait. »

Pascal m’a dit : « Un jour ou l’autre dans ton immeuble, il faut que tout le monde sache que c’est toi qui gagnes le plus d’argent, il n’y a que comme ça que tu seras respecté. » Il n’a jamais rechigné à afficher ce genre de convictions, d’autant plus si elles sont de nature à choquer.

A priori, Praud ne fait rien pour atténuer ses différences avec ses camarades aux sensibilités plutôt ancrées à gauche. Au contraire, il les affiche. Le futur patron de L’Heure des pros craint à tout prix d’être considéré comme quelqu’un de « normal » . Dans la vie de la rédaction, tous se souviennent de ses blagues balancées à haute voix, ou de l’entendre ânonner du Yves Montand ou du Charles Aznavour pour rompre le silence ambiant, au point que Thierry Roland lui envoyait régulièrement des « Je vais finir par te produire, mon petit Praud ! » « Il souhaitait que tout tourne autour de lui et pour cela il pouvait se révéler assez drôle, persifle l’un de ses anciens camarades. Il se débrouillait toujours pour être dans la lumière. » À côté de ça, il évite régulièrement les déjeuners entre collègues à la cantine et préfère se rendre dans de prestigieux restaurants pour tailler le bout de gras avec des cadres de la chaîne et autres figures du PAF. En dehors de l’open space, Pascal Praud cultive sa réputation de loup solitaire. Lors des pots de fin de journée, tout le monde a pris l’habitude de ne pas le solliciter puisqu’il répond systématiquement par une fin de non-recevoir. L’homme a d’autres ambitions que de partager des bières tièdes dans un open space climatisé. Avant de raccrocher, Hervé Mathoux se souvient subitement d’une anecdote mémorable qui résume le personnage. « Pascal habitait le 7e arrondissement, alors que la plupart des jeunes journalistes que nous étions créchaient dans les quartiers périphériques et populaires du 19e et du 20e arrondissement. Alors que l’on parlait de cela, Pascal m’a rétorqué : « Un jour ou l’autre dans ton immeuble, il faut que tout le monde sache que c’est toi qui gagnes le plus d’argent, il y a que comme ça que tu seras respecté. » C’est quelqu’un qui n’a jamais rechigné à afficher ce genre de convictions, d’autant plus si elles sont de nature à choquer, il voulait sortir du lot ! » Trente ans plus tard, celui qui se vante d’avoir régulièrement Emmanuel Macron au téléphone semble avoir réussi son coup. La preuve que le foot mène à tout.

Dans cet article :
Amandine Henry, une légende qui laisse sur sa fin
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Par Alexandre Aflalo et David Doucet

Tous propos recueillis par AÀ et DD

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