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Les années Samp de Gullit

Par Valentin Pauluzzi
Les années Samp de Gullit

Entre 1993 et 1995, Ruud Gullit quitte deux fois le Milan pour aller à chaque fois à la Sampdoria. Le Néerlandais n'y restera même pas deux saisons, suffisantes toutefois pour marquer l'histoire du club.

Et si le meilleur Gullit italien n’avait finalement pas joué au Milan ? Affirmation qui pourrait paraître un brin provocatrice, mais d’un point de vue purement statistique, c’est le cas. 15 buts en 31 matchs de Serie A (sans aucun penalty) lors de la saison 1993-94, beaucoup mieux que ses meilleurs scores avec les Rossoneri (9 pions max lors de sa première année). Évidemment, les chiffres ne disent pas tout, mais ils racontent beaucoup de choses. On sait tout ou presque de la Tulipe noire version Milan, moins de celle qui a laissé un souvenir impérissable sur la rive blucerchiata de Gênes.

« Un cerf qui sort de la forêt »

Si Gullit et Sacchi ont connu une idylle parfaite, le rapport a été beaucoup plus difficile avec Capello, les soucis physiques s’en mêlant également. Après six saisons au Milan, le Néerlandais prend ses cliques et ses rastas, et à vrai dire, personne ne cherche à le retenir. C’est qu’à 31 ans, beaucoup pensent qu’il est sur la pente descendante. Peu intrigué par la solution Torino, il choisit la Samp grâce notamment à Alberigo Evani qui vient également d’y arriver en provenance du Milan. Défenseur blucerchiato au long cours et désormais patron du centre de formation, Giovanni Invernizzi se souvient : « C’était un des plus grands joueurs au monde qui débarquait. Il y avait un grand enthousiasme. Lui était clairement animé d’un esprit de revanche, pas forcément envers le Milan, mais envers le football de très haut niveau qui l’avait mis de côté. Il avait également eu l’intelligence de choisir le bon club pour le revaloriser. » En effet, si ce n’était plus la Samp du Scudetto, Vialli étant déjà parti par exemple, la structure était encore là, et on y trouvait un certain Eriksson aux commandes.

Vidéo

Initialement, le projet est d’abord de le faire jouer libéro comme lors de ses débuts au pays. « Il avait fait quelques matchs derrière lors des premières journées. De toute façon, c’était un joueur capable de jouer partout. Il avait une force physique incroyable, mais sa présence était fondamentale dans la moitié de terrain adverse. » Et effectivement, en duo avec Mancini, il sort une saison exceptionnelle. Après 18 journées, il a déjà planté 11 fois et notamment lors de la rencontre tant attendue face au Milan. À Marassi, les Rossoneri mènent 2-0 à la mi-temps grâce aux réalisations d’Albertini et Brian Laudrup. Katanec réduit le score, Mancini égalise sur penalty et Gullit achève son ancienne équipe d’un superbe but. Il ne se prive pas d’exulter, bien au contraire. Aux commentaires ce jour-là, Vujadin Boškov, entraîneur de la Samp du titre, sort une de ses phrases mythiques : « Gullit est un cerf qui sort de la forêt » . Autre Doriano historique, Pietro Vierchowod conserve également d’excellents souvenirs : « Il fut déterminant, on était l’équipe qui a gagné le plus de matchs à l’extérieur grâce à lui. Il était encore dans le coup physiquement et mentalement » . 3e en championnat, vainqueur de la Coupe d’Italie, c’est la meilleure Samp de l’après-Scudetto.

Bis repetita

« Reviens Ruud. Oublions ce qui s’est passé… » Le Néerlandais se laisse attendrir par Berlusconi, sauf que pendant son absence, le Milan s’est offert un doublé C1-championnat. Malgré la belle saison génoise, l’esprit de Gullit est encore agité, il vient de quitter la sélection néerlandaise à quelques jours du Mondial 94 en taxant Advocaat de raciste. Le lien avec les supporters rossoneri s’est quelque peu brisé, celui avec Capello tente d’être recomposé. Toutefois, Ruud fait son taf. Le 28 août 94, la Supercoupe d’Italie se joue à San Siro entre le Milan et la Samp, et c’est lui qui égalise à la 83e avant que les Milanais ne s’imposent aux tirs au but. Le destin a été particulièrement inspiré avec lui. Seulement voilà, le club lombard a du mal à se mettre en route en ce début de saison 1994-95, même si le Néerlandais plante encore trois buts lors des trois premières journées. Après un revers face à la Juve future championne, il demande à s’en aller le dernier jour du mercato d’automne. Son souhait ? Un retour à la Samp…

Départ vers les Blues

En quelques heures, un échange gratuit avec Alessandro Melli est acté et le cerf retrouve sa forêt. « On s’attendait à une même saison, mais il était moins au taquet mentalement, il n’avait plus cette envie de revanche » , raconte Vierchowod. Invernizzi confirme : « L’équipe était un peu moins forte aussi. Lui n’était plus à 100 %, mais quand il le voulait, il réussissait encore à faire la différence. » Ayant déjà disputé la Coupe d’Europe des clubs champions avec le Milan, Gullit ne peut prendre part à la campagne en Coupe des coupes qui s’arrête en demies contre Arsenal et aux tirs au but. Il se contente alors du championnat et inscrit 9 buts en 22 rencontres, soit le co-meilleur buteur avec le Mancio. Pas mal pour une saison moyenne. La Samp se classe 8e et lui quitte cette fois l’Italie pour un dernier baroud d’honneur à Chelsea. Ce fut donc court, mais intense. « Il a littéralement tiré l’équipe vers le haut lors de sa première année, il a beau être estampillé Milan, il est entré dans le cœur des supporters de la Sampdoria » , conclut Vierchowod. Il paraît même qu’on entend bramer au-delà des arbres qui bordent le centre d’entraînement de Bogliasco…

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Par Valentin Pauluzzi

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