- Amical
- Angleterre-Turquie (2-1)
Les Anglais au courage, les Turcs en rodage
Dans le premier match de préparation à l'Euro 2016 de ce mois de mai, Anglais et Turcs ont réalisé une performance agréable, avec tout de même beaucoup d'éléments dans le jeu qui méritent des réglages. Au final, les Anglais l'emportent au courage et à l'envie. De bon augure avant la compétition, la vraie.
Angleterre 2-1 Turquie
Buts : Kane (3e) et Vardy (83e) pour les Three Lions // Çalhanoğlu (83e)pour les Turcs
Des buts rapidement marqués, des latéraux très offensifs, des coups de pied arrêtés pour forcer la décision et un jeu du chat et de la souris entre arbitres et sélectionneurs. Pour faire le point sur ce que l’Euro 2016 va réserver à la France, rien ne vaut les matchs de préparation. Si cela ressemble à cet Angleterre-Turquie, il y aura de quoi se régaler. Même si les deux équipes étaient assez nettement en rodage, qui plus est par l’absence de quelques joueurs de marque à cause des matchs restants à jouer en club, le jeu a été courageux et pas frileux.
Fury road
L’entame de match en particulier dévoile des promesses d’un Euro du tout à l’attaque. Dès les premières secondes, le jeu file à toute vitesse, avec un pressing poussé. En fait, ce sont les défenses qui ne sont pas encore dans leur match, tandis que les attaquants veulent se montrer sous leur meilleur jour. Les Anglais, à ce jeu-là, sont les plus prompts. Kane manque la première passe plein axe à son intention. La deuxième, deux minutes plus tard, est la bonne pour ouvrir le score sans forcer. La Turquie a des ressources et pose des problèmes de relance à son tour aux hommes de Roy Hodgson. Il faut tout de même une ouverture parfaite d’Özyakup dans le dos de Rose – dans une performance à la Patrice Évra, offensive et risquée – pour Sen. La sortie de Hart est trop tendre. Sen pique sa balle vers Çalhanoğlu, qui attend au centre pour conclure.
Bolides crevés
Si le rythme du match se ralentit après cette égalisation, c’est en partie parce que l’Angleterre est en panne d’idées offensives. Alors Harry Kane se décentre, tout comme Sterling à l’occasion, et le jeu des Three Lions retrouve un minimum d’allant sur quelques intermèdes. Sans succès pour autant. Le gardien turc passe une fin d’après-midi assez sobre, sans trop d’arrêts à accomplir – tout comme Joe Hart, même s’il respire moins bien quand les coups de pied arrêtés vicieux de Çalhanoğlu passent devant sa cage. Il manque un second souffle pour faire la différence dans le jeu, et des repères pour éviter les (trop nombreuses) passes dans le vide. Seul Jamie Vardy a encore un peu d’huile dans le moteur et met la misère à Topal en matière de vitesse pour obtenir le penalty. Harry Kane le frappe fort… et sur le poteau. L’Angleterre va essayer d’emporter la mise grâce à ses remplaçants. Babacan continue pourtant de passer un match facile jusqu’à un dernier coup de pied arrêté. Le corner trouve la tête de Cahill. Babacan et Gönül ne communiquent pas et se gênent. Vardy jaillit pour donner l’avantage et une victoire symbolique, confortée par un retour incroyable de Joe Hart dans le temps additionnel. La fin de match prouve au moins une chose : ces Three Lions ont du cœur et l’esprit de la gagne.
Mad Fatih
Cependant, ce qu’il reste encore plus à retenir d’une telle rencontre amicale, c’est une action en dehors du match. Quelques minutes après le but de Kane, Fatih Terim prend le portable d’un membre de son staff et le tend au quatrième arbitre.
Fatih Terim’den dördüncü hakeme: « Al sana ofsayt. » pic.twitter.com/4bu3qfRzvR
— Tribun Dergi (@tribundergi) May 22, 2016
Ce que le sélectionneur turc reproche, c’est la position du buteur anglais au moment de la passe de Delle Ali. Kane est visiblement un pas devant la défense rouge. À partir du moment où Terim joue au coup de pression avec une vidéo de l’action incriminée, les arbitres ne mouftent plus. Dès lors, chacun des hors-jeu de Kane, souvent moins évidents à repérer en direct, est signalé avec brio. Et si Terim donnait des idées pour l’Euro ? Tant pis pour le formidable outil, il va peut-être falloir couper le wi-fi au Parc OL pour éviter les contestations embêtantes.
Par Côme Tessier