- Ligue des champions CONCACAF – Finale retour – Montréal/Club América
Les Aigles dévorent l’Impact
Malgré une très bonne première période, les joueurs de l'Impact ont fini par s'effondrer face à des Mexicains tout simplement supérieurs (2-4). Dommage pour le onze montréalais, dont l'histoire retiendra tout de même la folle épopée.
Impact Montreal 2-4 Club América
Buts : Andrés Romero (8e) et Jack McInerney (84e) pour l’Impact Montreal / Dario Benedetto (50e, 66e, 81e) et Oribe Peralta (64e) pour Club América
Bleu, blanc et noir pour entrer dans l’histoire. Bleu, d’abord, pour ce but lumineux d’Andrés Romero, dès la huitième minute de jeu. Il ne réalise pas des films de zombies, mais a fait passer la défense des Águilas pour des morts-vivants trop peu vifs. Blanc, ensuite, pour la couleur du maillot de l’Impact, qui a une nouvelle fois illuminé de son courage et de son talent la nuit québécoise, un temps seulement. Noir, enfin, pour cette deuxième mi-temps pendant laquelle tout a basculé. Trop tendres, trop lents et surtout complètement désorganisés, les Québécois n’ont pu que constater la supériorité de leurs adversaires pendant 45 minutes.
Un Piatti gros calibre
C’est un onze canadien totalement remanié qui évolue ce soir dans un stade olympique comble. Hassoun Camara blessé, c’est Nigel Reo-Coker qui occupe le poste d’ailier droit. Dans les buts, Kristian Nicht, recruté spécialement pour l’occasion, remplace Evan Bush, parfait lors du match aller. Sur cette pelouse synthétique que personne n’aime, les Mexicains prennent rapidement le jeu à leur compte, alors que les joueurs de l’Impact s’en remettent à une formule qui a fait ses preuves : placer quelques contres très rapides et compter sur la solidité de Ciman et Soumaré. Et ça fonctionne ! Dès la huitième minute de jeu, Ignacio Piatti s’amuse de trois défenseurs, transmet à Andrés Romero qui fait de même dans la surface et ouvre le score de la plus belle des manières. Quelques minutes plus tard, Dario Benedetto croit égaliser, mais la barre transversale l’écœure.
Si les dieux du football existent, ils ont certainement un bel accent québécois. Les Mexicains, eux, sont de véritables petits démons et font tout pour faire sortir leurs adversaires de leur match. Mais rien n’y fait, le Bleu-Blanc-Noir se sublime. Piatti, idéalement servi par Duka, passe tout près de faire le break, mais bute sur Moisés Muñoz. Petit à petit, la physionomie du jeu s’inverse. Les Québécois ont de plus en plus le ballon et ne savent parfois pas vraiment quoi en faire. Dans le 4-2-3-1 mis en place par Frank Klopas, Dominic Oduro joue parfaitement son rôle. L’attaquant court beaucoup et fait le show avec sa coiffure haute en couleur. Les fautes pleuvent et les esprits s’échauffent. On vit une finale électrique.
Coup droit, revers et smash de Benedetto
Si l’Impact veut tenir sa victoire, l’Impact ne doit surtout pas reculer et prendre le risque de trop subir. Seulement, Darwin Quintero, Oribe Peralta et les autres Águilas reviennent sur la pelouse avec énormément d’envie. Sans surprise, les Mexicains recollent au score. Benedetto reprend un centre millimétré et catapulte une volée acrobatique dans les filets de Nicht. Les Québécois prennent le bouillon et sans une bonne sortie du gardien intérimaire, c’en était fini de l’Impact. Reo-Coker commence à souffrir face à Darwin Quintero. À l’heure de jeu, on sent les pensionnaires de la Major League Soccer tout proche du KO. Propre depuis le début de la rencontre, Laurent Ciman est finalement averti pour un mauvais tacle.
Comme on pouvait s’y attendre, le coup de grâce vient du côté gauche. Encore une fois trop court, Reo-Coker laisse Quintero remettre de la tête un ballon parfait pour Perlata, qui n’a plus qu’à la pousser au fond. Ce n’est plus un exploit dont a besoin l’Impact, c’est d’un miracle. D’autant que trente secondes plus tard, Benedetto coupe un centre qui vient encore de la gauche et triple la mise. Le courage ne suffit pas toujours. Surtout avec une défense pareille, qui encaisse un quatrième but signé Benedetto. Dans un dernier sursaut d’orgueil, Jack McInerney réduit la marque. Mais encore une fois, ce sont des Mexicains qui remportent la Ligue des champions CONCACAF. Mais les Québécois n’ont pas à rougir. Ils ont offert au football nord-américain une belle fenêtre d’exposition.
Par Gabriel Cnudde