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Les 9 dates de Cristiano Ronaldo avec le Portugal
Cristiano Ronaldo et le Portugal c’est 99 sélections, 37 pions, zéro titre, neuf ans d’amour et d’incompréhension, trois sélectionneurs et une demi-douzaine d’avants-centres insultés. Contre l’Irlande du Nord ce mardi, CR7 devient centenaire. L’occasion de revenir en huit dates sur sa carrière internationale.
La première (20 août 2003 contre le Kazakhstan)
C’est à 18 piges et quelques mois que Cristiano Ronaldo connait sa première sélection avec le Portugal face à la modeste équipe du Kazakhstan (victoire 1-0, but de Simao). Moins pimpant qu’aujourd’hui certes – dents de traviole, peau meurtrie et cheveux rebelles – mais déjà remarquable, une mi-temps lui suffit pour être élu homme du match. Le plus grand fait de sa première caps ? Avoir remplacé Luis Figo. Tout un symbole…
Premier but, première erreur de jeunesse (Portugal – Grèce 2004)
Qui a dit que Cristiano Ronaldo ne défendait jamais ? Pas Yourkas Seïtaridis en tout cas. Alors que les Grecs mènent, à la surprise générale, 1-0 devant le pays hôte en match d’ouverture de l’Euro 2004, le latéral droit du Panathinaïkos s’écroule dans la surface de réparation, fauché par le jeune CR 17. Ce dernier ne proteste pas, et s’en tire presque la crinière. Il sait qu’il vient de faire une connerie. Bazinas alourdit sa peine en transformant le pénalty, 2-0. Des larmes au rire, Cristiano Ronaldo inscrit son premier pion sous les couleurs portugaises dans les arrêts de jeu. Pour rien. Sur un corner parfaitement tiré par Figo, le puceau s’impose dans les airs et marque de la tête. Aujourd’hui, on appelle ça « la spéciale Ronaldo ».
Les larmes (finale de l’Euro 2004)
Lors de la finale de l’Euro 2004 perdue contre la Grèce, le Portugal a frappé 16 fois au but, eu 58% de possession et obtenu 10 corners. La Grèce n’a eu besoin que d’un seul coup de pied de coin et une sortie catastrophique de Ricardo pour planter la banderille victorieuse. Des statistiques à faire chialer l’inconsolable Cristiano Ronaldo, dont le visage déformé par les larmes et la tristesse fera le tour du monde assez rapidement.
Le deuil (7 septembre 2005, Russie Portugal)
On reproche souvent à CR7 son arrogance, sa jalousie, sa puérilité et son manque de classe. Le 7 septembre 2005, à l’occasion d’un Russie-Portugal, il laisse tous ses défauts de côté pour rendre hommage à son père décédé 22 heures avant le coup d’envoi de la rencontre. Ce dernier souffrait de graves problèmes au foie et aux reins. Désigné homme du match au terme des 90 minutes, Ronaldo quitte néanmoins Moscou bredouille (0-0).
Le clin d’œil (Portugal – Angleterre 2006)
Balancer ses potes n’a jamais été bien vu. Judas en a fait l’expérience et, en bon chrétien, CR7 aurait dû s’en rappeler ce 1er juillet 2006, avant de balancer son ami et coéquipier de club Wayne Rooney. Coupable d’avoir écrasé les bijoux de famille de Ricardo Carvalho à la suite d’un accrochage vicieux de ce dernier, l’Anglais prend un rouge. Mais Horacio Elizondo aurait-il vraiment expulsé le natif de Liverpool sans l’intervention de son assistant d’un soir ? Le clin d’œil de Cristiano Ronaldo en direction du banc lusitanien semble prouver le contraire. Aujourd’hui encore, Rooney dit avoir « du mal à ne pas sortir de ses gonds en y repensant » .
La disette (Le 21 juin 2010, CR7 met fin à onze matchs sans but)
« Les buts, c’est comme le ketchup : quand il y en a, ils viennent tous en même temps » , dixit l’intéressé à propos de sa disette de 11 matchs officiels sans le moindre but en sélection, une semaine avant de coller une tannée à la pauvre Corée du Nord. La prophétie du capitaine se concrétise : le Portugal atomise les Asiatiques 7-0, l’avant-dernier étant l’œuvre de CR7. But étrange, but chanceux, mais but mérité. Son deuxième et dernier pion sous l’ère Queiroz.
Le clash (2010, élimination contre l’Espagne, CR7 balance Queiroz)
Cristiano Ronaldo aime attaquer, briller et marquer. Sous le mandat de Carlos Queiroz, il n’a rien fait de cela. Difficile en même temps de s’illustrer au sein d’un collectif tourné vers la défense lors des gros matchs qu’il affectionne aujourd’hui tellement. Contre le Brésil en 2010, alors que le Portugal était obligé de gagner pour éviter de jouer l’Espagne en huitièmes de finale, l’ancien adjoint de Sir Alex Ferguson décide de jouer la prudence et obtient ce qu’il veut : un 0-0 moche et sans ambition. Une semaine plus tard face à l’Espagne, c’est encore pire : alors que la Roja a la mainmise sur le jeu et que « as Quinas » ne font rien d’autre que défendre, Queiroz fait entrer Danny à la place d’Hugo Almeida. Non-content du manque d’ambition de son coach, CR7 se précipite vers lui : « On ne gagnera pas comme ça, Carlos » . Et en effet, le Portugal finit par s’incliner 1-0. Interrogé par des journalistes à la sortie des vestiaires sur la défaite, il en rajoute une couche : « Vous voulez des explications ? Demandez à Carlos Queiroz » . Deux matchs plus tard, Gilberto Madail décide de changer de sélectionneur. Coïncidence ?
Enfin décisif (Euro 2012 : doublé contre les Pays-Bas)
Deux buts pendant de l’Euro 2004, un en 2006, 2008 et 2010. Cristiano Ronaldo n’a jamais vraiment brillé lors des compétitions internationales avec le maillot de la Selecçao. Et le début de l’Euro 2012 semble ne pas déroger à la règle. Après deux journées (une défaite contre l’Allemagne et une victoire face au Danemark), il n’a toujours pas planté le moindre but, au point d’être raillé par la presse nationale et l’opinion publique. Enfin, ça, c’était avant de jouer contre les Pays-Bas. Car sans un doublé de sa star, le Portugal n’aurait peut-être jamais battu l’Oranje, passée devant au tableau d’affichage grâce à un but prématuré de van der Vaart. CR7, ou comment passer de bouc-émissaire à héros national.
L’occasion (Euro 2012: Espagne – Portugal 89e)
Rarement l’Espagne avait été aussi proche de passer à la casserole. A la 89e minute, le Portugal part vite en contre. Très vite. Un peu comme le Real Madrid. En quelques secondes, Cristiano Ronaldo se retrouve aux abords de la surface et tente sa chance. Son missile partira rejoindre le pénalty raté de Sergio Ramos et son équipe s’inclinera aux tirs au but face à une Roja aux pieds d’argile. Alors, oui, la passe de Raul Meireles est un peu ratée, oui, il est sur son pied gauche. Mais on l’a vu si souvent inscrire des buts de la sorte qu’on en parle encore.
Par William Pereira