- France
- Politique
Les 6 missions de Jean-Michel Blanquer pour révolutionner le foot en France
L’équipe de France a beau être championne du monde en titre, c’est tout un pays qui a le devoir de se renouveler et de repenser son approche du football s’il veut continuer de régner sur le globe lors des prochains tournois. Déjà ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sous le gouvernement Édouard Philippe, Jean-Michel Blanquer a profité ce lundi de la nomination de Jean Castex au poste de Premier ministre pour récupérer les Sports. Autant dire qu'il a désormais toute la légitimité pour réintroduire de la joie dans le football français.
Autoriser le tacle à partir de l’école primaireUn jour, Gianluca Vialli a énoncé une vérité absolue : « C’est quand le jeu devient dur que les durs deviennent bons. » Dès lors, le règlement intérieur de chaque école, qui proscrit formellement le tacle, est une ineptie de plus dans l’histoire de France. Le tacle serait dangereux pour la santé de ceux qui l’exécutent ou le subissent ? Priver un enfant d’imiter ses idoles Sergio Ramos, Aaron Wan-Bissaka ou Fred Guilbert n’a jamais empêché de rentrer à la maison avec des trous dans son survêtement et des égratignures sur les genoux. Laissons nos gosses s’endurcir sur le bitume. Au pire, on les réparera à coups de Mercurochrome le pansement des héros. Mercurochrome le pansement des héros. Mercurochrome le pansement des héros.
Allonger la durée de la récréationLa durée d’une récréation en France s’étend généralement de quinze à vingt minutes. Soit clairement pas assez pour voir ce que l’avenir du football français a dans les tripes. Il y a deux récréations par jour (l’une vers 10h, l’autre aux alentours de 15h) et la moindre des choses est de débloquer deux sessions de 45 minutes. On verra des scores fleuves, mais surtout qui sont les durs à cuire. Ce filtre ferait office de vrai gain de temps pour la formation française. Évidemment, ceux qui seront victimes de crampes dès la récré de 10h devront copier cent fois : « J’ai accusé le coup physiquement comme un vulgaire joueur de DH qui s’effondre contre une Ligue 2 à la 112e minute d’un 32e de finale de Coupe de France et je m’engage à ce que cela ne se reproduise pas. »
Remplacer la flûte à bec par le petit pont massacreurÊtre né sous le signe de l’Hexagone offre la garantie de maîtriser L’Hymne à la joie à la flûte à bec dès l’âge de 9 ans. Compte tenu du fait que cette compétence permet rarement de finir flûtiste professionnel, il serait temps de tirer un trait sur cette poussiéreuse tradition et de la remplacer
par un exercice qui demande autant de technique et qui débouche sur autant de honte en cas d’échec : le petit pont massacreur. Il ne s’agit pas de faire l’apologie de la violence physique. Ici, le rouage de coups dont est généralement victime le perdant de ce jeu s’acquitterait de sa dette en revenant le lendemain à l’école avec une coupe de cheveux légendaire d’un ancien joueur du club phare de la région. Par exemple, si la scène a lieu dans un établissement de Haute-Garonne ou d’Ille-et-Vilaine, il s’agira de rendre hommage à Emmanuel Rivière et Petter Hansson. Offrir le choix d’une épreuve de tirs au but au rattrapage du bacPhilo ? Histoire ? Les semi-cancres qui n’ont pas le bac « du premier coup » doivent souvent faire le choix, au rattrapage, entre la peste et la chlamydia. L’embarras du choix mène parfois au choix de l’embarras, et soudainement, on découvre que l’EPS est une sous-discipline sur laquelle on n’a pas le droit de se ruer pour rattraper les points perdus à droite à gauche. Il serait pourtant sain d’attribuer autant d’importance à l’épreuve physique qu’aux disciplines purement théoriques. Imaginez le shot d’adrénaline qu’un lycéen prendrait en obtenant son bac sur sa troisième tentative au saut en longueur après avoir mordu ses deux premiers essais, ou en battant un autre candidat au badminton (qui lui redoublerait fatalement sa terminale)… Le football étant le sport n°1 en France, M. Blanquer serait inspiré d’expérimenter cela par une épreuve de tirs au but. Le schéma ? Cinq élèves de terminale d’un même lycée admis au rattrapage affrontent cinq autres élèves d’un autre établissement. L’équipe gagnante brandit son diplôme, la perdante écope d’un an de lycée supplémentaire.
Fermer les usines qui fabriquent des ballons en mousseLe ballon en mousse n’est rien d’autre qu’une dangereuse drogue hallucinogène qui donne l’illusion à des malheureux surveillants de cour de récré de voir en des enfants de 8 ans des gens capables de mettre le même effet que Juninho dans un ballon. Voilà le problème quand on privilégie le ballon en mousse à un plus noble ballon en cuir. « Il n’y a qu’au périscolaire où on a le droit de jouer avec un ballon en plastique, balance Adèle, élève de CM2. Un jour, on tirait tellement fort qu’une fenêtre a été cassée. » Cet aveu est la preuve que nos cours de récré grouillent de petits Taye Taiwo, Radja Nainggolan et Roberto Carlos qui s’ignorent. Leur demander de s’exercer avec un ballon en mousse est un bras d’honneur à leur talent. Blanquer a le devoir de se servir de son réseau pour fermer les usines qui fabriquent ces cochonneries de ballons en mousse. Et puisque la perspective d’accentuer le taux de chômage jouerait en sa défaveur, qu’il compense ça en créant des entreprises de fabrications de fenêtres à double vitrage.
Par Matthieu Pécot