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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du PSG (3e) : Pauleta
S'il n'a pas les stats d'Ibrahimović ou Cavani, Pedro Miguel Pauleta demeure un buteur d'exception, qui a fait briller le PSG des années 2000, entre deux crises de novembre. Élégant, régulier et inspiré, le Portugais reste, à ce jour, l'un des joueurs les plus appréciés de l'histoire du club.
#3 - Pedro Miguel Pauleta
Pour comprendre qui est Pedro Miguel Pauleta, il faut revenir avant l’heure du web 2.0, quand Paris n’était pas sous pavillon qatari et qu’il était encore acceptable d’écouter une journée moisie de Ligue 1 avec une radio qui grésille. On restait là, à mi-chemin entre le stress et l’ennui, à entendre que Pancho Abardonado avait fait faute sur Guirane Ndaw ou qu’Alexander Frei avait touché le poteau, quand soudain, le poste explosait. « But au Parc ! » Mais qui donc venait d’égaliser, alors que tout espoir était perdu ? On le savait déjà. On adorait les prononcer, ces mots incroyables : « Pedro Miguel Pauleta ! »
Numéro 9
Difficile de savoir par où commencer. Sans doute par les filets qui tremblent, au moins un match sur deux. En cinq saisons dans la capitale, Pedro Miguel Carreiro Resendes de son vrai nom a joué 211 matchs, marqué 109 fois, et remporté deux titres de meilleur buteur du championnat. Quand il débarque en 2003 contre dix millions d’euros, il est une star incontestée, international portugais, champion d’Espagne avec le Deportivo La Corogne et deux fois meilleur joueur de Ligue 1 avec Bordeaux. Comme il l’annonce d’entrée, il souhaite amener le PSG au titre de champion. Il aura la deuxième place, derrière Lyon, et la victoire en Coupe de France. La suite est plus compliquée. Le PSG enchaîne les crises et les déceptions, au point d’échapper à la relégation à la dernière journée de la saison 2008 contre Sochaux, grâce à un doublé d’Amara Diané.
Surnommé l’Aigle des Açores, Pauleta est la star incontestée d’une équipe sans tauliers ni talents, à l’exception peut-être de Mario Yepes et Jérôme Rothen. Pas souvent gâté par ses coéquipiers, le Portugais a tout fait pour maintenir le PSG à flot. Ses armes sont pareilles à celles du rapace : une intelligence redoutable, des sens aiguisés et des frappes acérées. Il ressemble beaucoup au prédateur ailé dans le sens où on ne le voit jamais arriver. Dans les seize mètres, qui sont un peu son azur, Pedro est invisible. Discret. Il sait se faire oublier, jusqu’au moment où le ballon – après une action plus ou moins pénible de Fabrice Pancrate – arrive dans la surface de réparation. Alors, sortant de l’ombre, il surgit, pour exécuter sa proie avec une froideur méthodique. Les autres n’ont même pas eu le temps de réagir que, déjà, Pedro déploie ses ailes dans une ferveur magique.
Capitaine
Contrairement à ce que pourraient laisser présager ses buts de légende contre Marseille, ou ses inspirations contre Nantes, Pedro Miguel Pauleta n’est pas le plus clinquant, ni le plus spectaculaire. À l’image de son palmarès avec le club de la capitale : deux coupes de France et une Coupe de la Ligue, arrachées à la médiocrité de saisons trop longues qui ont vu le PSG alterner entre joies éphémères, crises de novembre et guerre des ultras. Deux kops qu’il a pourtant toujours su réunir dans un amour inconditionnel, comme lors de ses adieux au Parc contre Saint-Étienne, épilogue de cinq années intenses et éprouvantes, terminées les larmes aux yeux.
Cet amour du public, Pedro l’a conquis par son talent. Son travail. Sa classe naturelle. Sa régularité. Surtout, au plus dur de la tempête, il est resté fidèle à l’écusson de la tour Eiffel, refusant les appels du pied d’Arsenal ou de l’Olympique lyonnais, deux équipes qui lui offraient des coéquipiers à la hauteur de son talent. Dépassé par les deux monstres Zlatan et Cavani, ses Verratti ou Motta s’appelaient Frau et Mbami, et son Carlo Ancelotti, Guy Lacombe. Persuadé d’être parti « comme une légende » selon ses propres mots, Zlatan Ibrahimović comprendra sans doute qu’il y avait quelque chose à Paris avant lui. Quelque chose de beau et de fort aussi. Qui était numéro neuf et capitaine, et s’appelait… Pedro Miguel Pauleta.
Par Christophe Gleizes