- Top 50
- Borussia Dortmund
Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Borussia Dortmund (2e)
Voilà bientôt 40 ans que Michael Zorc est au Borussia Dortmund. Aujourd'hui directeur sportif du club de la Ruhr, Zorc en a été le fer de lance pendant 17 ans sur le terrain, à la base de tous les succès les plus importants du BvB. Une histoire d'amour qui ne semble pas connaître de fin.
#2 - Michael Zorc
Aussi loin qu’il se souvienne, Michael Zorc a toujours été lié au BvB. Jeune, ce fils de footballeur n’avait que douze ans quand il criait son amour pour le Borussia depuis les travées du Westfalenstadion, construit à l’occasion de la Coupe du monde 1974. À l’époque, le Borussia se battait en deuxième division, ce qui n’empêchait pas le jeune Zorc de se pointer dans la Südtribüne avec une écharpe tricotée par sa grand-mère. Quelques années plus tard, en 1978, le jeune homme troque sa dégaine de supporter pour celle d’aspirant-joueur, avant de débuter en équipe première en 1981.
Un genou à terre, mais pas la fin du monde
Dès ses débuts, Michael Zorc détonne. Surnommé « Susi » par son coéquipier Rolf Rüssmann en raison de ses cheveux longs, le milieu de terrain séduit de suite ses anciens copains de tribune. Après tout, c’est un des leurs qui est sur le terrain désormais. Alors pour ne pas les décevoir, Zorc donne tout ce qu’il a. Si les entraîneurs s’enchaînent sur le banc du BvB, tous savent une chose : « Susi » est indéboulonnable. Si succès il doit y avoir, cela ne viendra pas des stars, mais de ce gamin originaire d’Eving, un quartier ouvrier du nord de la ville. Quelqu’un qui est à même de comprendre l’essence du club et de le tirer vers le haut autant de fois que nécessaire. En championnat, Zorc court, tacle et râle. Mais Zorc dribble, passe et marque aussi. Toujours pour le bien de son Borussia.
Et si le BvB est convalescent les premières années à la suite de son retour dans l’élite, l’heure du succès n’est plus très loin. Hasard ou pas, elle commence lors de la saison 1988-1989, avec une victoire en Coupe d’Allemagne face au Werder Brême. L’année où Zorc hérite du brassard de capitaine. Une évidence, tant le milieu a dirigé et replacé ses coéquipiers. Suivra une finale de Coupe de l’UEFA, perdue face à une Juventus beaucoup trop forte. Un genou à terre, mais pas la fin du monde. « Susi » se remet au boulot, et finit par être récompensé : au niveau national, le BvB remporte en 1995 un saladier de champion après 32 ans d’attente, et défend son titre la saison suivante. Deux exercices au cours desquels Zorc est le meilleur buteur du club (15 réalisations), même si la plupart de ses buts sont inscrits en sortie de banc.
Club de sa vie
Car avec les années, le milieu de terrain a vu sa position contestée par Ottmar Hitzfeld, qui donne parfois la priorité à des jeunes plutôt que de faire confiance à l’homme qui a grandement contribué à remettre le Borussia Dortmund sur la carte de l’Allemagne. Quand ces jeunes pousses s’appellent Lars Ricken, passe encore. Quand il s’agit de Vladimir But, c’est autre chose. Finalement, personne n’est dupe : si Zorc ne joue qu’un petit bout de la finale de la Ligue des champions 1997, c’est à lui que revient le droit de soulever la coupe aux grandes oreilles. Lui, l’ « éternel numéro 8 » , qui marquera le premier but de la Coupe intercontinentale remportée six mois plus tard face au Cruzeiro de Dida et Bebeto (2-0), avant de raccrocher les crampons à l’issue de la saison 1997-1998, au terme de 463 rencontres (record du club) et de 131 buts (à quatre buts de Manfred Burgsmüller) pour son Borussia.
Le club de sa vie, pour lequel il endossera presque immédiatement le costume de directeur sportif, avec le succès qu’on lui connaît. À plusieurs reprises, Michael Zorc a eu l’occasion de partir : quand il était joueur, à la suite des différents conflits avec Ottmar Hitzfeld, mais également quand il était dirigeant, notamment quand le BvB a failli mettre la clé sous la porte, en 2005. Mais le gamin d’Eving sait mieux que quiconque qu’on n’abandonne jamais les siens, et encore moins dans le malheur. Michael Zorc, le talisman du Borussia Dortmund.
Par Ali Farhat