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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire du Benfica Lisbonne (3e)

Par Steven Oliveira

Plus beau numéro 10 du football portugais, Rui Costa a dû quitter très jeune le Benfica Lisbonne. Avant d'y revenir douze ans plus tard pour y tenir sa promesse et créer le nouveau SLB qui domine le football portugais.

#3 - Rui Costa

25 mai 2006. Des milliers de supporters benfiquistas se sont donné rendez-vous à l’Estádio da Luz pour accueillir le retour de l’enfant prodige, Rui Manuel César Costa. Parti du Benfica Lisbonne en 1994, le numéro 10 portugais a tenu sa promesse en revenant dans « son club » douze ans après. Lors de sa présentation officielle, Rui Costa n’a ainsi pas pu cacher son émotion : « C’est l’un des jours les plus heureux de ma vie. Je remercie l’AC Milan de m’avoir permis de concrétiser mon rêve et d’avoir compris mon souhait de revenir à la maison et de terminer ma carrière dans le club de mon cœur. » En réalité, l’AC Milan n’a pas vraiment pu s’opposer à la volonté de son milieu offensif qui a accepté de tirer un trait sur sa dernière année de contrat afin de signer gratuitement au Benfica. La suite, c’est le président Luís Filipe Vieira qui la raconte : « Il m’a demandé de lui donner un contrat à blanc et m’a dit que je n’aurais qu’à décider combien nous voulions lui donner. C’est ainsi que s’est faite l’arrivée de Rui Costa, qui n’a su qu’après la signature quel serait son salaire. »

Premières émotions et départ forcé

Pour comprendre cette volonté absolue de revenir au Benfica Lisbonne pour y finir sa carrière, il faut remonter douze ans en arrière, au moment de son départ pour la Fiorentina. On est alors en 1994, et Rui Costa vient de réaliser son rêve, celui d’être sacré champion du Portugal avec son SLB qu’il a rejoint en 1977 à seulement cinq ans. Pur produit du centre de formation benfiquista, Rui Costa connaît sa première grosse émotion à l’Estádio da Luz alors qu’il n’a pas encore disputé la moindre minute chez les pros. Organisateur du Mondial U20 1991, le Portugal et sa génération dorée – Figo, Rui Costa, Jorge Costa, João Pinto – accède à la finale face au Brésil. Une rencontre au score vierge qui terminera aux tirs au but. Quatrième tireur, Rui Costa a la victoire au bout du pied. Il ne tremblera pas. « J’ai ressenti une joie immense. C’était fantastique, inoubliable. Il y avait plus de 120 000 personnes dans le stade – dans mon stade » , se remémorera-t-il pour le site de la FIFA.

Tombés dès cet instant sous le charme de ce soyeux numéro 10 à la technique impeccable, les supporters pourront désormais se rincer l’œil chaque week-end, puisque, avec ce tournoi, Rui Costa a gagné sa place en équipe première. Celui qui avait tapé très jeune dans l’œil d’Eusébio ne déçoit pas et régale par sa qualité de passe et sa vision de jeu hors norme. Au point de devenir le véritable chouchou du public qui n’a d’yeux que pour son « Maestro » aux chaussettes baissées. Rui Costa nage alors en plein bonheur. Sauf qu’en coulisses, le Benfica Lisbonne traverse une énorme crise financière qui l’a obligé à vendre Paulo Sousa et Paulo Futre lors de l’été 1993. Un an après, les finances du club sont toujours dans le rouge et Rui Costa accepte de se sacrifier et signe à la Fiorentina contre six millions d’euros, alors qu’il souhaitait le Barça : « Barcelone proposait moitié moins que la Fiorentina. J’ai alors expliqué à Rui que le football italien était de bonne qualité. Benfica a eu besoin de son sacrifice » , rappelle le président de l’époque, Manuel Damásio, au journal A Bola.

Vidéo

Le retour à la casa

En Italie, Rui Costa confirme tout son talent et régale les supporters de la Fiorentina et ceux, plus tard, de l’AC Milan avec laquelle il remportera la Ligue des champions en 2003. Malgré son épanouissement, son amour du Benfica Lisbonne ne désemplit pas. Alors qu’il retrouve son Estádio da Luz avec la Fiorentina le 6 mars 1997 en Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, Rui Costa ne peut s’empêcher de pleurer lorsque sa nouvelle équipe ouvre le score : « C’était terrible. En tant que professionnel, je devais défendre les couleurs de l’équipe qui m’employait à l’époque. Mais, en face, il s’agissait de Benfica, un club qui représente tellement de choses pour moi. Toute ma vie est liée à cette équipe. C’était vraiment l’un des moments les plus difficiles de ma carrière. »

Le cœur, et la tête, toujours benfiquista, Rui Costa tiendra alors sa promesse et reviendra chez les Águais en 2006. Chaussettes baissées, cheveux soyeux, passes laser et frappe de mulet, Rui Costa n’a pas changé malgré un physique plus capricieux et une vitesse de plus en plus absente. Le public du Estádio da Luz retrouve ainsi son joyau à qui il réservera une sublime standing ovation lors de son dernier match face au Vitória de Setúbal le 11 mai 2008.

Un directeur sportif qui a du pif

Une fois les larmes séchées, les crampons rangés à la cave et le maillot encadré, Rui Costa enfile son costume trois-pièces de directeur sportif du SLB. Car oui, enfin de retour chez lui, l’ancien international portugais n’a pas envie de repartir de suite. Ainsi, Luís Filipe Vieira lui offre immédiatement après sa retraite ce poste. Chargé du recrutement de l’entraîneur et des joueurs, Rui Costa prouvera qu’il est aussi doué téléphone en main que ballon aux pieds. Le choix de Jorge Jesus, c’est lui. Les arrivées de Pablo Aimar, Ramires, Saviola ou encore Nicolas Gaitán, c’est encore lui. Le Benfica Lisbonne surpuissant qui écrase le football portugais depuis maintenant quatre ans, c’est encore encore lui. Espérons juste pour le SLB que Rui Costa n’ait pas encore à se sacrifier pour aller distribuer son talent de recruteur ailleurs.

Par Steven Oliveira

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